
Un nouvel arrivé dans l’arsenal vaccinal contre la Covid-19.
Mercredi dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a autorisé
l’utilisation (pour les personnes de plus de 30 ans seulement) d’un
nouveau vaccin bivalent développé par le laboratoire américain
Moderna, trois semaines après la validation de ce produit par
l’Agence européenne du médicament (EMA). Ce vaccin permet de lutter
à la fois contre la souche « originale » du virus, dite souche de
Wuhan et contre le variant Omicron BA5, actuellement majoritaire en
France.
Il s’agit du quatrième vaccin bivalent autorisé en France,
après le vaccin du laboratoire Pfizer contre le variant BA5 et les
deux vaccins Moderna et Pfizer dirigés contre le variant BA1.
L’utilité de ces deux derniers vaccins par apport aux « anciens »
vaccins est d’ailleurs plus que discutable, le variant BA1 ayant
quasiment disparu de nos contrées.
1,1 millions de doses de vaccins bivalents injectées
Ces trois vaccins bivalents sont disponibles depuis le 3
octobre dernier pour toutes les personnes à risque éligibles à une
nouvelle dose de rappel, soit les sujets âgés de plus de 60 ans et
les personnes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la
maladie (sujets souffrant de comorbidités, femmes enceintes,
personnes immunodéprimées). Un délai de 6 mois (3 mois pour les
sujets de plus de 80 ans et les résidents d’Ephad) doit être
respecté entre chaque dose de vaccin ou après une
contamination.
Si l’on en croit les chiffres de la Direction générale de la
Santé (DGS), l’arrivée de ces vaccins spécifiquement dirigés contre
Omicron a permis de relancer la campagne vaccinale, puisque 1,1
millions de doses auraient été injectés au 8 novembre, soit environ
30 000 doses par jour (on reste cependant loin des 700 000
injections quotidiennes enregistrés en décembre dernier). Le vaccin
de Pfizer contre le variant BA5 correspond à 90 % des doses
injectées.
Toujours selon la DGS, 1,6 millions de doses sont d’ores et
déjà disponibles, tandis que 38 millions ont été commandées au
total, de quoi vacciner les 25 millions de personnes éligibles. 73
% des injections ont été réalisées en pharmacie. Malgré ce regain
d’engouement pour la vaccination, la couverture vaccinale reste
insuffisante : seulement 40 % des plus de 75 ans et 35 % des 65-74
ans ont reçu leur deuxième dose de rappel.
Le vaccin de Sanofi enfin validé
L’arrivée d’un vaccin « made in France »
parviendra-t-elle à convaincre les derniers récalcitrants ? Jeudi
dernier, l’EMA a autorisé l’utilisation, pour la vaccination de
rappel uniquement, du vaccin à protéine recombinante développé par
le laboratoire français Sanofi, en partenariat avec la firme
britannique GSK. Ce vaccin sera « au moins aussi efficace que
celui de Pfizer pour restaurer la protection contre la Covid-19
» estime l’EMA.
Ce vaccin est l’aboutissement d’un parcours du combattant de
plus de deux ans pour Sanofi, qui a dû repousser à deux reprises
l’arrivée de son produit sur le marché, tout en abandonnant en
cours de route un projet parallèle de vaccin à ARNm. Bien que
l’Union Européenne et le Royaume-Uni ait commandé 70 millions de
doses, Sanofi et GSK risquent d’avoir bien du mal à se faire une
place dans un marché totalement dominé aujourd’hui par Pfizer et
Moderna.
Combien de morts pendant la lecture de cet article ?
Si les vaccins pleuvent sur la France, l’épidémie elle
continue de reculer. Le nombre de nouvelles contaminations
quotidiennes stagne autour des 22 000 tests positifs, tandis que
les hospitalisations continuent de diminuer depuis trois semaines.
Dans ce contexte, le gouvernement a bien du mal à inciter les
Français à continuer à respecter les gestes barrières et n’hésite
pas à avoir recours à l’exagération pour les convaincre.
Interrogé ce vendredi sur le point de savoir s’il était
toujours utile de s’isoler en cas de contamination, le ministre de
la Santé François Braun n’a pas hésité à répondre « qu’une
personne meurt encore de la Covid toutes les dix minutes en France
», soit (vous pouvez vérifier par vous-même) 144 décès par
jour. Une affirmation heureusement erronée puisque ce sont «
seulement » environ 60 personnes qui décèdent chaque jour, ce
qui inclut des sujets testés positifs qui décèdent d’autres
causes.
Pour retrouver un tel nombre de morts par minute, il faut en
réalité remonter au mois de mars dernier. Rappelons au ministre,
qui semble particulièrement angoissé par le passage du temps,
qu’une personne décède toutes les 50 secondes en France toute cause
confondue.
Grégoire Griffard