
Paris, le lundi 22 novembre 2021 – Plusieurs associations
féministes dénoncent l’immobilisme et le silence de l’Ordre des
médecins sur les agressions sexuelles commises par des
praticiens.
Elles étaient plusieurs dizaines de milliers ce samedi à
défiler à Paris, à l’appel du collectif féministe NousToutes, pour
protester contre les violences faites aux femmes. Aux
revendications habituelles des manifestations féministes ce sont
rajoutés des slogans et banderoles pour protester contre ce que les
manifestantes appellent les violences obstétricales et
gynécologiques, nouveau sujet en vogue chez ces militantes. Ce
vendredi, dans un communiqué commun, 37 associations féministes, de
patients mais aussi de professionnels de santé dénoncent l’inaction
et la « faillite systémique » de l’Ordre des médecins sur
les viols et agressions sexuelles commises par des professionnels
de santé sur des patientes.
Deux gynécologues accusés de viol sur des patientes
Ce communiqué au vitriol intervient plusieurs mois après que
deux gynécologues franciliens aient été accusés de viols et
d’agressions sexuelles par des patientes. Le premier, exerçant en
libéral dans le Val d’Oise, a fait l’objet de 118 plaintes et a été
mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Le second, chef du
centre d’endométriose à l’hôpital Tenon à Paris, est désormais visé
par six plaintes, dont l’une pour viol sur mineur. Si le praticien
nie les faits, estimant avoir agi avec ses patientes « dans les
bonnes pratiques habituelles », il a été suspendu de ses
fonctions médicales et universitaires à titre conservatoire le
temps de l’enquête. Ces deux affaires avaient provoqué un «
Metoo » de la gynécologie, de nombreuses femmes dénonçant
sur les réseaux sociaux les violences qu’elles auraient subies de
la part de leurs gynécologues.
Quentin Haroche