
Saint-Étienne, le vendredi 14 septembre 2018 – En janvier
2018, le service de psychiatrie du CHU de Saint-Étienne était
épinglé par le Contrôleur général des lieux de privation de
liberté, Adeline Hazan.
Dans un rapport, elle dénonçait des traitements inhumains et
dégradants au sein du service, notamment une utilisation immodérée
de la contention et de l’isolement ainsi qu’une attente
insupportable, parfois de plusieurs jours, aux urgences.
La direction de l’établissement avait alors assuré que la
visite du CGLPL avait servi d’électrochoc et avait promis des
changements, en particulier la création d'une « salle
d'apaisement » pour diminuer le recours à la coercition et la
mise en place de box aux urgences, pour assurer un minimum
d’intimité aux patients en attente d’une place
d’hospitalisation.
Mais neuf mois plus tard, les travaux n'ont toujours pas
commencé et selon le collectif « la psy cause », soutenu par
FO et la CGT, une douzaine de médecins psychiatres et
pédopsychiatres seraient sur le point de quitter l'hôpital et leur
remplacement ne serait pas assuré.
Aussi, une assemblée générale a voté une grève
illimitée.
La direction salue son « implication exemplaire »
Joint par l’antenne locale de la radio France Bleu, le
directeur du CHU Michaël Galy s’est étonné de ce mouvement, alors
que selon lui « sur les sujets précis de l'isolement, de la
contention en psychiatrie ou aux urgences, le plan d'action mis en
place par le CHU de Saint-Étienne est de grande envergure et a
mobilisé une implication exemplaire de la part de nos équipes
».
Michaël Galy affirme en outre que seuls six psychiatres ont
exprimé le souhait de quitter le centre (contre 12 selon le
personnel) et que des embauches sont prévues puisque « le CHU de
Saint-Etienne est le CHU de la région qui propose la politique
d'attractivité médicale la plus dynamique notamment sur les
activités de psychiatrie »…
A suivre.
Xavier Bataille