
Moins d'un décès pour 100 000 femmes d'ici 2034
Une source d’inspiration pour l’Hexagone ?
Dr Justine Diehl
Dr Justine Diehl
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La lecture attentive de votre article montre :
c'est une modélisation, toutes les conclusions sont donc des estimations.
Pas l'ombre d'un fait réel pour étayer l'affirmation du titre.
Par ailleurs :
"Le frottis-cervicovaginal (test-pap détectant les cellules anormales, dysplasiques ou précancéreuses) bisannuel pour les femmes de 18 à 69 ans, était supplanté par un test de dépistage primaire du HPV (recherchant ou non la présence du virus)"
On ne cherche donc plus les lésions précancéreuses mais la présence de virus.
Comme le vaccin est très efficace contre les virus contre lesquels il est destiné, il est logique que ces virus ne soient plus présent.
Ce n'est pas parce que certains virus HPV (9 pour le dernier vaccin HPV) ne sont plus présents, que l'on peut conclure de facto que les lésions précancéreuses vont disparaître.
Ce pourrait être vrai s'il n'existait pas plus d'une centaines de virus HPV. Car que vont devenir ces virus HPV non ciblés par la vaccination? Ce pourrait être vrai si le seul facteur en cause dans la survenue de cancer du col soient les virus HPV. Or l'on sait que le bas niveau social, le fait de multiplier les partenaires etc, sont des facteurs de survenue de cancer du col de l'utérus.
Vous concluez qu'il faut faire attention aux conclusions abusives, mais votre titre n'est-il pas lui, abusif? Les affirmations et le termes de l'article ne sont-ils pas aussi abusifs? Combien d'estimations, de modélisations n'ont jamais été confirmés en vie réelle, en particulier en médecine?
Dr Marc Gourmelon
Bien évidemment, mon cher confrère, il vaut mieux s’abstenir de tout contact sexuel si on veut éviter l’hpv. Ceci n’est malheureusement pas le cas et il faut donc prévenir par la vaccination ou dépister antérieurement par le frottis, maintenant de plus en plus par la recherche du virus. L’Australie a été un des premiers pays à se lancer dans la vaccination à grande échelle et à vacciner garçons et filles et les résultats immédiats ont été impressionnants. A partir de ces résultats, il est assez légitime de faire des projections.
Pour ce qui est du frottis, sa pratique a permis un certain succès dans la prévention mais il était mal organisé, mal réalisé et mal réparti sur 30% de la population qui en faisait trop et trop souvent. Coûteux et inefficace. La population défavorisée dont vous parlez ne faisait pas de frottis et sa vaccination donnerait de meilleurs résultats que rien du tout. La recherche du virus hpv permet de cibler les examens complémentaires à la sous fraction qui en a besoin ce qui limite les interventions inutiles et néfastes. Ceci oblige à respecter un certain protocole que les médecins français n’acceptent pas tous au prix d’une perte d’efficacité. Ceci s’appelle de la santé publique au même titre que la lutte contre les moustiques.
Dr Roger Stadler
Elle est prévue en France, et même conseillée jusqu'à 26 ans, mais de façon non systématique : seuls les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) sont ciblés. Très peu le savent, et cette discrimination même positive est difficile à envisager pour le praticien quand bien même il serait au courant de la recommandation. Même les CEGIDD et les centres de vaccinations ont peu de moyen pour proposer le vaccin gratuitement comme le préconise le calendrier des vaccinations.
Vacciner indifféremment filles et garçons, assez tôt pour éviter l'effet psychogène trop souvent rencontré en vaccinant des ado, semble plus logique et bien mieux protecteur, c'est ce qu'a fait l'Australie.
Dr Blandine Courtot