Certes le Danemark n’est pas la France mais il s’agit malgré tout d’un pays de l’Europe de l’Ouest et une bonne partie des enseignements tirés d’une analyse de sa population sont donc transposables à notre pays. On se penchera donc avec intérêt sur la présente étude qui a cherché à déterminer à partir de l’analyse d’un échantillon de 7 767 Danois adultes (20 à 89 ans) la prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) dans ce pays ainsi que les niveaux de détection de la pathologie et d’efficacité de son traitement.
Les participants ont été sélectionnés au hasard parmi la population de plusieurs villes à partir d’un registre central contenant les données de l’ensemble des citoyens Danois. La moitié des personnes tirées au sort ont participé à l’étude. Lorsque la pression artérielle (PA) dépassait 140/90, les sujets ont été invités à réaliser une automesure à domicile. Finalement ont été retenus comme hypertendus les patients dont la PA en automesure était ≥135/85 (ou 125/75 pour les diabétiques et les insuffisants rénaux). Un questionnaire a permis de déterminer si ces patients étaient ou non informés de leur pathologie. Enfin, les sujets hypertendus dont la PA n’excédait pas les seuils étaient considérés comme contrôlés.
Après ajustement selon l’âge, plus d’un quart (25,7 %) des patients étaient hypertendus sur la base de la première mesure et 22,3 % après automesure : 1 % avant 30 ans, 68,7 % après 80 ans. Une grande majorité (72 %) des patients hypertendus connaissaient leur pathologie, 64 % étaient traités et parmi ces derniers 57 % étaient contrôlés sur la mesure au cabinet et 68 % en automesure.
Un cinquième de la population Danoise adulte est hypertendue, mais, heureusement, une majorité des malades ont été détectés et le contrôle tensionnel, sans être parfait, se rapproche de celui obtenu dans les études cliniques.
Dr Benoît Tyl