
Si le tirage au sort est définitivement abandonné et que le nombre de souhait émis par chaque futur étudiant a été ramené à 10, les possibilités pour qu’il existe encore des goulets d’étranglement en juin prochain restent énormes, notamment dans les universités qui proposent des filières PACES. Dans ce cas, les solutions envisagées par le ministère n’excluent pas d’opérer un choix en fonction des aptitudes et du dossier des candidats. Si le mot de « sélection » a bien été banni de la rhétorique officielle, les faits devraient contredire cette position, au grand dam des associations étudiantes (FAGE) qui ont d’ores et déjà assuré qu’elles s'assureront que « la réforme ne soit pas dévoyée, notamment dans les filières en tension où le risque de sélection sur dossier subsiste en cas de capacité d’accueil inférieure au nombre de vœux ».
Sélection par l’argent
Alors que tout bachelier désireux de poursuivre des études de médecine pourra théoriquement continuer à s’inscrire en PACES, tous savent déjà qu’il leur faudra en passer par le tamis impitoyable du concours d’entrée en deuxième année qui ne retient en moyenne que 20 % d’entre eux. C’est pourquoi certains d’entre eux prennent de l’avance, beaucoup d’avance comme le montre un article paru dans l’édition du 27 octobre du Parisien. Alors que ce ne sont que leurs premières vacances scolaires de l’année, des élèves de terminale continuent d’aller en cours pour préparer dès à présent leur après bac et mettre toutes les chances de leur côté. Ici donc, pas de "boîte à bac" puisque tous les élèves qui fréquentent ces stages intensifs ne pensent même plus à l’examen de sortie des études secondaires qu’ils sont certains d’obtenir.L’un de ces cours privés qui remplit à chaque période de vacances une vingtaine de classes en compte six qui sont exclusivement destinées à la réussite du concours de fin de PACES pour ceux qui souhaitent devenir médecins. Pour les y aider, des étudiants en médecine qui ont réussi le fameux concours encadrent les cours et aident les lycéens à acquérir les bonnes méthodes de travail. Un environnement de travail dirigé qui a évidemment un coût non négligeable et dont le principe de sur sélection par l’argent irrite beaucoup d’universitaires comme Sophie Fernandez, responsable de la scolarité de la PACES de l'université Paris-Descartes, qui enjoint dans les colonnes du Parisien « les élèves moyens » à ne pas tomber dans « ce leurre de penser qu'ils ont des chances de réussir en payant, alors qu'ils n'ont pas le bagage nécessaire ».
Benoît Thelliez