Vaccination contre la variole du singe : le gouvernement veut passer la seconde

Paris, le vendredi 29 juillet 2022 – Face aux critiques des associations LGBT, le gouvernement souhaite accélérer la vaccination contre la variole du singe.

Comme aux plus belles heures de la vaccination contre la Covid-19, ils sont des milliers à actualiser leur page Doctolib, à la recherche d’un créneau de vaccination contre la variole du singe, en vain.

Depuis que, le 8 juillet dernier, la vaccination a été ouverte aux hommes homosexuels et aux transsexuels multipartenaires (qui représenteraient plus de 95 % des cas connus), les créneaux de vaccination s’arrachent en quelques minutes, laissant sur le carreau de nombreuses personnes désirant se protéger et éviter d’attraper une maladie potentiellement lourde.

Une situation qui alerte les associations de défense des droits des homosexuels, qui critiquent la mauvaise organisation du gouvernement. L’Inter-LGBT, qui regroupe plusieurs associations, a ainsi dénoncé le « manque de préparation et de transparence du gouvernement » tandis que l’association AIDES a demandé « le déploiement par l’Etat d’une campagne de vaccination coup de poing » avec livraisons de doses aux médecins libéraux volontaires et aux pharmaciens.

Un vaccinodrome déjà saturé à Paris

Pour faire taire les critiques, le gouvernement tente d’accélérer une campagne de vaccination qui patine et multiplie les initiatives. Alors que 118 centres de vaccination ont été mis en place à travers la France dans des hôpitaux et centres de santé sexuelle, un premier vaccinodrome entièrement destiné à la variole du singe a vu le jour à Paris dans le 13ème arrondissement.

Ouvert de 9h à 13h et de 14h à 18h, ce centre comptera à terme une vingtaine d’employés qui pourront vacciner entre 200 et 300 personnes par jour. Ce mardi, lors du premier jour d’activité du centre, ce sont une soixantaine de personnes qui ont été vaccinées. Le centre est d’ores et déjà saturé, plus aucun rendez-vous n’étant disponible, jusqu’au 7 août au moins.

Toujours pour accélérer la vaccination, le gouvernement a décidé d’augmenter le personnel disponible pour vacciner. « Nous avons des doses, il faut maintenant des bras pour vacciner » a expliqué le ministre de la Santé François Braun. Un décret publié au Journal Officiel ce mercredi a accordé aux étudiants en médecine et en soins infirmiers, aux internes et aux médecins et infirmiers retraités le droit de vacciner.

La rémunération varie fortement en fonction du statut, de 12 euros de l’heure pour un étudiant en médecine de premier cycle à 50 euros de l’heure pour un interne ou un médecin retraité.

Le nombre de doses en stock, un secret-défense

Le mystère continue de planer en revanche sur le nombre de doses disponibles. Le ministre de la Santé a indiqué que 42 000 doses avaient déjà été « déstockées » et que « 32 000 sont déjà disponibles » mais a refusé de donner le nombre exact de doses en stock.

En effet, ce nombre est classé « secret-défense », au motif que la variole pourrait être utilisée comme une arme biologique dans le cadre d’une guerre ou d’une attaque terroriste. Il faut donc croire sur parole le ministre qui assure que le nombre de doses est « suffisant » et « très conséquent » alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) estime que 250 000 personnes sont potentiellement candidates à être vaccinées (et à qui il faudra administrer deux doses chacune).

L’opposition ne s’est en tous les cas pas fait prier pour s’emparer de la question et critiquer la gestion du gouvernement. La mairie de Paris a ainsi demandé la mise en place d’un « dispositif beaucoup plus sérieux et beaucoup plus rapide en termes de recrutement de personnel » et souhaite arriver à un rendement de 10 000 vaccinations par semaine à Paris.

Lors d’un débat au Sénat, l’écologiste Mélanie Vogel s’est quant à elle demandé si le problème n’était pas financier et si cela ne gênait pas l’exécutif de « dépenser plein d’argent pour ces gens-là », rebondissant ainsi sur les accusations d’homophobie portée contre un membre du gouvernement.

Nicolas Barbet

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