
Paris, le mardi 30 juillet 2019 - Au lendemain de la
publication d’un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé
dénonçant la cigarette électronique comme « incontestablement
novice », les experts de la lutte anti-tabac s’interrogent sur la
pertinence de cette prise de position anti-vapotage.
Ce lundi, le JIM vous parlait du rapport présenté par
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Rio de Janeiro vendredi
dernier concernant la lutte contre le tabagisme dans le monde. Un
rapport extrêmement à charge vis-à-vis de la cigarette
électronique, puisqu’il dénonçait son « incontestable
nocivité » et estimait que le vapotage n’était pas une solution
adéquate pour aider les fumeurs à se sevrer du tabac. Aujourd’hui,
le rapport est dénoncé par certains experts de la lutte anti-tabac,
qui considèrent que l’organisation de l’ONU n’a pas assez pris en
compte les études scientifiques sur la question.
Toxicité infiniment moindre que celle de la cigarette traditionnelle
S’agissant de la dangerosité de la e-cigarette, la plupart des
experts rappellent qu’il n’existe pas encore d’études
incontestables en la matière, ces produits n’existant sur le marché
que depuis une quinzaine d’années. Si l’on sait que la cigarette
électronique contient de la nicotine et de « nombreuses
substances potentiellement toxiques » selon les termes de
l’Académie américaine de médecine, le consensus scientifique reste
que le vapotage est moins nocif que la cigarette traditionnelle. «
Même s’il est difficile de quantifier précisément la toxicité à
long terme de la cigarette électronique, celle-ci est à l’évidence
infiniment moindre que celle de la cigarette traditionnelle »
concluait ainsi l’Académie de médecine française en 2015.
Rien de mieux depuis longtemps pour le sevrage
L’autre point de discorde concerne l’utilisation de la
cigarette électronique comme technique de sevrage tabagique. Selon
l’OMS, le vapotage n’est pas une méthode efficace de sevrage. Pire
encore, il pourrait être une entrée pour certaines personnes,
notamment les jeunes, dans le tabagisme. Mais pour beaucoup, l’OMS
manque ici de prudence, car les études sur la question divergent
encore. Des travaux publiés dans le New England Journal of
Medecine en février dernier avaient néanmoins conclu que la
cigarette électronique était plus efficace que tous les autres
produits de substitution pour aider les personnes à arrêter de
fumer.
Quentin Haroche