
Plusieurs options ont été proposées pour l’évaluation de la sarcopénie, notamment le scanner au niveau de L3 ou l’impédancemétrie. Ces examens ne sont toutefois pas toujours accessibles rapidement. La recherche de marqueurs sériques faciles à doser et fiables a conduit à proposer l’utilisation du rapport créatinine/cystatine C plasmatiques comme outil d’évaluation de la masse musculaire. La créatinine indique la masse musculaire et la fonction rénale. La cystatine C reflète la fonction de filtration glomérulaire. Ce ratio est utilisé déjà dans d’autres contextes, comme pour les patients en soins intensifs, les transplantés, les insuffisants rénaux, etc mais il n’a pas encore été parfaitement évalué chez des patients atteints de cancer. Plus récemment, il a été proposé un nouvel indice de sarcopénie, comprenant le ratio Cr/CysC basé sur le débit de filtration glomérulaire estimé (eGFR-CysC).
Le ratio Cr/CysC et l’indice de sarcopénie sont tous deux inférieurs dans le groupe sarcopénie
Une équipe chinoise rapporte les résultats d’une étude
transversale enrôlant 182 patients atteints de différents types de
cancers au stade III/IV. La sarcopénie est définie comme la
présence d’une faible masse musculaire et d’une diminution de la
force musculaire. La masse musculaire squelettique était évaluée au
niveau de L3 par scanner. Le ratio créatinine/cystatine C (Cr/CysC)
et le nouvel indice de sarcopénie, basé sur le débit de filtration
glomérulaire, étaient calculés pour tous les
patients.
Données applicables à la population asiatique uniquement
Cet indice semble donc suffisamment fiable pour être utilisé en pratique courante pour dépister la sarcopénie chez les patients atteints de cancer. Manque toutefois encore la valeur-seuil définissant la sarcopénie. Dans cette étude, la valeur seuil est de 56 chez l’homme (avec une sensibilité de 57,5 % et une spécificité de 87,6 %), et de 61,2 chez la femme (avec une sensibilité de 88,2 % et une spécificité de 33,3 %). Mais les auteurs précisent que la cohorte est constituée intégralement de personnes d’origine asiatique et que ces valeurs ne peuvent pas être extrapolées à d’autres types de populations.Dr Roseline Péluchon