
Les données de pharmacovigilance relèvent un lien entre la
vaccination contre le SARS-CoV-2 et la survenue de myocardites et
de myopéricardites. Ces dernières apparaîtraient plus
particulièrement après la seconde dose des vaccins à ARNm BNT162b2
(Pfizer-BioNTech) et mRNA-1273 (Moderna). Le mécanisme biologique
n’est pas clair, mais l’on se souviendra que les mêmes effets
avaient été attribués au vaccin contre la variole chez les
adultes.
Davantage avec Moderna qu’avec Pfizer, mais de toute façon rare et bénin
Parmi les 3,5 millions de patients vaccinés par le
Pfizer-BioNTech, 48 ont présenté une myocardite ou une
myopéricardite (Hazard ratio HR ajusté 1,34 ; intervalle de
confiance à 95 % IC 0,90 à 2,00), soit un taux absolu de 1,4 pour
100 000 personnes dans les 28 jours suivant la vaccination.
L’analyse de sensibilité montre que le risque n’est statistiquement
significatif que pour les femmes. Quant aux 500 000 personnes
vaccinées par le Moderna, 21 d’entre elles ont développé une
myocardite ou une myopéricardite (HR ajusté 3,92 ; IC 2,30 à 6,68),
soit un taux absolu de 4,2 pour 100 000, touchant les hommes et les
femmes.
Le risque n’est pas très différent selon l’âge, mais, dans
chaque catégorie d’âge il paraît environ 3 fois plus élevé avec le
vaccin Moderna qu’avec le Pfizer-BioNTech.
Les auteurs précisent que la forme clinique des myocardites est le plus souvent bénigne et aucune ré-hospitalisation ni aucun diagnostic de défaillance cardiaque ou de décès ne sont signalés au cours du suivi.
Dr Roseline Péluchon