
Pas de différence sur l’imagerie mais des résultats positifs avec l’EDSS dans une autre étude
Dans cette étude en cross over sur 24 semaines, 144 patients atteints de SEP récurrente-rémittente (n = 94) ou progressive (n = 50) ont reçu par perfusion intraveineuse des cellules souches mésenchymateuses autologues dérivées de la moelle osseuse (n = 69) ou un placebo (n = 75). Le critère d'évaluation principal était le nombre cumulé de lésions réhaussées par le gadolinium sur les IRM réalisées au cours des semaines 4, 12 et 24. Or, alors que tous les patients avaient terminé les 24 semaines du protocole et sur l'ensemble des IRM, ce critère d’évaluation ne différait pas entre les groupes (rapport de taux 0,94, IC 95 % 0,58-1,50 ; p=0,78). Les 213 événements indésirables enregistrés étaient répartis de manière similaire entre les groupes, mais tous ont été considérés comme non liés à la perfusion du traitement.
Malgré leurs propriétés immunomodulatrices et neuroprotectrices, les CSM dérivées de la moelle osseuse, bien que bien tolérées, n'ont pas montré d'effet sur l'inflammation chez les patients atteints de formes actives de SEP dans cet essai. Si cette étude n’est donc pas en faveur de leur utilisation pour traiter la SEP, quelles sont les perspectives pour les cellules souches mésenchymateuses dans le traitement de cette pathologie ? Un autre essai monocentrique (Petrou et coll.) fait état de résultats positifs sur un groupe de patients, mais en prenant pour critère d'évaluation principal le score à l'EDSS (Expanded Disability Status Scale) chez des patients atteints de forme progressive de SEP. Ces données nécessiteraient d’être confirmées mais elles soutiennent que d'autres essais pourraient être utiles peut-être plus spécifiquement dans le traitement des formes progressives de SEP. Avancer dans la compréhension de la biologie des cellules souches mésenchymateuses et dans l'ingénierie cellulaire, avec entre autres l'amorçage des cellules dans la sécrétion de facteurs neuroprotecteurs, pourrait à terme contribuer à atteindre cet objectif ambitieux.Anne-Céline Rigaud