
Dans 8 cas sur 10 au moins un médicament inapproprié
Dr Philippe Tellier
Dr Philippe Tellier
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La question n'est pas, n'est jamais, le nombre de médicaments mais leur utilité (et les éventuelles interférences) dernière année de vie ou pas (par ailleurs, ce critère est idiot car le plus souvent on ne sait qu’après que c'était la dernière année de vie, et, pendant qu'on y est, pourquoi pas les 2 ou 3 dernières années, on ferait encore bien plus d'économies).
Enfin je me méfie comme de la peste de ces recommandations "Théodule" (comme cet "outil STOPPFrail" né d'on ne sait où) et qui fleurissent au gré des fluctuations idéologiques : actuellement c'est le "toujours moins" qui l'emporte, surtout en ce qui concerne les personnes âgées ("elles sont presque mortes, alors pourquoi dépenser notre argent...")
Je frémis en imaginant les recommandations à propos des saignées qui auraient pu être publiées du temps de Molière...
On ne saurait trop recommander aux médecins de "dire le soin" et de ne pas se laisser saisir par l'économisme comme Mr Le Trouhadec l'a été par la débauche (Cf "Monsieur le Trouhadec Saisi par la Débauche", Jules Romains).
L'économie de la santé (ou plutôt semble t-il faire des économies sur la santé [des autres, bien entendu]) c'est le job des politiques. On les aidera au mieux en disant le soin (qui est une chose que l'on connait) et non en se promouvant économiste de café du commerce.
Bien entendu cela n'exclue pas de réfléchir à l'impact économique de nos prescriptions (ne serait ce que comme citoyen et "Taxpayer") mais il ne doit pas les dicter, même sous une forme déguisée ou hypocrite.
Dr Louis-Pierre Jenoudet
Si, à la rigueur, je peux entendre le fait que, on doit prescrire par nécessité et non par cout/patient meme au dela d'un age tres avancé,vous n'abordez pas un instant, le fait prouvé et archi prouvé du grand nombre d'hospitalisations chez des personnes âgées liées exclusivement à la surconsommation médicamenteuse, par interactions diverses, non maitrisées (ceci etant valable aussi pour les sujets plus jeunes) mais fondamental à un age où le foie et les reins n'arrivent plus à éliminer ces doses considerables de médicaments, pour la plupart inutiles d'ailleurs, ou du moins dont le rapport benefices/risque
est catastrophique. Quand aux risques d'erreurs,je n'en parle meme pas tellemnt il est majoré par cette surconsommation de médicaments. Ajouter à cela, le problème des génériques chez les personnes âgées, qui,une fois encore j'insite la dessus,n'ont pas encore l'obligation d'etre conforme au princeps en ce qui concerne la présentation physique du médicament.Et varie, si le ou la patiente plus souvent change de pharmacie, celles ci passant des marchés avec differrents génériqueurs. Imaginez la vie d'une personne devant avaler à 85 ans 25 medicaments par jour....PERSONNE n'est capable de connaitre les interactions à l'œuvre. La surconsomation medicamenteuse represente 20% au minimum des causes d'hospitalisation passe un certain âge que je ne vais pas mentionner, n'ayant plus le chiffre exact en tête.
Et ne pas considerer le cout de la santé est irresponsable. Je ne dis nullement qu'il ne faut pas prescrire les traitements indispensables aux personnes âgées mais réfléchir à alléger leur ordonnance est un devoir moral plus qu'économique encore.
Veronique Raphel, cadre infirmier