De l’oxygène à haut débit pour les nourrissons atteints de bronchiolite, est ce mieux ?
Chaque année, on estime que 3,4 millions d'hospitalisations et 199
000 décès dans le monde sont dus au virus respiratoire syncytial
(VRS), cause la plus fréquente de bronchiolite. Un certain nombre
de ces nourrissons atteints de bronchiolite requièrent une
hospitalisation, la pathologie étant à l'origine d'environ 8 % de
toutes les admissions en unité de soins intensifs pédiatriques
chaque année. Concernant les traitements, il n'y a eu à ce jour
aucune démonstration avérée du bénéfice des bêta‐agonistes, des
corticostéroïdes, de l'adrénaline, des antibiotiques, des
antiviraux ou du sérum physiologique hypertonique. Aussi, les
recommandations de prise en charge proposent-elles un traitement de
soutien comprenant une hydratation adéquate et, le cas échéant, une
assistance respiratoire. De fait, un objectif clé de la recherche
clinique est d'éviter les complications, et notamment le transfert
en soins intensifs (indication d'un échec thérapeutique) ou une
éventuelle intubation. L’utilisation de l’OHD (oxygène à haut
débit) par canule nasale, délivrant un mélange air-oxygène chauffé
et humidifié à travers une canule nasale, s’est largement répandue
à l'échelle internationale ces dernières années dans les services
de soins intensifs puis dans les services de pédiatrie et
d'urgence. Pour autant, le manque de démonstration claire de ses
effets a conduit à rechercher, dans la littérature médicale, les
preuves disponibles pour valider l'efficacité et l'innocuité de
l’oxygène à haut débit en tant qu'assistance respiratoire pour les
enfants jusqu'à 24 mois lors d’une hospitalisation pour
bronchiolite en aigu.
Mieux que l’oxygénothérapie standard, pareil que la CPAP
Sur 2 943 titres d'articles, 308 articles complets ont été
sélectionnés, 23 études répondaient aux critères d'inclusion et 15
ont été incluses dans les méta-analyses. Quatre études ont comparé
le traitement en question à l'oxygénothérapie standard, et les
données suggèrent que l’OHD est supérieur à l'oxygénothérapie
standard (Odds ratio OR 0,45, intervalle de confiance à 95 % IC à
95 % 0,36 à 0,57). Quatre autres études, qui se sont intéressées
aux taux d'échec du traitement par rapport à la pression positive
continue (CPAP) n’ont rapporté aucune différence significative
entre les 2 (OR 1,64, IC à 95 % 0,96 à 2,79 ; p =
0,07).
Cette revue systématique a également rassemblé des
informations sur les conseils cliniques pour l'utilisation du débit
élevé pour les patients atteints de bronchiolite traités dans
différents contextes aigus. Les études publiées ont utilisé
différents protocoles pour l’OHD dans les essais cliniques, mais il
n'y a pas de consensus établi sur les débits appropriés ou sur le
moment d'initier le traitement. De même, les protocoles de sevrage
diffèrent et la pratique clinique montre des variations
importantes.
Ainsi, cette méta-analyse n’a mis en évidence de différence
significative entre l’OHD et la CPAP. Par contre, la revue confirme
que l’OHD est supérieure à l'oxygénothérapie standard en termes
d'échec thérapeutique, de durée de l'oxygénothérapie et de durée
d'hospitalisation. Cela prouve également que l’OHD est sûre dans
les milieux hospitaliers aigus. Reste à se focaliser dans les
études futures sur le sevrage de ces jeunes patients pour aider à
améliorer davantage les résultats.
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