Des composés organiques volatiles sont continuellement produits par l’organisme au cours des processus métaboliques mais leur composition (et donc l’odeur) se modifie en cas de cancer, de sorte que certains auteurs ont émis l’hypothèse que ce phénomène pouvait être utilisé à des fins diagnostiques.
Dans cette publication provenant de plusieurs départements de dermatologie anglais, les auteurs ont essayé de faire la preuve de la production d’odeurs caractéristiques par certaines tumeurs cutanées. Pour tester ce concept, ils ont eu recours à un chien, il s’agissait d’un labrador, qui a été entraîné pendant plus d’un an à reconnaître l’odeur du mélanome.
A l’issue de cette période, la capacité du chien à reconnaître un prélèvement de mélanome parmi 10 prélèvements (dont trois de carcinomes basocellulaires, 3 de nævus et 3 de peau saine a été évaluée au cours d’une vingtaine de tests.
Le chien a reconnu les échantillons cutanés émanant de mélanomes dans 9 de ces tests soit 45 % de bonnes réponses. On estime que le risque d’avoir reconnu le mélanome uniquement par hasard était de 10 %.
Ce travail valide la possibilité de faciliter le diagnostic de mélanome grâce à l’émanation d’odeurs spécifiques provenant de composants organiques volatiles.
Le chien, depuis toujours le meilleur ami de l’homme, pourrait donc devenir le pire ennemi du mélanome…
Dr Patrice Plantin