
Cette recherche n’a conduit qu’à sélectionner 17 études
d’observation, dont quatre spécifiquement consacrées à
l’ostéoporose regroupant 7 114 participants et treize au risque de
fractures (n = 391 956). Les associations entre la consommation de
café et le risque ostéoporotique ont été évaluées à l’aide du
modèle des risques proportionnels de Cox. Le calcul des odds ratios
(OR) et des risques relatifs (RR) correspondants a été complété par
une analyse du type dose-réponse.
Peut-être une moindre incidence des fractures de hanche
Une consommation élevée de café (versus faible) a été associée
à un risque significativement plus faible d'ostéoporose [OR = 0,79
; intervalle de confiance à 95 % IC 95 % 0,65-0,92)]. Il en est de
même pour le risque de fractures, sans que le seuil de
signification statistique soit atteint et cela vaut pour celles de
la hanche (OR=0,86 ; IC 95 % 0,67-1,05) ou celles touchant d’autres
site anatomiques (OR=0,89 ; IC 95 % 0,42-1,36).
Une association non linéaire du type dose-effet entre le
niveau de consommation de café et l'incidence des fractures de la
hanche a par ailleurs été mise en évidence (p = 0,004). Le RR poolé
varie quelque peu avec le nombre de tasses de café consommées
chaque jour soit pour 1, 2-3, 4 et ≥ 9, des valeurs de
respectivement 0,92 (0,87-0,97), 0,89 (0,83-0,95), 0,91 (0,85-0,98)
et 1,10 (0,76-1,59). Pas de quoi emporter la conviction des plus
dubitatifs, d’autant que ces associations perdaient quelque peu de
leur signification statistique dans les études avec des effectifs
plus importants qui ont par ailleurs procédé à des ajustements plus
complexes prenant en compte le maximum de facteurs de confusion
potentiels. La qualité des études a également influé sur ces
résultats.
Cette méta-analyse montre le peu d’études consacrées aux
relations entre café, ostéoporose et risque de fracture. Il semble
exister une relation non linéaire dose-dépendante entre la
consommation de café et le risque de fracture de la hanche, mais la
solidité des relations dépend trop de la qualité des études et de
leur méthodologie pour autoriser toute certitude. Il manque pour le
moins des analyses bien tassées pour dissiper l’ombre du mystère
qui entoure bel et bien les rapports entre café et santé
osseuse…
Dr Philippe Tellier