« L’OMS s’est vraiment plantée ». Par une formule
simpliste dont il a le secret, Donald Trump a désigné son nouvel
ennemi, l’OMS, accusé par le président américain d’avoir dissimulé
des informations importantes au début de la crise sanitaire et de
suivre un agenda prochinois.
L’OMS dans la main de Pékin ?
Le locataire de la Maison Blanche a annoncé, sans plus de
précisions, qu’il fera dans les prochains jours une « annonce
importante » sur le financement de l’OMS, dont les Etats-Unis sont
le premier contributeur. Si Donald Trump cherche sans doute ici à
cacher ses propres errements dans la gestion de l’épidémie, cette
polémique soulève une vraie question, celle de la main mise
chinoise sur l’OMS.
Depuis le début de l’épidémie, l’organisation onusienne n’a
cessé de défendre la politique sanitaire chinoise. Elle a ainsi
vanté « la réactivité chinoise », « le formidable
leadership de Xi Jinping » et les « efforts de transparence
de la Chine » alors qu’il est désormais presque acquis que
Pékin a longtemps dissimulé l’importance de l’épidémie dans le
pays. A l’inverse, l’OMS a regretté la décision américaine de
fermer sa frontière avec la Chine dès le 31 janvier et n’hésite pas
à fustiger la politique sanitaire, pourtant semble-t-il exemplaire,
de Taiwan.
En 2017, beaucoup avait vu la main de Pékin dans la nomination
à la tête de l’OMS de Tedros Ghebreyesus, ministre des affaires
étrangères d’Ethiopie, un pays sous forte influence chinoise. Face
à ces polémiques, le directeur de l’OMS a simplement demandé « de
ne pas politiser le virus ».
Etat d’urgence au Japon
Au Japon, la situation s’aggrave. Face à une augmentation
rapide du nombre de cas en quelques jours, le Premier Ministre
Shinzo Abe a décrété ce mardi un état d’urgence d’un mois dans
plusieurs villes du pays, dont la capitale Tokyo. L’exécutif exclut
pour l’instant tout confinement généralisé et compte sur la
légendaire discipline des Japonais, à qui il est demandé de
diminuer les interactions sociales de 70 à 80 %. Un plan de relance
de 910 milliards d’euros a déjà été annoncé pour faire face au choc
économique.
Pourtant l’un des premiers pays touchés par l’épidémie après
la Chine, le Japon était pour l’instant relativement épargné, avec
seulement 99 décès à déplorer. La vie avait encore été très peu
chamboulée par la pandémie, avec comme principale mesure la
fermeture des écoles et la suspension des tournois de sumo. Le pays
du Soleil Levant compte certes la population la plus vieille du
monde mais présente un atout de taille pour juguler l’épidémie :
une réticence ancestrale vis-à-vis du contact
physique.
L’Italie dans l’espérance de la résurrection
Au niveau mondial, le cap des 100 000 morts a été atteint ce
vendredi. Après une légère accalmie ce jeudi, le nombre de décès
quotidien est reparti à la hausse aux Etats-Unis, avec 2 100
victimes en une journée, un record. Le seuil des 1 000 morts a été
franchie au Brésil et en Turquie, où une trentaine de villes (dont
Istanbul) ont été placés en confinement. Au Royaume-Uni, (950 décès
vendredi, 8 900 au total), le Premier Ministre Boris Johnson est
sorti de l’unité de soins intensifs mais est toujours
hospitalisée.
En Italie, pays le plus endeuillé (18 800 décès), l’épidémie
continue à s’essouffler. Les nombre de morts quotidien et de
personnes hospitalisées en réanimation ne cessent de diminuer
depuis une semaine. « Nous n’avons pas encore remporté la
bataille, la situation est et reste sérieuse », a rappelé le
gouvernement italien, qui a prolongé le confinement jusqu’au 3 mai.
A Rome, c’est sur une place Saint Pierre totalement vide que le
Pape a célébré la messe du Vendredi Saint.
En attendant la bonne nouvelle…
QH
