Paris, le mardi 9 août 2022 – Des personnes vaccinées contre la variole du singe vont devoir être rappelées pour une nouvelle injection à la suite d'un incident technique. Par ailleurs, l’idée de vacciner en pharmacie fait son chemin.
C’est un raté dont les autorités sanitaires se serait bien passées, alors que les associations LGBT et l’opposition fustigent régulièrement la lenteur de la campagne de vaccination contre la variole du singe. Ce lundi, la mairie de Paris a annoncé que 468 personnes récemment vaccinées allaient devoir de nouveau se faire immuniser.
En cause, une rupture de la chaine du froid dans le vaccinodrome installé dans le 13ème arrondissement de Paris.
« Il y avait un frigidaire défectueux et la température optimale pour la conservation des vaccins n’était pas respectée » a indiqué Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique. La défaillance a été découverte jeudi dernier et a conduit à la fermeture du centre jusqu’à ce mardi.
Le vaccin devant être conservé à -80° C, l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) a pris la décision « par sécurité de revacciner les personnes ayant reçu une dose les 2, 3 et 4 août dernier ». Les sujets à revacciner seront « prioritaires sur tous les créneaux ouverts » a indiqué la mairie de Paris.
Vers l’ouverture généralisée de la vaccination en pharmacie ?
Une mésaventure qui illustre les débuts difficiles de la campagne de vaccination lancée le 11 juillet dernier. Seulement 18 500 personnes dans 153 centres de vaccination ont reçu une dose, alors que la population cible (hommes homosexuels et transsexuels multipartenaires) est évaluée à 250 000, à qui il faut inoculer deux doses.
Pour accélérer la campagne, le gouvernement envisage d’autoriser la vaccination en officine, qui a fait ses preuves lors de l’épidémie de Covid-19. A partir de ce mercredi, quatre pharmacies à Fréjus, Lille, Paris et Marseille vont être autorisées à administrer le vaccin dans le cadre d’une expérimentation, a indiqué le ministre de la Santé François Braun.
Ces officines se situent à proximité d’hôpitaux, qui sont en capacité de conserver le vaccin à -80° C et vaccineront les personnes qui ne parviennent pas à trouver de rendez-vous dans les centres agréés. Un premier bilan sera tiré après 15 jours d’expérimentation et aboutira éventuellement à l’ouverture généralisée de la vaccination en pharmacie.
Une initiative « saluée et soutenue » par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Le plan des Etats-Unis pour maximiser le nombre de doses
De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, la campagne de vaccination suscite également des interrogations. Le gouvernement fédéral dispose actuellement de 1,1 millions de doses, un stock insuffisant pour vacciner une population à risque estimé à 1,7 millions de personnes. Si 7 millions de doses de vaccins ont été commandées au total, la plupart ne devrait pas être livrées avant la fin de l’année.
Pour gagner du temps, la Food and Drug Administration (FDA) a évoqué la semaine dernière la possibilité d’autoriser la vaccination intradermique, ce qui permettrait de n’utiliser qu’un cinquième de dose par personne.
Cette proposition suscite des critiques de la part de certains experts, notamment car il n’a pas été prouvé que la vaccination intradermique offrait la même protection contre la variole du singe que la vaccination sous-cutanée et parce que cette méthode de vaccination n’est pas maitrisée par tous les soignants.
Malgré ces interrogations, le plan devrait très prochainement
être validé par la Maison Blanche et la FDA devrait émettre une
autorisation d’urgence de la vaccination intradermique.
Nicolas Barbet
