
Des pédiatres italiens ont étudié rétrospectivement
l’épidémiologie des bronchiolites observées sur 4 saisons du 1/09
au 31/03 de 2018 à 2022 dans 4 hôpitaux, 3 dans le nord et un dans
le centre du pays. Le but était de déterminer le pourcentage de cas
traités par CNHD en fonction du nombre d’admissions pour
bronchiolite, des résultats virologiques, de la charge de travail
hospitalière et des besoins en soins intensifs. L’étude a été
limitée aux nourrissons de moins de 12 mois.4
Evolution dans la pratique ou plus grande agressivité des infections ?
Au total, 876 patients ont été hospitalisés durant les 4
saisons : 2018-19 : 295, 2019-20 : 259, 2020-21 : 22 (Covid),
2021-22 : 300. L’âge gestationnel et le poids de naissance n’était
pas significativement différents d’une année à l’autre. En
revanche, les nourrissons étaient plus jeunes pendant la dernière
année : en moyenne 48 jours vs, durant les 3 premières
années, de 47,5 à 115 jours (p = 0,002). Le taux des bronchiolites
à VRS a augmenté : 18-19 : 61 %, 19-20 : 68 % (périodes
pré-pandémiques), 20-21 : 4 %, 21-22 : 80% , (période
post-pandémique) (p < 0,001).
Le taux des bronchiolites dues aux rhinovirus a augmenté aussi
de 11 % à 19 % (p<0,001). Le pourcentage des patients traités
par oxygénothérapie est passé de 55 % à 77 % de la première période
à la dernière (p < 0,001). Parmi eux, le nombre et le
pourcentage des malades pris en charge par CNHD a augmenté
respectivement à 102 (35 %), 99 (38 %), 5 (23 %), 197 (66 %,
p<0,001) tandis que le taux des ventilations mécaniques est
resté faible entre 1 % et 3 % des cas et celui des ventilations non
invasives n’a pas varié de façon significative entre 12 % et 23 %.
Enfin, le nombre de jours d’hospitalisation est passé en moyenne de
4 jours à 6 jours pendant la dernière période sans que ce soit
statistiquement significatif.
En conclusion, cette étude montre une augmentation notable des
soins d’assistance respiratoire et du pourcentage de bronchiolites
à VRS pendant la dernière saison hivernale. Dans le même temps, le
taux de ventilation mécanique et la durée d’hospitalisation n’ont
pas changé. Cette constatation suggère une modification importante
de l’attitude de soins plus agressive et permet d’envisager une
maladie plus sévère mais sans preuve évidente.
Pr Jean-Jacques Baudon