
Un réel espoir
Les antagonistes de l’interleukine-5 (IL-5), tels le
mepolizumab, le reslizumab ou encore le benralizumab, suscitent
dans ce contexte, un réel espoir mais nuancé par le fait que la
réponse est hautement variable d’un patient à l’autre et d’un
anti-IL-5 à l’autre. Certains malades sont considérés comme des «
super répondeurs », alors que pour d’autres, les symptômes
persistent, voire s’aggravent sous l’effet des anti-IL-5 (« non
répondeurs »), tous les intermédiaires étant possibles. L’arrêt
de la corticothérapie orale est envisageable dans certains cas
mais, en cas de réponse partielle, seule une réduction de sa
posologie est autorisée. Les mécanismes qui sous-tendent ces
réponses inégales bien documentées dans les essais randomisés d’une
durée souvent limitée sont mal connus. Les données concernant la
prescription des anti-IL-5 à long terme dans l’asthme sévère sont
peu nombreuses, de fait largement insuffisantes pour optimiser les
stratégies thérapeutiques actuelles.
14 % de super répondeurs et 11 % de non répondeurs
Au terme de ce traitement, les « super répondeurs »
constituaient une minorité (14 %), de même que les « non
répondeurs » (11 %), les réponses partielles étant majoritaires
(69 %). Plusieurs variables ont été associées aux « super
réponses » : un asthme moins ancien apparu à l’âge adulte, un
VEMS plus élevé, l’absence de polypose nasale ou encore un indice
de masse corporelle plus bas. Ces réponses variables ont conduit le
prescripteur à changer d’IL-5 en cours de traitement dans 41 % des
cas. Au terme du traitement, le contrôle insuffisant de l’asthme en
dépit de ces biothérapies s’est traduit par la persistance des
symptômes respiratoires (48 %) ou ORL (58 %) tout autant que par
une altération durable de la fonction respiratoire notamment la
baisse du VEMS (48 %).
Dr Philippe Tellier