Syndrome d’apnée du sommeil : un facteur de risque cardiovasculaire confirmé
Pathologie fréquente, le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est
associé à une morbi-mortalité cardiovasculaire importante. Mais les
études qui l’affirment sont souvent limitées par de petits
effectifs. Le but de la présente étude a été d’obtenir des données
épidémiologiques récentes sur la prévalence du SAS en France et
d’évaluer son association avec les maladies cardiovasculaires dans
une large population à savoir les 52 591 participants de la cohorte
CONSTANCES, inclus entre 2013 et 2016 et ayant réalisé un dépistage
du SAS en 2017 sur la base du questionnaire de Berlin.
Les évènements cardiovasculaires (infarctus du myocarde ou
accidents vasculaires cérébraux) ont été recueillis sur base
d’auto-déclarations dans ces questionnaires entre 2014 et
2017.
La prévalence du SAS était de 16,7 % avec une forte prévalence de
dyslipidémies (62 % contre 37,7 % non SAS, OR [odds ratio] = 2,09),
de diabète (9,6 % vs 2,5 %, OR = 2,99) et d’HTA (56,6 % vs
8,4 %). Après 3 ans de suivi, 1,1 % des patients du groupe SAS ont
déclaré la survenue d’un AVC et 1,1 % la survenue d’un infarctus
contre respectivement 0,3 % et 0,3 % dans le groupe non SAS (OR =
2,32 et 2,07) confirmant non seulement que le SAS est une maladie
fréquente dans la population générale française, mais aussi qu’elle
est associée à un haut risque cardiovasculaire et une augmentation
de la fréquence de survenue d’évènements cardiovasculaires. « Le
caractère indépendant de cette association avec les facteurs de
risque cardiovasculaire connus va faire l’objet de prochaines
études au sein de la cohorte CONSTANCES », a signalé Pauline
Balagny (Hôpital Bichat).