
Il est bien démontré que les grossesses multiples exposent à un risque nettement augmenté de morbidité et de mortalité maternelles, d’hypotrophie, de prématurité et de handicap, par rapport aux grossesses uniques. Le but de l’assistance médicale à la procréation (AMP) est d’obtenir un enfant en bonne santé. Afin d’éviter les grossesses multiples, le transfert de l’embryon unique « top quality embryo » est actuellement la tendance, notamment dans les pays nordiques, avec un taux de grossesse très encourageant.
Une étude rétrospective d’une série continue de 15 418 cycles en fécondation in vitro dans un seul centre a évalué la réduction des taux de grossesses gémellaires après l’implantation progressive du transfert mono-embryonnaire (TME) électif au cours d’une période de 6 ans. Le TME était ainsi proposé aux femmes ayant un bon pronostic et à haut risque de grossesse (N=784). Les taux de grossesse après TME électif autologue ont été similaires à ceux obtenus par transfert de deux embryons (65 % vs 63 %), alors que les taux de grossesses gémellaires étaient beaucoup plus bas (1 % vs 44 %). Dans les cycles avec don d’ovocytes, le taux de grossesses était légèrement plus bas dans le groupe TME électif (63 % vs 74 %) par rapport au transfert de deux embryons, tandis que le taux de grossesses gémellaires était beaucoup plus bas (2 % vs 54 %).
Une augmentation importante de la fréquence des TME au cours du temps a été observée pendant la période 2002-2007 (de 1,5 % à 8,6 % pour les transferts autologues et de 2 % à 22,5 % dans le groupe des receveuses d’ovocytes). Par contre, aucune diminution du taux total de grossesses n’a été observée malgré une augmentation du recours au TME au fil du temps. La réduction du taux de grossesses gémellaires a été significative dans cette étude. Une grande adhésion des couples au TME électif a été constatée et ils acceptaient plus facilement un TME s’ils n’avaient pas de contraintes économiques.
Le transfert mono embryonnaire est un moyen efficace de réduire les grossesses multiples sans réduire le taux de succès de l’AMP, ce qui permet d'éviter les complications obstétricales et néonatales liées aux grossesses multiples.
Dr Viola Polena