Un comité d'expert confirme le rapport bénéfice/risque favorable d’Essure

Paris, le mardi 6 juin 2017 – Alors que les signalements d’effets secondaires concernant les micro-implants Essure (technique de stérilisation alternative à la ligature des trompes) ont connu une progression, passant d’une quarantaine au début des années 2010 à 646 entre 2012 et 2016, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a constitué en avril dernier un comité d’experts indépendants chargés de se pencher sur le sujet. Ses conclusions préliminaires avaient été présentées très rapidement et s’étaient révélées rassurantes. Le rapport définitif publié ce vendredi confirme ces données.

Souvent mieux que la méthode classique

L’étude réalisée par le comité, qui consistait à « comparer le risque de survenue de complications chirurgicales et médicales immédiates, ainsi que d’évènements aussi bien gynéco-obstétricaux que généraux au décours de la stérilisation par Essure par rapport à la stérilisation coelioscopique » ne « fournit pas d’argument en faveur d’un risque globalement augmenté d’atteintes générales en lien avec le dispositif de stérilisation Essure » écrivent les membres du comité. Ces derniers notent même au contraire les avantages du dispositif par rapport à la technique classique : le retour à la maison se fait le jour même dans 98,7 % des cas (contre 51,7 % pour les femmes optant pour la ligature des trompes), tandis que les complications chirurgicales et médicales au cours de l’intervention sont respectivement cinq et deux fois moins fréquentes dans le groupe Essure par rapport au groupe ligature. Pour d’autres critères, la balance penche en défaveur des micro-implants avec des lésions tubaires rares (1,2 % à trois ans) mais trois fois plus nombreuses que dans le groupe ligature. Rien cependant qui soit en mesure de faire plonger le rapport bénéfice/risque des dispositifs. Concernant les manifestations extra-gynécologiques, seules les manifestations allergiques pourraient être à surveiller. L’étude « suggère » en effet « un sur-risque d’allergie après la pose d’implants Essure en cas de terrain allergique préexistant ».

L’expérience des praticiens dans la balance

Forte de ces conclusions, l’ANSM devrait rendre sa décision très prochainement. Elle s’inspirera probablement des recommandations des experts concernant le renforcement de l’information des patientes sur les risques de complications, la surveillance des risques allergiques et la formation des praticiens. Les travaux conduits par le comité confirment en effet « l’intérêt de la réalisation d’un examen de contrôle du positionnement des implants Essure et du niveau d’expérience des praticiens ».

La polémique va-t-elle cesser pour sûr ?

Ces conclusions suffiront-elles à apaiser la tempête qui s’est emparée des réseaux sociaux, qui voient se multiplier les appels à la suspension du dispositif, qui a été par ailleurs retiré du marché brésilien ? Les déferlements récents à propos du stérilet Mirena, alors que les conclusions des experts devraient être, elles aussi, en faveur du dispositif, ne laissent guère augurer un adoucissement des inquiétudes, tant ce type de sujets est propice aux flambées épidermiques, même en l’absence de toute réalité statistique.

Aurélie Haroche

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Vos réactions (1)

  • Place par rapport à la vasectomie ?

    Le 11 juin 2017

    A comparer avec la vasectomie pour être convaincants (coût, efficacité, réversibilité)

    Dr JC Soufir
    Hôpital Cochin. Biologie de la Reproduction. Paris

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