
L’état de santé des nouveau-nés hospitalisés peut nécessiter
des transports au sein de l’établissement pour des examens
diagnostiques ou des traitements irréalisables au lit. Comme chez
l’enfant plus âgé, ces transferts peuvent se compliquer d’effets
indésirables comme désaturation, instabilité hémodynamique,
arythmie, hypothermie ou problèmes liés à l’équipement. A
l’évidence, les enfants sous ventilation mécanique, sédation,
support hémodynamique sont les plus exposés. Les recommandations
élaborées pour les grands enfants dans le but d’organiser le
transport sont souvent inapplicables aux nouveau-nés.
Des effets indésirables dans un quart des cas, majoritairement sans conséquence
La sévérité des effets indésirables a été cotée : 1 sans
conséquence, 2 conséquences bénignes : symptômes minimes, pas
d’intervention ou minime, 3 conséquences de gravité modérée :
symptomatiques, nécessitant une intervention, allongeant la durée
d’hospitalisation, ayant des suites permanentes à long terme, 4
conséquences sévères : symptômes nécessitant une intervention
médicale ou chirurgicale majeure, menaçant la vie avec séquelles
permanentes, 5 décès.
Parmi les 1555 patients admis en néonatologie pendant 2 ans,
371 (24 %) ont subi 1 402 transports ; 990 cas (71 %) pour 293
nourrissons étaient suffisamment documentés. L’âge médian était de
38 semaines (EIQ 34-39), post-natal de 13 jours et le poids de
naissance médian de 2 560 (1 595-3 210), post-natal de 2 960 g. Les
principales raisons d’admission étaient une prématurité (105/293,
36 %), des malformations (69, 24 %), une asphyxie ou des
convulsions (44, 15 %). Les raisons du transport étaient une IRM
(28 %), une échographie (19 %), une chirurgie (aller 12 %, retour 9
%), une bronchoscopie (8 %) et autres. Au total, 25 % (n = 248) des
transports ont été associés à un effet indésirable, sans
conséquence (21 %), bénin (4 %), modéré (n = 4, 0,4 %) dont
désaturation majeure (2), hypothermie (2). Aucun décès ni effet
sévère n’ont été observés. Les facteurs prédictifs indépendants
d’effets indésirables étaient un soutien hémodynamique par
catécholamines, un cathéter veineux central, une durée du transport
prolongée.
Pr Jean-Jacques Baudon