Covid-19 : des vaccins à ne plus savoir où donner de la tête

Paris, le lundi 14 novembre 2022 – Un nouveau vaccin bivalent fait son arrivée en France, tandis que le vaccin de Sanofi a, enfin, été autorisé à l’échelle européenne.

Un nouvel arrivé dans l’arsenal vaccinal contre la Covid-19. Mercredi dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a autorisé l’utilisation (pour les personnes de plus de 30 ans seulement) d’un nouveau vaccin bivalent développé par le laboratoire américain Moderna, trois semaines après la validation de ce produit par l’Agence européenne du médicament (EMA). Ce vaccin permet de lutter à la fois contre la souche « originale » du virus, dite souche de Wuhan et contre le variant Omicron BA5, actuellement majoritaire en France.

Il s’agit du quatrième vaccin bivalent autorisé en France, après le vaccin du laboratoire Pfizer contre le variant BA5 et les deux vaccins Moderna et Pfizer dirigés contre le variant BA1. L’utilité de ces deux derniers vaccins par apport aux « anciens » vaccins est d’ailleurs plus que discutable, le variant BA1 ayant quasiment disparu de nos contrées.

1,1 millions de doses de vaccins bivalents injectées


Ces trois vaccins bivalents sont disponibles depuis le 3 octobre dernier pour toutes les personnes à risque éligibles à une nouvelle dose de rappel, soit les sujets âgés de plus de 60 ans et les personnes de moins de 60 ans à risque de forme grave de la maladie (sujets souffrant de comorbidités, femmes enceintes, personnes immunodéprimées). Un délai de 6 mois (3 mois pour les sujets de plus de 80 ans et les résidents d’Ephad) doit être respecté entre chaque dose de vaccin ou après une contamination.

Si l’on en croit les chiffres de la Direction générale de la Santé (DGS), l’arrivée de ces vaccins spécifiquement dirigés contre Omicron a permis de relancer la campagne vaccinale, puisque 1,1 millions de doses auraient été injectés au 8 novembre, soit environ 30 000 doses par jour (on reste cependant loin des 700 000 injections quotidiennes enregistrés en décembre dernier). Le vaccin de Pfizer contre le variant BA5 correspond à 90 % des doses injectées.

Toujours selon la DGS, 1,6 millions de doses sont d’ores et déjà disponibles, tandis que 38 millions ont été commandées au total, de quoi vacciner les 25 millions de personnes éligibles. 73 % des injections ont été réalisées en pharmacie. Malgré ce regain d’engouement pour la vaccination, la couverture vaccinale reste insuffisante : seulement 40 % des plus de 75 ans et 35 % des 65-74 ans ont reçu leur deuxième dose de rappel.

Le vaccin de Sanofi enfin validé


L’arrivée d’un vaccin « made in France » parviendra-t-elle à convaincre les derniers récalcitrants ? Jeudi dernier, l’EMA a autorisé l’utilisation, pour la vaccination de rappel uniquement, du vaccin à protéine recombinante développé par le laboratoire français Sanofi, en partenariat avec la firme britannique GSK. Ce vaccin sera « au moins aussi efficace que celui de Pfizer pour restaurer la protection contre la Covid-19 » estime l’EMA.

Ce vaccin est l’aboutissement d’un parcours du combattant de plus de deux ans pour Sanofi, qui a dû repousser à deux reprises l’arrivée de son produit sur le marché, tout en abandonnant en cours de route un projet parallèle de vaccin à ARNm. Bien que l’Union Européenne et le Royaume-Uni ait commandé 70 millions de doses, Sanofi et GSK risquent d’avoir bien du mal à se faire une place dans un marché totalement dominé aujourd’hui par Pfizer et Moderna.

Combien de morts pendant la lecture de cet article ?


Si les vaccins pleuvent sur la France, l’épidémie elle continue de reculer. Le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes stagne autour des 22 000 tests positifs, tandis que les hospitalisations continuent de diminuer depuis trois semaines. Dans ce contexte, le gouvernement a bien du mal à inciter les Français à continuer à respecter les gestes barrières et n’hésite pas à avoir recours à l’exagération pour les convaincre.

Interrogé ce vendredi sur le point de savoir s’il était toujours utile de s’isoler en cas de contamination, le ministre de la Santé François Braun n’a pas hésité à répondre « qu’une personne meurt encore de la Covid toutes les dix minutes en France », soit (vous pouvez vérifier par vous-même) 144 décès par jour. Une affirmation heureusement erronée puisque ce sont « seulement » environ 60 personnes qui décèdent chaque jour, ce qui inclut des sujets testés positifs qui décèdent d’autres causes.

Pour retrouver un tel nombre de morts par minute, il faut en réalité remonter au mois de mars dernier. Rappelons au ministre, qui semble particulièrement angoissé par le passage du temps, qu’une personne décède toutes les 50 secondes en France toute cause confondue.

Grégoire Griffard

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Vos réactions (1)

  • Franchement

    Le 14 novembre 2022

    Qui a encore envie de se faire vacciner ?

    Pr A. Muller

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