Comment combattre (sans médicament) la douleur de la vaccination pour le nourrisson
Les calendriers vaccinaux prévoient de nombreuses vaccinations
dans l’enfance. Cependant, les données de l’OMS (Organisation
Mondiale de la Santé) récentes montrent que les taux de vaccination
dans le monde sont insuffisants, variant de 42 % à 87 %. La douleur
liée au vaccin peut provoquer chez l’enfant des effets à court
terme (réticence à la vaccination, peur de l’aiguille) et à long
terme (sensibilité à la douleur, anxiété, comportement
d’évitement), participant aux « lacunes vaccinales ».
Le soulagement de cette douleur fait donc partie intégrante de
la prévention de la réticence vaccinale. En particulier,
l’analgésie non pharmacologique peut réduire la dose de médicaments
antalgiques, améliorer l’observance, tout cela à faible coût.
L’objectif de cette revue de portée* était d’examiner comment la
recherche a été menée sur la prise en charge non pharmacologique de
la douleur liée à la vaccination.
Les bases de données MEDLINE, Cochrane Library, EMBASE,
CINAHL, PubMed ont été consultées, la stratégie de recherche
comprenait les mot-clé « vaccin », « pain » et « children ». Deux
chercheurs ont effectué une sélection de la littérature et une
extraction des données de manière indépendante : informations
générales et effets des interventions non pharmacologiques.
Parmi les 1 017 articles identifiés, 22 ont finalement été
inclus, dont 18 essais contrôlés randomisés, 3 études
quasi-expérimentales et 1 étude de cohorte. Les effectifs variaient
entre 60 et 537 enfants, les nourrissons constituaient la
population principalement étudiée. Les mesures de gestion non
pharmacologiques impliquaient principalement des interventions
gustatives, tactiles, olfactives, visuelles, physiques et
posturales et une technique d'injection.
L’allaitement maternel en premier lieu
La prise en charge la plus fréquente de la douleur liée au
vaccin était l’intervention gustative (n = 9) réalisée le plus
souvent 2 minutes avant la vaccination. L'allaitement était
supérieur aux édulcorants, et les édulcorants étaient supérieurs à
l'eau stérile ou à la succion non nutritive en termes d'effets
analgésiques pour les nouveau-nés et les nourrissons.
En ce qui concerne la méthode d'alimentation, des études ont
montré que l'allaitement au sein était meilleur que le biberon et
les préparations en poudre pour l'analgésie. De plus, la
concentration de glucose affecte les effets analgésiques, le groupe
à 75 % de glucose avait des scores de douleur inférieurs et un
temps de pleurs moindre par rapport au groupe à 25 %.
L'intervention gustative (allaitement) était plus efficace
pour réduire la douleur que l'intervention tactile (soin kangourou,
emmaillotage) dans une étude. L’intervention tactile (sac de
glace vibrant, froid seul, chiquenaude avant injection,
réflexologie plantaire) était efficace sur la douleur. D’autres
interventions ont également montré une efficacité : intervention
olfactive (sentir le lait maternel avant vaccination), réalité
virtuelle pendant l’injection, analgésie de l’exercice physique
pratiqué avant vaccination d’adolescentes, position couchée plutôt
que debout chez des nourrissons de 2 mois, injection rapide (plutôt
que lente) associée à la compression manuelle.
Cependant, il y avait un manque d'études comparatives sur les
effets analgésiques d'autres prises en charge non
pharmacologiques.
Au total, il existe des mesures de gestion non
pharmacologiques diversifiées avec des effets analgésiques
variables. Pour réduire la douleur liée au vaccin chez les
nouveau-nés et les nourrissons, l'allaitement maternel est
recommandé en premier lieu, suivi par les édulcorants puis la
succion non nutritive. Les effets analgésiques d'autres
interventions non pharmacologiques nécessitent des études
comparatives. Le personnel soignant peut utiliser une combinaison
de ces mesures pour maximiser l'effet analgésique, tout en tenant
compte de la préférence des enfants et des parents.
*revue de portée : collecte exploratoire de la littérature dans un
domaine afin de donner un aperçu du type, de l’étendue et de la
quantité de recherches disponibles, dans le but d’identifier les
lacunes dans ce domaine ; souvent réalisée avant une revue
systématique.
C’est sûr j’ai testé occasionnellement, et c’est sympa. Mais, vous avez le temps de mettre l’enfant au sein, le laisser commencer à faire des endorphines puis le vacciner ? Avec 25 nourrissons par jour dont certains très malades, personnellement, je pense que c’est irréalisable en pratique quotidienne.
Une pédiatre (25 ans d’exercice)
Allaitement maternel et douleur de la vaccination
Le 05 décembre 2022
Pour répondre au message précédent, la fabrication des endorphines est quasi instantanée à notre échelle de mesures. Le temps pris sera celui de mettre le bébé au sein...