
Paris, le lundi 7 mars 2022 – Après plusieurs semaines de
baisse continue, le nombre de contaminations quotidiennes tend à
stagner, laissant poindre l’hypothèse d’un rebond épidémique.
BA2, le coupable idéal
En effet, les derniers chiffres de l’épidémie ne manquent pas
d’interroger. Après six semaines de baisse rapide, les
contaminations quotidiennes tendent à stagner. Ce dimanche, pour la
2ème journée consécutive, le nombre de
tests positifs en 24 heures était supérieur au même jour de la
semaine précédente.
L’épidémie semble s’être stabilisée autour des 50 000
contaminations quotidiennes. C’est beaucoup moins que lors du pic
de la vague Omicron fin janvier (environ 360 000 cas par jour) mais
beaucoup plus que lors de chacune des vagues épidémiques
précédentes. A noter que la France est loin d’être un cas isolé :
plusieurs autres pays d’Europe connaissent une stagnation (Italie,
Espagne…) voire une légère hausse (Allemagne, Portugal…) du nombre
de nouveaux cas.
Faut-il conserver le masque en intérieur ?
Cette stagnation épidémique ne remet pas en cause (pour
l’instant) la très nette amélioration de la situation sur le front
hospitalier. Le nombre d’hospitalisation quotidienne est en baisse
de 24 % sur la semaine et est passé sous la barre des 1 000. Le
nombre de patients en soins critique est lui en baisse de 17 % et
devrait bientôt passer sous le seuil des 2 000, sachant qu’environ
un quart des sujets hospitalisés en réanimation sont en réalité des
patients « avec Covid » et non pas « pour Covid ». Le
nombre de morts quotidiens diminue également : environ 150 par jour
actuellement, contre plus de 300 début février.
Il n’empêche que la stagnation actuelle du nombre de cas et le
possible rebond épidémique qu’il précède inquiète certains
épidémiologistes. Si l’abandon du passe vaccinal fait désormais
quasiment l’unanimité, la vaccination étant au point mort (60 000
injections quotidiennes seulement, au plus bas depuis janvier
2021), la levée du port du masque en intérieur fait en revanche
débat. Pascal Crepey, épidémiologiste, craint que l’abandon du
masque « provoque un rebond épidémique ». « Omicron
demeure problématique auprès des personnes à risque, immunodéprimés
ou en surpoids » rappelle-t-il. Pour le Pr Philippe Amouyel,
épidémiologiste à Lille, « la question d’une 4ème dose se pose
toujours, on ne peut pas exclure un petit rebond épidémique en
juillet ».
Quentin Haroche