
Paris le vendredi 23 août 2013-Le DP (Dossier Pharmaceutique) se verra bientôt paré d’une nouvelle fonctionnalité pour que les pharmaciens puissent alerter les industriels et les autorités de santé sur les difficultés d’approvisionnement qu’ils rencontrent.
Une possibilité qui vient à pic au vu des nombreuses ruptures récentes qui défrayent les chroniques et effraient, parfois à juste titre, patients et pharmaciens… Le « DP-Rupture » est issu d’un travail engagé depuis plusieurs mois par le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens. Un outil innovant prévu pour être opérationnel avant la fin de cette année. Il permettra la remontée d’informations depuis la quasi-totalité des pharmacies puisque 98 % soit 22 249 officines au 19 aout 2013 sont connectées au DP. Le décret du 28 septembre 2012 définit la rupture d’approvisionnement comme l’incapacité pour une pharmacie d’officine de dispenser un médicament à un patient dans un délai de 72 heures, délai qui peut être réduit par le pharmacien s’il estime que la poursuite optimale du traitement du patient le nécessite.
La phase d’expérimentation du « DP-Rupture » débutera dans les prochains jours, le 26 aout, avec 200 officines, quelques pharmacies hospitalières, des grossistes-répartiteurs, 15 laboratoires et les autorités sanitaires (ANSM, ARS, ministère).
Une montée en puissance du DP qui sert déjà non seulement de dossier patient mais aussi de média pour les pharmaciens. Les canaux de descente d’informations concernent les rappels en provenance de l’ANSM et les alertes transmises par les autorités (suspension d’un médicament, retrait de lots, etc.) : un message unique répercuté à une multitude de récepteurs. Dans l’autre sens, pour que les destinataires des messages issus des multiples pharmacies ne soient pas submergés, le système prévoit un traitement des données. Les notifications de rupture de stock seront présentées sous forme de carte et d’histogrammes facilement interprétables.
L’Ordre National des Pharmaciens est convaincu que l’amélioration de la communication et l’articulation entre les différents acteurs nationaux que sont les agences (ANSM, HAS..), les autorités et les professionnels ne peuvent qu’être bénéfiques à la santé publique.
Un premier pas avant une coordination au niveau européen.
Marjolaine Labertoniere