L'effet de la prise prolongée d'aspirine sur l'incidence du cancer a également été évalué pour les cancers situés en dehors du système digestif avec 24% de réduction du risque de leucémie, 35% de réduction du risque de cancer du poumon, 14% de réduction du risque de cancer de la prostate. L’effet bénéfique de l’aspirine était moins net pour d’autres cancers, avec une diminution du risque de cancer du sein de 4 %, 3% pour le cancer de la vessie, 10 % pour le myélome multiple, et augmentation du risque de cancer du rein de 4 %.
Faudrait-t-il pour autant mettre de l‘aspirine dans notre eau de distribution ? Aucune réponse formelle ne peut être apportée à cette question, constate Kelvin Tsoi car le risque hémorragique existe toujours, même à petite dose. « Cependant, il convient de tenir compte de l'importance des résultats pour les cancers digestifs, où les réductions des incidences étaient toutes considérables, notamment pour les cancers du foie et de l'œsophage. » Il ne faut pas oublier non plus le bénéfice cardio-vasculaire comme l’a redémontré récemment une étude suédoise montrant que les patients qui ont arrêté de prendre de l'aspirine étaient 37 % plus susceptibles de souffrir d'une événement cardiovasculaire, tel qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, par rapport à ceux qui ont poursuivi la prise.
Dr Dominique-Jean Bouilliez