Variole du singe : vers une accélération de la campagne de vaccination ?

Paris, le jeudi 18 août 2022 – La France a commandé 1,5 millions de doses de vaccins contre la variole du singe et souhaite vacciner 10 000 à 15 000 personnes par semaine.

Le secret a été rapidement éventé. Le 19 juillet dernier, le laboratoire danois Bavarian Nordic annonçait avoir livré 1,5 millions de doses de son vaccin Imvanex contre la variole du singe à un « pays européen non divulgué ».

Mais selon les journalistes du Journal du Dimanche, c’est bien à la France que ces doses sont destinées. Cette livraison viendra s’ajouter aux stocks constitués ces dernières années pour contrer une éventuelle attaque bioterroriste.

Des stocks dont le niveau exact est classé « secret défense » selon le ministre de la Santé François Braun, qui se contente d’affirmer régulièrement que la France dispose de suffisamment de doses pour protéger la population cible, soit les hommes homosexuels et les transsexuels multipartenaires.

Les associations LGBT s’impatientent

Un peu plus d’un mois après le début de la campagne de vaccination le 11 juillet dernier, seulement 35 000 personnes ont reçu une dose du vaccin, alors que la Haute Autorité de Santé estime que 250 000 individus sont à risque de contracter la maladie et recommande deux doses par patient (trois pour les immunodéprimés dont la proportion est importante).

Le gouvernement espère cependant progressivement accélérer le rythme des vaccinations, à raison de 10 000 à 15 000 injections par semaine. Au vaccinodrome ouvert à Paris et consacré exclusivement à la variole du singe, le rythme est passé de 1 000 à 3 000 vaccinations par semaine.

Mais pour les associations de défense des droits des homosexuels, la campagne ne va pas encore assez vite.

« Au rythme actuel, toutes les personnes éligibles seront vaccinées seulement fin décembre et avec une seule dose » écrivent dans un communiqué commun ce vendredi les associations AIDES, Act-Up Paris et Sidaction, « et l’épidémie sera alors hors de contrôle » selon elles.

Les militants souhaitent que « toutes les personnes cibles soient vaccinées pour la fin de l’été » ce qui implique un rythme d’ « au moins 37 000 personnes vaccinées par semaine ».

Pour parvenir à ce résultat, il faudrait, selon les associations, généraliser dès maintenant la vaccination en pharmacie, pour le moment expérimentée dans seulement cinq officines en France.

La course aux vaccins est lancée

Parallèlement, le nombre de doses commandé par la France interpelle et semble indiquer que les autorités se préparent à un éventuel élargissement de la population cible. Cette importante commande est également le marqueur d’une véritable course aux vaccins à laquelle se livrent les pays touchés par l’épidémie.

La société danoise Bavarian Nordic est toujours le seul laboratoire à produire un vaccin indiqué contre la variole du singe et ne parvient pas à faire face aux nombreuses demandes. Elle détient actuellement 10 millions de doses (en majorité achetées par les Etats-Unis) mais leur conditionnement en fioles prend du temps.

Dans cette course, les pays pauvres risquent bien, une fois encore, d’être les grands perdants, malgré les appels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à assurer « un accès équitable aux vaccins pour tous les individus dans toutes les régions du monde ».

Au 16 août, on comptait 2 749 cas de variole du singe en France. Dans le monde, le bilan se chiffre à 39 400 contaminés et 12 morts.

Nicolas Barbet

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