
Le cancer de la jonction œsogastrique reste de mauvais pronostic, alors que son incidence est en augmentation. Sa situation et ses caractéristiques histologiques font qu’il ne ressemble pas tout à fait au cancer œsophagien, mais pas tout à fait non plus au cancer gastrique (les marges chirurgicales restent en débat). Il est donc nécessaire de le distinguer comme un type spécifique de cancer digestif afin de prendre en compte ses particularités.
L’envahissement des ganglions lymphatiques est observé dans plus de 20 % des cas de tumeurs de type T1, et est considéré comme un facteur de mauvais pronostic. La lymphadénectomie est dont une étape importante du traitement chirurgical.
Les traitements néoadjuvants, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie, ont montré leur efficacité. Leur impact sur le nombre d’adénopathies disséquées est toutefois encore imprécis.
Meilleur pronostic quand au moins 10 ganglions sont analysés
Une équipe chinoise publie les résultats d’une étude menée sur des données collectées entre 2006 et 2017, concernant 4 028 patients suivis pour un cancer de la jonction œsogastrique, de 64 ans d’âge médian (20 à 94 ans). Parmi eux, 2 020 n’ont pas bénéficié de traitement néoadjuvant, 498 ont bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante, 39 d’une radiothérapie néoadjuvante et 1 471 d’une radio chimiothérapie néoadjuvante. Les adénocarcinomes étaient le type de tumeur le plus représenté.
Les données confirment que la radio chimiothérapie réduit le nombre de ganglions sur la pièce opératoire. En comparaison avec les patients n’ayant pas bénéficié de traitement néoadjuvant, la radiothérapie néoadjuvante réduit significativement le nombre de ganglions prélevés (12,2 ganglions vs 17,5 pour les patients sans radiothérapie). C’est le cas aussi de la radio chimiothérapie (16,3 vs 17,5). En revanche, la chimiothérapie néoadjuvante seule serait associée à une augmentation significative du nombre de ganglions disséqués, en comparaison avec les patients non traités (n = 21 vs 17,5).
Dans cette cohorte, les patients ayant bénéficié de chimiothérapie néoadjuvante ont un meilleur pronostic quand au moins 20 ganglions ont été analysés. Pour les patients bénéficiant de chimio radiothérapie néoadjuvante, ce seuil est de 10 ganglions.
Dr Roseline Péluchon