Des arguments contre la légalisation du cannabis

Dans les prochains mois, l’Allemagne, pourtant considérée comme un modèle de rigueur dans l’inconscient collectif des Européens, devrait légaliser l’usage du cannabis récréatif. Après plusieurs pays européens et certains états Américains. Cette décision venue d’Outre Rhin aura, on peut l’imaginer, une grande influence dans le débat qui devrait reprendre en France à l’occasion des campagnes présidentielle et législative. Dans cette Tribune libre, le Pr Costentin, membre des Académies de Médecine et de Pharmacie, analyse un à un les arguments des partisans de la légalisation et expose les raisons sanitaires et sociétales, qui, selon lui, devraient conduire à ne pas y adhérer. A n’en pas douter son propos à la fois médical et politique (au sens étymologique) suscitera des réactions d’approbation ou d’improbation  parmi nos lecteurs. Nous leur ouvrons nos colonnes (dans les limites de la confraternité) pour enrichir le débat…     

Par le Professeur Jean Costentin*

Des pressions convergentes, dont l’intensité redouble, s’exercent sur les médias, le monde politique et ainsi sur nos concitoyens, pour obtenir la légalisation du cannabis. Elles utilisent de façon récurrente différents arguments que nous allons nous appliquer à réfuter.

Le diable s’exprime déjà dans le choix des mots, qui ne sont pas des détails

Réprouvons l’expression « cannabis thérapeutique » qu’utilise d’emblée la mission parlementaire ayant pour objectif affiché de déterminer si la thérapeutique trouve au cannabis des intérêts pouvant justifier son élévation à la dignité d’un médicament ; ce disant elle exprime a priori ses conclusions. L’étude qu’elle initie est en rupture avec les règles élémentaires qui présidaient à l’étude d’un médicament potentiel ; bien loin de la discrétion qui prévalait en cette matière. Cette étude, sans placebo, ni médicament de référence, avec un nombre fixe et restreint de patients, sur une durée limitée, pour tester 4 indications potentielles, délivre au public, en temps réel, des fractions d’information… Aussi,  avant même que ses résultats soient obtenus, ils sont d’emblée invalidés. Mais cela ne changera rien, les conclusions semblant déjà écrites.   Ce cannabis dit « thérapeutique » est le faux nez de la légalisation du cannabis, à des fins toxicomaniaques. Tous les Etats qui l’ont légalisé, telle une figure obligée pour apaiser le chaland, l’ont préalablement adoubé comme « médicament ».
    
Réprouvons aussi l’expression cannabis « récréatif » ; cet euphémisme se réfère à la récréation qui dans nos souvenirs d’enfants s’apparente à de bons moments d’interruption des contraintes scolaires ; ce faisant il occulte délibérément que la « récré » cannabique peut se terminer mal, voire même dramatiquement.

La loi de 1970 décrétant la prohibition du cannabis n’est pas obsolète


« Le temps ne fait rien à l’affaire », cette loi reste d’actualité. Elle interdit le commerce, la possession, l’usage du cannabis. Sa sévérité, résolument dissuasive, permettait l’infliction aux contrevenants d’une peine (maximale) d’un an de prison ou de 3.500 euros d’amende, avec inscription au casier judiciaire. Elle était justifiée par l’accroissement important de la consommation de cannabis qui survenait au décours de la pseudo-révolution de Mai 1968, avec son « jouir sans limite » et son « interdiction d‘interdire ». Déjà se précisaient différents méfaits de cette drogue, tandis que de nouveaux étaient entrevus ; ils ont été depuis lors, pour nombre d’entre eux, confirmés et précisés. Mais cette loi est restée méconnue, faute d’être enseignée, d’être justifiée et  d’être appliquée par l’institution judiciaire. Cette dernière, pour ne pas appliquer la sanction maximale, ce que l’on peut admettre, a classé l’infraction presque systématiquement sans suite, annihilant cette loi.

Au cours des 30 dernières années, le taux de THC s’est accru d’un facteur 6,5 dans les produits en circulation, tandis que se développaient de nouveaux modes de consommation,  visant à accroitre la cession du THC à l’organisme, ainsi :

- « l’huile de cannabis », à très haute teneur en THC, obtenue par extraction de la résine par des solvants apolaires, suivie de leur évaporation ; elle peut être étirée sur des cigarettes communes, ou être mélangée à du tabac, ou être utilisée dans les recharges des cigarettes électroniques ;
- le  « BHO » (butane hash oil), qui résulte de l’extraction de la résine par le butane liquéfié qui, après volatilisation, laisse un résidu utilisé dans des nébuliseurs ;
-  les pipes à eau, qui centuplent le volume de fumée qui peut être inhalé dans les poumons distendus d’une façon maximale ;
- les nouveaux cannabinoïdes, obtenus par synthèse chimique (qui sont beaucoup plus puissants que le THC).

Les Français - tous premiers consommateurs du cannabis en Europe


Triste constat, de 1.500.000 usagers réguliers qui le consomment au moins une fois tous les 3 jours, dont presque 1.000.000 de consommateurs quotidiens.  Cette fréquence d’usage correspond à une dépendance avérée, car le THC est une drogue très rémanente, qui agit très durablement sur l’organisme.

Plusieurs raisons expliquent sa très forte consommation nationale :

•    La large méconnaissance de la loi de prohibition des drogues, surtout diffusée par ceux qui la critiquent ;
•    L’absence de prévention éducative, dénoncée par l’OEDT (Observatoire  européen des drogues et toxicomanies). Les jeunes français n’ont au maximum, durant leur cursus éducatif, qu’une à deux heures d’exposé par des fonctionnaires de la Gendarmerie, qui leur présentent la loi, les risques encourus à y contrevenir, les subterfuges des dealers. Les risques sanitaires sont à peine effleurés par les enseignants des sciences de la vie qui n’y sont pas formés et qui s’y intéressent peu ; et même ceux qui s’y intéressent ne peuvent développer un enseignement sur les drogues, car il n’est pas inscrit dans les programmes éducatifs ;
•    la prolifération dans les cités «  sensibles » d’une économie de la drogue à ciel ouvert, qui mobilise d’énormes sommes d’argent. Elle est alimentée par une immigration au-delà des capacités d’accueil de notre pays où le chômage structurel affecte plus de 3 millions de nos concitoyens ;
•    les 450 tonnes de cannabis qui entrent aisément chaque année sur le territoire national, essentiellement en provenance  du Maroc ;
•    l’auto-culture favorisée par la prolifération dans nos villes des « Growshops »
•    la propension des Français à consommer des psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs) ainsi que diverses drogues (alcool, tabac, morphiniques…) ; cette grande vulnérabilité nationale aux toxicomanies aurait dû mobiliser les pouvoirs publics, mais les responsables politiques ont laissé filer.
•    la magistrature, elle aussi, a laissé filer, submergée par un nombre croissant de diverses procédures ; elle a classé sans suite pénale les affaires qui lui paraissaient mineures relativement à d'autres dossiers, avec pour conséquence l’absence de sanction pour les consommateurs de drogues et pour les dealers. Les peines rarement prononcées sont faibles en comparaison de celles infligées dans les autres nations de l’Union Européenne  pour ces mêmes délits ; en outre et très fréquemment, elles ne sont pas appliquées.
•     Les rigueurs originelles de la loi de 1970 ont été régulièrement « détricotées », puisqu’on en est maintenant à l’infliction d’une  simple contravention de 200 euros, en solde de tout compte, (laquelle d’ailleurs n’est pas toujours perçue) ; sans inscription sur un registre, ce qui aurait pu contribuer à dissuader des récidives, par l’augmentation du montant de la contravention en fonction de leur nombre.
•    la police effectuant les investigations et contrôles qui lui sont demandés se sent désavouée par l’absence de suites judiciaires données à ses interpellations

Les assertions fausses et les méfaits du cannabis

La « grosse ficelle » (en chanvre) du « rapport Roques » (1998), très colportée, affirmait que la dangerosité du cannabis était inférieure à celle du tabac et de l’alcool, tous deux légalisés. Contrairement à cette allégation, la toxicité pour l’organisme des fumées du cannabis est supérieure à celle du tabac. La résine de cannabis (haschisch), comme celle présente sous forme de globules sur la plante (la marijuana), augmente de 200°C la température de combustion de l’élément végétal, poussant plus avant sa décomposition thermique et produisant ainsi 6 fois plus de goudrons, dont différents constituants sont cancérigènes pour les sphères bucco-pharyngée et broncho-pulmonaire. Elle produit aussi 6 à 8 fois plus d’oxyde de carbone (CO) qui, en se fixant intensément sur l’hémoglobine des globules rouges, réduit leur capacité de fixer l’oxygène pour l’amener aux tissus qui le consomment ; il s’en suit une toxicité cardio-vasculaire du cannabis plus importante que celle du tabac. Il est ainsi la 3 ième cause de déclenchement  d’infarctus du myocarde ; il induit des artérites des membres inférieurs, plus précoces que celles provoquées par le tabac ; il est à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux chez des sujets jeunes.
    
Alors que le tabac n’est pas nocif pour le cerveau (à sa dépendance près), le THC du cannabis, à l’origine, lui aussi, d’une forte dépendance, induit de surcroît des troubles psychiques et psychiatriques souvent graves (ivresse, désinhibition avec prise de risque, troubles cognitifs, anxiété, dépression, bouffées délirantes, hallucinations, schizophrénie, escalade toxicomaniaque).

Le cannabis incite à la consommation d’alcool. Le THC rend imperceptible à celui qui s’alcoolise, l’approche du moment où il ne peut plus maîtriser sa consommation, qui vire alors à l’alcoolisation aigüe (« binge drinking »/« biture expresse »), avec pour corollaire le coma alcoolique.

En 2019, 730 personnes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise d’un stupéfiant, lequel, dans 90% des cas, était le cannabis. Dans l’étude « Stupéfiants et accidents mortels de le route » (S.A.M .), déjà ancienne, la conjonction du cannabis avec l’alcool multipliait par 14 le risque d’accidents mortels ; des études plus récentes évaluent ce facteur à 29.

Alors que la « puissance publique » est incapable de réduire de façon importante la consommation de tabac et d’alcool, comment peut-elle imaginer y adjoindre une autre drogue, aussi addictive et encore plus délétère que ces deux premières ?

La France qui est en bonne place parmi les Nations qui dépensent le plus pour l’éducation de ses enfants, n’en est pas payée en retour, puisque dans le classement PISA international des performances éducatives, elle n’apparaît qu’en 27ième rang. L’éradication du cannabis de l’espace éducatif nous ferait progresser au moins d’une quinzaine de rangs.

Assertion aberrante – « la légalisation du cannabis permettrait  une prévention de sa consommation »

Ceux qui s’abstiennent de consommer du cannabis sont convaincus de son caractère dangereux ; avec sa légalisation ils penseront que l’Etat, dans sa fonction de protection des citoyens,  ne saurait autoriser un produit dangereux ; ils seraient ainsi dissuadés de continuer de s’en abstenir. Quant à ceux qui s’en abstiennent par respect de la loi, les non-transgressifs (encore nombreux chez nos jeunes), la légalisation lèverait chez beaucoup leur retenue à le consommer.

Il est aberrant de prétendre qu’on ne peut enseigner des règles de prévention sur des produits ou des comportements interdits. Faudrait-il autoriser le viol pour en diminuer le nombre ? Le vol pour enseigner l’honnêteté ? Les exemples de semblables aberrations abondent,  qui annihilent cet argument. Prévenir consiste à intervenir en amont d’une expérimentation, pour empêcher que s’installe une addiction, surtout quand on sait que lorsqu’elle est installée on est impuissant à la faire régresser. Une prévention, même soigneusement pratiquée, n’éteindra pas en France l’appétence pour les drogues ;  elle pourra la contenir et, on l’espère, la restreindre. Une légalisation du cannabis aboutirait, plus ou moins rapidement, à une augmentation considérable du nombre de ses consommateurs, à l’instar de celle du tabac (avec ses 13 millions de fumeurs irrépressibles et ses 75.000 décès annuels) et de l’alcool (avec ses 4 à 5 millions de sujets alcoolo-dépendants et alcooliques, et ses 41.000 décès annuels). Cet avis est partagé par le comité interministériel de lutte contre les stupéfiants, qui le 25 Mai 2021 l’exprimait : « L’expérience des Pays-Bas, de l’Uruguay, du Portugal, de l’Espagne, du Canada et de certains États américains fait apparaître une augmentation du nombre de consommateurs post-légalisation du cannabis dans tous ces pays, ce qui peut entraîner un usage d’autres produits stupéfiants ». Cette déclaration évoque l’escalade vers d’autres drogues ; escalade à laquelle incite la dépendance au cannabis. Cette escalade, que contestaient les pro-légalisateurs, est devenue irréfragable et les mécanismes en cause (phénomène de tolérance et effets épigénétiques) sont de mieux en mieux précisés. Autoriser le cannabis ouvrirait la porte à la consommation d’autres drogues.

Des déclarations très médiatisées de politiques qui annoncent régulièrement l’imminence de la légalisation du cannabis, contribuent  à sa banalisation.

Si la légalisation était décrétée, elle deviendrait irréversible, quels qu’en soient les méfaits (à l’instar du tabac et de l’alcool). La législation française compte diverses dispositions malencontreuses, qu’on ne sait abolir, en dépit de leurs méfaits avérés.

La légalisation serait-elle bénéfique pour le budget de la Nation ?

Face à la santé, un des biens les plus précieux,  que pèseraient des taxes, même substantielles, devant la primauté qu’on doit accorder à l’Homme, et en particulier aux plus jeunes, nos germes d’éternité sur qui reposent nos espoirs de pérenniser les fondamentaux de notre société, alors que des actions concertées s’appliquent à la déconstruire, à la démolir. La volonté de certains d’une  légalisation du cannabis participe à cette agression.

Dans l’Etat du Colorado, qui fut un des premiers Etats américains à légaliser le cannabis, il a été calculé que pour 1 $ qu’il percevait en  taxes, il lui en coûtait 4,5$ pour éponger les dépenses générées par cette drogue : en soins médicaux, (particulièrement psychiatriques), pour les accidents routiers ou professionnels dans lesquels il est en cause, les dépenses des assurances, les procès, l’incurie sociale, l’assistanat…

Un cannabis légalisé moins puissant, moins « trafiqué », serait moins dangereux

Pour tenter de diminuer sa consommation, le cannabis de régie devrait être plus cher et moins puissant que celui du marché noir ;  mais on sait qu’il serait boudé par les consommateurs, qui s’adresseraient toujours au marché noir. C’est en effet à la demande de ses consommateurs que dans les produits en circulation le taux de THC a été multiplié par 6,5 en 30 ans ; ils ne seraient donc pas enclins à revenir aux « tisanes » d’antan. Dans les pays ayant légalisé le cannabis, non seulement le deal reste très actif, mais il élargit de plus l’offre d’autres drogues. Quant au cannabis de régie il serait encore plus facilement accessible aux jeunes, tout comme l’est actuellement le tabac, dont l’interdiction de vente aux mineurs est ignorée par la majorité des buralistes.

La légalisation du cannabis supprimerait-elle  le deal, les dealers, leurs guerres et les balles perdues ?

L’émoi suscité par la mort de quelques malfrats qui prospèrent avec le commerce des drogues qui tuent leurs consommateurs par milliers est malséant. N’ayons de compassion que pour les quelques victimes de leurs « balles perdues ». Il est naïf de croire que la légalisation du cannabis dirigerait ses 220.000 dealers  vers Pole emploi et que les « gros bonnets » se mettraient en retraite anticipée. Le marché noir du cannabis perdurerait, complété le cas échéant par un élargissement de l’offre de cocaïne/crack, d’amphétamines, de cathinones, d’ecstasy, de buprénorphine, d’héroïne, de cannabinoïdes de synthèse…Les adolescents qui par l’usage du cannabis satisfont un besoin de transgression, vécu comme un viatique pour accéder au statut d’adulte, devraient, s’il était  légalisé, effectuer cette transgression au niveau de la cocaïne ou des morphiniques. C’est alors que le raisonnement qui aurait prévalu pour la légalisation du cannabis devrait s’appliquer à toutes les autres drogues.

La légalisation du cannabis apaiserait-elle le climat de certaines banlieues, de certains quartiers ? Le climat de certaines cités resterait « pourri » ; il continuerait de « pourrir » les espaces à l’entour qui continueraient de s’enfoncer dans une intoxication collective.

Cette situation déplorable persistera :

– tant que les dealers de drogues gagneront beaucoup plus que dans l’exercice d’activités légales ;
– tant que les drogues constitueront une économie souterraine florissante ;
– tant qu’une immigration non régulée accumulera sur le territoire national des étrangers non intégrables par le travail,  en raison de leur inadéquation aux fonctions proposées et de l’absence d’emploi, du fait d’un chômage endémique ;
– tant qu’une éducation digne de ce nom, n’aura pas dissuadé une large frange de la population de se tourner vers des drogues ;
– tant que « l’argent de poche » ne sera pas assis sur un service rendu, faisant que l’argent facilement gagné repart facilement en fumées ;
– tant que l’éducation nationale ne s’investira pas dans la prévention des toxicomanies, comme lui en fait le reproche l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT), la France restera en Europe la Nation la plus grande consommatrice de cannabis ;
– tant que nos concitoyens n’auront pas compris que le marché des drogues n’existe que par l’importance de leurs consommateurs et que les adultes ne peuvent interdire aux jeunes  de consommer ce qu’ils s’autorisent ; sur l’air du « faites ce que je dis (si au moins je le dis), mais ne faites pas ce que je fais ».
-tant que persisteront des milliers de points de deals notoires, ou que les livraisons de drogues pourront s’effectuer à domicile.

Une légalisation du cannabis ne soulagerait pas le travail de la police car le marché noir ne disparaîtrait pas ; pas plus que les dealers et « gros bonnets » qui élargiraient la diversité de leurs offres et y ajouteraient d’autres trafics. Une légalisation ne soulagerait pas davantage le travail de la justice, qui aurait à juger les mêmes délinquants pour d’autres délits, qu’elle ne pourrait plus classer sans suite.

Des addictologues sont pourtant en faveur d’une légalisation

L’addictologie est écartelée entre un groupe d’idéologues et d’authentiques médecins qui, ces derniers, placent une démarche authentiquement médicale au cœur de leur activité. On les entend peu, car ces premiers se sont emparés « des manettes » de la représentation médiatique de leur profession, ce qui les contraint à la discrétion.

Ce sont les addictologues/idéologues à contre-emploi qui, il y a encore quelques années,  clamaient que le cannabis était sans danger pour les enfants et les adolescents. Ils demeurent toujours sans réponse quand on leur demande s’ils disposent de traitement pour détacher du cannabis ceux qui en sont devenus dépendants. Ils manifestent  un semblable mutisme quand on les questionne sur les effets épigénétiques du cannabis, comme s’ils n’en avaient jamais entendu parler. Ce sont les mêmes qui militent pour les « salles de shoots ».

Il est urgent que les structures et administrations qui les appointent, analysent leurs activités, s’intéressent à leurs résultats, pour les mettre en adéquation avec leurs coûts pour la collectivité ; urgent aussi qu’elles leur rappellent leur devoir de réserve vis-à-vis de la légalisation qu’ils prônent pour le cannabis et pour toutes les autres drogues. Sans leur mise au pas, la prise en charge des addictions continuera d’être un douloureux et couteux échec.

Des parents ont laissé leurs enfants se perdre dans les toxicomanies, à partir des propos rassurants que leur tenaient ces addictologues à contre emploi, qui ne les ont pas incités à en protéger leurs enfants. Certains parents, en cette période très processive, s’interrogent sur l’opportunité de leur demander des comptes, pour mise en danger de la santé mentale et même parfois de la vie de leurs enfants.  

Plusieurs États ont légalisé le cannabis, ne prenons-nous pas le risque d’être les derniers à le faire ?

La France, qui voudrait encore être porteuse de messages pouvant profiter à l’humanité, n’a pas à rougir de sa prudence ni à s’excuser de ne pas sombrer dans le suivisme et le mimétisme, d’autant que s’il fallait lui trouver des circonstances atténuantes, elle est en Europe le tout premier Etat consommateur de cannabis. Elle n’a pas à se mettre à la remorque d’Etats qui dissolvent l’humanisme dans le lucre, les royalties  et autres taxes. Après le grand Duché du Luxembourg, la nouvelle coalition qui va gouverner l’Allemagne, qui s’est déportée sur la gauche par rapport à la précédente, envisage de légaliser le cannabis. Les « verts » voient dans le cannabis un moyen d’obtenir la régression économique à laquelle ils aspirent. Le cannabis est en effet la drogue de la l’affaiblissement cognitif, de l’amotivation, du renoncement ; de la transformation des indignés en résignés ; elle peut calmer ceux qui réprouvent avec véhémence l’afflux d’immigrés qui leur semblent difficile à intégrer culturellement.

Chaque individu, doit pouvoir choisir sa vie, sa drogue aussi, et ça ne regarde pas la société

Faut-il rappeler à chaque individus que nous vivons en société et que s’il vient à être dans le besoin il l’appellera à son secours. Il le fera quand son incurie, liée à sa chute dans la drogue, le privera des moyens de sa survie. Notre société a choisi le modèle de la solidarité ; elle assiste (de plus en plus souvent à crédit) les malades de toutes affections, les handicapés de tous types, aussi doit-elle impérativement limiter leur nombre, en ne laissant pas se multiplier les victimes des addictions.

Pour conclure

Les civilisations sont mortelles et les drogues accéléreront la destruction de celles qui ne sauront s’en prémunir.

La mondialisation correspond à de nouveaux jeux olympiques de l’esprit, de l’intelligence, du courage, de la culture ; tireront « leur épingle de ce jeu » les Nations qui ne laisseront pas leurs membres être subvertis par les toxicomanies.

Pour le ministre de l’intérieur (G. Darmanin) « la légalisation du cannabis serait une faute morale » (Août 2021) ; ajoutons que ce serait aussi une faute sanitaire, sociale et sociétale.

« Le non-respect de la loi est destructeur pour la démocratie, car il est contagieux ». Il n’y a pas de démocratie sans État de droit, constitué de règles applicables à chacun. On ne peut  accepter durablement sa violation ou l’évolution de la règle (légalisation du cannabis) pour la faire respecter.


*Dr. en Médecine, Pharmacien, Dr. ès Sciences
professeur émérite de la faculté de Santé de Rouen
membre titulaire de l’académie nationale de Médecine
membre titulaire de l’académie nationale de Pharmacie
membre du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD)
président du centre national de prévention d’études et de recherches sur les toxicomanies (CNPERT)
directeur de l’unité de neuropsychopharmacologie du CNRS (1984-2008)
directeur de l’unité de neurobiologie clinique du CHU de Rouen (1999-2011)

Derniers livres parus :

« Le désastre des toxicomanies en France » Ed. Docis  (2018)
« Dictionnaire critique du cannabis » Ed. Docis (2019)
« Toxicomanies: Sauvons la jeunesse » Ed. JDH , coll. Hippocrate & Co (2021)


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Vos réactions (27)

  • Merci

    Le 11 décembre 2021

    Merci pour cet article admirable qui aborde sans coupable complaisance tous les aspects du problème.
    Je n’ai jamais lu rien de tel et je sauvegarde l’article qui gagnerait à être diffusé au delà du cercle médical.

    Dr Jean-Yves Marandon

  • Sourd

    Le 11 décembre 2021

    Monsieur Costentin continue à être sourd aux arguments qui ne lui conviennent pas, mais hélas n'est pas muet, il est vrai que la liste de ses titres et fonctions passés est aussi longue que sa mauvaise foi qui elle, ne passe pas.

    Dr Claude Jacob (Addictologue retraité)

  • Interdit ou conscience ?

    Le 11 décembre 2021

    Cher professeur,
    Dans quelle bibliothèque vivez-vous ?
    Dans quelle galerie de cerveaux conservés dans le chloroforme ?
    Les psychotropes existent, les pathologies névrotiques et psychotiques aussi.
    Oui ! L'alcool est 1000 fois plus dangereux que le cannabis !
    L'alcool n'a aucune raison de se trouver dans les rayons d’alimentation. Il n'est pas un aliment. Il est une drogue dure générant chez 1 consommateur sur 10 des troubles graves du comportement. Tous les jours 200 décès par overdose, accident, pathologies cardiovasculaires, cancéreuses...

    L'alcool n'épargne aucun organe.
    Les drogues font partie des travers et des échappées des civilisations. La solution n'est pas dans l'interdiction. La solution est dans la conscience des professionnels, des politiques et des usagers.
    Cher Professeur, explorez le vaste monde, une part est souffrante, elle a besoin de soins davantage que de policiers et de geôles. Les armes entraînent les armes. Que viennent faire les armes pour un bien de consommation ? Faut-il vous refaire l’histoire des prohibitions ?
    Investissez en éducation et non en répression. La névrose engendre la névrose. Les psychotropes, dans un bon et rare usage, éduqué, supervisé, permettent la conscience des limites et des possibilités de la liberté face aux histoires sociales et personnelles. Les psychotropes, ne sont en aucun cas une obligation. Vos interdits détonnent, enlaidissent, rendent sourds et aveugles. Explorez l'incidence de vos propres limites, celle que vous projetez.

    Dr Bruno Journe

  • L'erreur principale

    Le 11 décembre 2021

    L'erreur principale de notre pays est dans l'assistanat aveugle de tout mode de vie pathologique. Certes certains font du mésusage de substances psychotropes (du sucre au THC) pour des "raisons" structurelles, mais financièrement l'incitation à s'en sortir est trop faible. Faites payer aux fumeurs leur chimiothérapie et celle des intoxiqués passifs non consentants et vous verrez chuter leur nombre : 15% vs 25% d'intoxiqués à la cigarette aux EUA par rapport à la France. La raison est à chercher dans le delta du coût de leur assurance maladie en cas d'intoxication volontaire.

    Dr Pierre Serveille

  • Continuer à lutter contre ce trafic

    Le 11 décembre 2021

    Je suis très étonné de ne pas trouver de réactions à ce très bon (mais très long) exposé. En tant que médecin comment justifier être pour les drogues ? Il faut continuer à lutter contre ce trafic et tous les autres, et initier un enseignement préventif et alourdir les peines.Bravissimo!

    Dr Jean-Pierre Lamagnere

  • Sans compter la difficulté à la désintoxication

    Le 11 décembre 2021

    Bravo.
    J’adhère en tous points à vos propos, sans compter la difficulté à la désintoxication…..
    Heureusement que le courage existe encore!

    Dr Sophie Manuel

  • Pharmacopsychose cannabique

    Le 11 décembre 2021

    Ma pratique psychiatrique me permet hélas de confirmer le nombre toujours croissant des pharmacopsychoses dont la sémiologie est voisine de la schizophrénie. C'est le cannabis, et seulement lui qui est en cause.
    Les opiacés et la cocaïne sont finalement moins dangereux.
    Accessoirement, il semble bien que le commerce de cannabis soit désormais une des armes de ceux qui nous mènent la guerre.

    Dr Michel Merlin

  • Heureusement émérite

    Le 11 décembre 2021

    Le professeur Jean Costentin est un exemple de l'aveuglement et de l'absence de toute considération pour les autres. C'est un "mandarin" sorti du fond des âges et qui heureusement est émérite donc retraité.
    Il est plus que conservateur, il est réactionnaire, balance des arguments qui pourraient être repris par les adorateurs des thèses souverainistes?
    Non Monsieur Costentin, restez chez vous et taisez vous !

    Dr François Wolff

  • Immigration ?

    Le 12 décembre 2021

    Cher Jim,

    Difficile de rester confraternel. Il ne s'agit pas tant des "arguments" sanitaires du Professeur, largement réfutés par toute la littérature sur le sujet. Mais on parle de confraternité ou plus simplement de fraternité. On ne voit pas très bien ce qu'apportent au débat les saillies récurrentes du Professeur sur cette "immigration non régulée" qui "accumulera sur le territoire national des étrangers non intégrables par le travail..." etc...Je me demande ce qu'en pensent nos collègues africains, sud-américains, qui travaillent avec nous, (con-) fraternellement dans nos hôpitaux.

    Monsieur Costentin est de ceux qui refusent la nationalité française à Pablo Picasso (lire "Picasso l'étranger" d'Annie Cohen-Solal ou voir l'exposition au musée de l'histoire de l'immigration) et qui auraient refoulé du territoire national, Maria Salomea Sklodowska épouse Curie.

    Dr B. de Quatrebarbes, psychiatre


  • Article à charge

    Le 12 décembre 2021

    Merci au Dr Bruno pour sa réponse franche et réaliste.
    Sinon outre la combustion nocive l’alternative reste le vapotage d’herbe sèche ou la consommation per os. Ce qui implique d’avoir un étiquetage sur les taux contenus.
    Mais la France persiste à ignorer ce que tous admettent.
    Ce que je continue à dire : les patients trinquent et ce sans boire d’alcool cette drogue légale que les mineurs peuvent acheter dans les rayons des supermarchés.

    Anna Cannavacciuolo (IDE)

  • Excellent article, n'en déplaise aux tenants de la mode qui trotte..

    Le 12 décembre 2021

    Triste tableau de la réalité, et encore l'auteur n'évoque pas le décrochage scolaire, dramatique et souvent irréversible, de pléthore de lycéens.
    Nous savons, hélas, que l'idéologie ne s'intéresse pas au réel. Quand les faits la contredisent, l'idéologie militante préfère les ignorer.

    Dr Alexandre Krivitzky

  • Pas de progrès possible...

    Le 12 décembre 2021

    Incroyable qu'aujourd'hui on puisse encore entendre quelqu'un (qui plus est, médecin) défendre la prohibition et la criminalisation comme mesure de santé publique...
    C'est un article d'opinion. Tout le monde a le droit à en avoir la sienne... Dommage qu'il manque de sérieux à l'abordage d'un sujet si important.

    Joana Santos Forjaz (IDE)

  • Comparaison avec l'alcool

    Le 12 décembre 2021

    Je comprends mal ceux qui, au motif que l'on n'a pas réglé le problème de l'alcool, voudraient mettre les drogues au même régime, notamment le cannabis. Un bon frein à la consommation d'alcool : les contrôles routiers, fréquents et sévères. Mais a-t-on déjà vu des contrôles routiers pour dépister les conducteurs sous l'influence de drogues ? On nous dira que c'est moins simple : certes, surtout si on ne cherche pas de solution...

    Dr Jacques-André Haury

  • Publication discutable

    Le 12 décembre 2021

    Mon précédent post a été censuré par le JIM, ce qui ne m'était jamais arrivé avant. Il était probablement un peu court.

    On est clairement ici dans une opposition de position politique droite-gauche. Ma professeure d'histoire en première (1980) nous a un jour dit : la première préoccupation de la droite est l'ordre, celle de la gauche est la justice. On n'aura pas de mal à déterminer la position du Pr Costentin. Je ne partage pas ses opinions.
    On pourra noter que concernant la vaccination COVID, autre sujet qui déclenche bien des passions en ce moment, le même clivage ne se retrouve pas, alors qu'on aurait pu prévoir que les partisans de l'ordre serait plutôt pour une vaccination obligatoire alors que ceux de la justice seraient plutôt pour un libre choix.

    Mais, si vraiment il est vrai que la France est à la fois le pays le plus consommateur et le plus répressif, il est clair que la politique actuelle ne marche pas.
    J'ai appris aussi pendant mes études de médecine que la drogue la plus dangereuse est l'alcool : en cas de sevrage à l'héroïne, on pense qu'on va mourir, en cas de sevrage à l'alcool : on meurt.

    La limite de la liberté est celle qui entrave celle des autres, ou par extension leur sécurité: nous avons déjà, et il est appliqué, un système de sanction identique pour par exemple la conduite en d'ivresse alcoolique ou due à une autre drogue. Où est la différence profonde entre consommer 1 g de cannabis ou 100 g d'alcool ?

    L'argument difficilement réfutable es celui d'une possible augmentation massive de la consommation que pourrais mener une légalisation.

    Quoiqu'il en soit, la mention par le Pr Costentin de l'immigration comme cause majeure de la toxicomanie n'est pas une opinion qui a sa place dans une publication médicale.
    La censure du JIM est parfois aléatoire, voire discutable. Mêle si on est dans une tribune, cette publication me parait "porter atteinte à l’image du site".

    Dr JR Werther

  • A quand la journée anti cannabis ?

    Le 13 décembre 2021

    ...ou son jumelage avec la journée anti tabac ? S'envoyer volontairement dans les poumons des produits et goudrons de combustion, c'est se polluer soit même. Et les partisans du cannabis sont souvent aussi des militants très sévères envers les pollueurs. Et donc Pollueurs=Payeurs, n'est ce pas, les militants? Donc Carte VITALE confisquée à l'entrée du service de Cancero,et sortez le carnet de chèques, svp.

    Maignan (Pharmacien)

  • Effarant

    Le 15 décembre 2021

    N'ayant personnellement pas (encore?) consommé de cannabis, bien qu'ancien "soixante-huitard", j'ai lu en diagonale cet article …effarant!
    En glanant au hasard:
    - " économie de la drogue à ciel ouvert, qui mobilise d’énormes sommes d’argent. Elle est alimentée par une immigration au-delà des capacités d’accueil de notre pays" : Zemmour est-il en recherche de soutiens, en voilà un;

    - " la toxicité pour l’organisme des fumées du cannabis est supérieure à celle du tabac" : peut-être dans des études sur des rats… Mais perso, avant d'arrêter de fumer il y a plus de 40 ans c'était un paquet et demi de cigarettes par jour (> 35/jour) soit une quantité unitaire que n'atteindront sans doute jamais les consommateurs de joints !

    - " En 2019, 730 personnes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise d’un stupéfiant, lequel, dans 90% des cas, était le cannabis." … et combien pendant la même période sous l'influence de l'alcool?

    - " Les « verts » voient dans le cannabis un moyen d’obtenir la régression économique à laquelle ils aspirent." … retour à Zemmour …

    - et bien d'autres exemples possibles ...

    Bref, j'ai presque honte d'avoir lu cet article.

    J. Malghem

  • Fumer un joint equivaut à 5 cigarettes....

    Le 15 décembre 2021

    Etude Neo Zelandaise publiée dans Sciences et Avenir le 31 juillet 2007. D'où la nécessité de fusionner les plantes dans la Journée Anti tabac et le Mois sans tabac...sans tabacannabis,pourrait on dire.

    Maignan (Pharmacien)

  • Ma mâchoire est tombée...

    Le 15 décembre 2021

    Comment est-il possible pour un médecin d'écrire un tel texte rempli d'erreurs grossières ? La rigueur n'est-elle donc plus de mise dans le monde médical ?
    Si vous pensez que la prévention n'est l'apanage que de la police ou la gendarmerie, mais sortez donc de votre bureau doré et venez sur le terrain. Dois-je vous parlez d'Addiction France, de la Fédération Addicto, de tous les CSAPA hospitaliers et associatifs (je travaille en CSAPA hospitalier et je fais de la prévention), des CAARUD ? Et quand bien même il s'agit de la police et de la gendarmerie, je pourrais vous présenter des agents qui connaissent le sujet bien mieux que vous et qui ne jugent pas les consommateurs tel que vous le faites. Car là est peut-être un des aspects les plus aberrants, vous considérez les consommateurs, notamment dépendants comme des coupables. Dois-je vous rappeler que le DSM V ou la CIM 11 évoquent clairement la dépendance comme une maladie. Le malade est-il donc coupable à vos yeux ? La justice et la prison sont-elles plus compétentes pour soigner ?

    Vous dénigrez certaines expérimentations ou changements de politique de santé publique réalisées dans d'autres pays. Je vous encourage à lire de manière plus sérieuse les publications d'organismes aussi peu sérieux que Santé Publique France sur par exemple la dépénalisation au Portugal. Ah oui au passage au Portugal il s'agit d'une dépénalisation et non d'une légalisation. Il vous faudra peut-être réviser la différence entre les deux termes.
    Enfin comment est-il possible d'accepter la confusion entre immigration et trafic de cannabis, qui n'est qu'un débordement d'un programme politique nauséabond et là-encore sans fondement scientifique.

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce discours écœurant pour tous les patients que nous pouvons accompagner. Je regrette que le JIM accepte ce genre de discours qui n'a d'autre but que de promouvoir une branche politique extrême.

    Julien Masselin (IDE)

  • ? Les Verts ?

    Le 16 décembre 2021

    Je vous cite : " ... Les « verts » voient dans le cannabis un moyen d’obtenir la régression économique à laquelle ils aspirent. Le cannabis est en effet la drogue de la l’affaiblissement cognitif, de l’amotivation, du renoncement ; de la transformation des indignés en résignés ; elle peut calmer ceux qui réprouvent avec véhémence l’afflux d’immigrés qui leur semblent difficile à intégrer culturellement." ?

    Ingrid Wessler

  • Digne d’un mandarin de la 4 eme république

    Le 16 décembre 2021

    J’ai bien aime "la pseudo révolution de mai 68" et la référence à l’antilogie il est interdit d’interdire « du Cher Jean Yanne. Ce monsieur n’a pas eu la chance de "jouir sans entrave" il s’est privé de bien beaux moments "récréatifs" qui valent effectivement bien une fumette.
    Son discours est digne d’un mandarin de la 4 eme république genre R Coty.

    Je regrette Cher Professeur mais le cannabis mérite d’être un médicament. Ce monsieur oublie que la morphine est extraite du pavot papaver somniferum.

    Bref ce n’est pas parce que l’age de la retraite est sans cesse repoussée qu’il doit se priver de la prendre au plus vite pour "jouir sans entrave" du temps qui reste.
    Au fait un scientifique qui fait de la morale et fait la morale est toujours suspect.

    Jouissez! C’est un ordre !

    Dr Bruno Giroux (retraité et ancien soixante- huitard)

  • Bravo !

    Le 18 décembre 2021

    Merci Dr Costentin.

    Je suis pleinement d'accord avec votre analyse.

    Dr Bernard Maroy (Addictologue retraité)

  • Bravo et merci de votre franchise

    Le 19 décembre 2021

    Je suis effaré de voir des confrères nier l'évidence de l'hécatombe humaine et sociétale que provoquent tous les produits addictifs, de tous temps. Et que ces mêmes confrères détournent toujours les déclarations des autres vers des objectifs politiques ou autres. Laissez s'exprimer ceux qui ont quelque chose à dire, qu'ils soient connus, multi-médaillés ou non. Je nous croyais dans un pays démocratique! Ce qui veut dire que si on n'est pas d'accord, on le dit simplement, sans systématiquement prêter des buts inavouables aux autres. Inutile d'interpréter ce que l'autre dit, on n'est pas à sa place. Je pensais que cette tribune permettait d'échanger des avis, pas de stigmatiser les confrères qui ne sont pas du même avis.
    En France, on préfère assister des gens qui nécessitent une aide au point de les déresponsabiliser. Les gens qui consultent à l'hôpital disent clairement que c'est gratuit, ils y ont droit qu'on est payés pour ça. En appeler à la responsabilité des gens est illusoire, tant ils sont devenus exigeants, égoïstes et assistés. Ils ont perdu tout le bon sens et raisonnement sain de nos aïeux. Quand au civisme...On voit ce que ça donne pour le covid.

    Ceux qui ne voient pas la catastrophe prédictible par l'augmentation de consommation du cannabis sont probablement aveugles. Nous qui côtoyons quotidiennement les effets pervers de la consommation du cannabis autant que de l'alcool et du tabac sommes désolés d'avoir des détracteurs médecins alors qu'on sait qu'il est impossible de faire demi-tour une fois installée la légalisation.

    Dr AG, Un urgentiste hospitalier qui s'est toujours investi dans l'hôpital public

  • Étonnant ?

    Le 19 décembre 2021

    Cet article est remarquablement détaillé et argumenté.
    On ne rappellera jamais assez les conséquences gravissime de l'addiction au cannabis. Je ne citerai qu'un exemple, celui des bouffées délirantes (et hélas déculpabilisatrices) de Traoré, l'assassin de Sarah Halimi !
    Comme l'écrit un des commentateurs on peut penser différemment mais ce qui m'étonne (mais assez peu quand même) c'est la violence et la mauvaise foi des contradicteurs.

    La violence est celle qui s'attaque à l'auteur de l'article plutôt qu'à ses idées. La critique du Pr Jean Costentin est basse, vulgaire et lâche. Il est en effet sûrement plus facile d'attaquer l'homme que d'attaquer son argumentation.
    Alors il reste le "Joker" : l'alcool ! Et certains de pointer les ravages de l'alcool en vente libre pour justifier la légalisation du cannabis.
    Quelle mauvaise foi. La liberté de consommer cette drogue qu'est l'alcool justifierait d'en ajouter une nouvelle !

    Pourquoi ne pas autoriser immédiatement le crack, l'héroïne ou la cocaïne tant qu'on y est !
    C'est bien à un débat droite-gauche auquel on assiste et ce qui est pitoyable ce sont les méthodes et les arguments de cette gauche bien pensante et moralisatrice qui en arrive jusqu'à citer Zemmour dans ses commentaires...

    La bave est visiblement aux lèvres de certains et chaque sujet est prétexte à crachat.
    On pourrait comprendre et accorder des "circonstances atténuantes" à certains "contradicteurs" en arguant de la toxicité neurologique du cannabis sur leurs pauvres cerveaux embrumés, mais ce serait trop de clémence pour des médecins parfaitement informés des effets neurologiques de cette substance.

    Dr Serge Jamet

  • Une politique qui donne de si mauvais résultats

    Le 20 décembre 2021

    M Costentin n'apporte aucun argument réel contre le cannabis et pèche par omission (il n'y a pas que le rapport de Roques 1998). Il ne répond pas à la question essentielle pourquoi poursuivre une politique qui donne de si mauvais résultats.

    Dr JL Rey (santé publique)

  • Conflits d'interet ?

    Le 20 décembre 2021

    Je remarque que tous les commentaires en faveur du cannabis libre viennent de gens qui "luttent contre le cannabis et l'addiction" en touchant un salaire de la structure administrative crée pour cela. Donc ,comme le disait le Prere Jaouen, ils sont un peu dans le système aussi...Un peu comme ceux qui repoussent la mise en place d'une Secu à 100% pour tous vivent de la situation actuelle.

    L’écrivain socialiste américain Upton Sinclair l'a dit :Vous ne pourrez jamais faire comprendre quelque chose à quelqu'un qui perçoit son salaire pour ne surtout pas comprendre.

    Maignan (Pharmacien)

  • Merci Pr Costentin

    Le 21 décembre 2021

    Au 657 morts officiels du cannabis, il convient de rajouter toutes les victimes d'accidents domestiques, de règlements de compte et de la criminalité... sans oublier une part non négligeable des morts par cancers du poumon, de la gorge et de la vessie.

    Il faut avoir le courage de matraquer le consommateur récréatif avec des amendes vraiment dissuasives, au minimum 500 euros dès la première infraction, avec saisie fiscale sur les minimas sociaux ou les salaires.

    D'autre part, quand on voit le très faible nombre de patients répondeurs au cannabis thérapeutique, on est très très loin de la panacée autoproclamée!

    Enfin, on comprend bien pourquoi EELV et LFI militent pour la légalisation, rien de plus docile que des citoyens décérébrés comme si il n'y avait pas déjà suffisamment de drogues "légales"!

    Dr Le Foulon

  • Exemple de la prohibition aux Etats-Unis

    Le 27 décembre 2021

    2 remarques sur cet article partisan:
    1 Essayer de remplacer cannabis par alcool ou tabac.Vous aboutissez au même résultat. L'histoire montre l’échec de toutes les politiques d’interdiction (l'exemple le plus célèbre étant la prohibition aux états-unis). La consommation de vin en France a certes entraîné l'alcoolisme mais ceci diminue d’années en années sans prohibition.
    2. Prenez-vous occasionnellement un verre de vin ou alcool? Si vous respecter la règle admise de"2 verres maxi et pas tous les jours" c'est bien un usage récréatif et parfaitement légal sauf conduite automobile d'un produit très toxique!
    En conclusion,ne rêvons pas: On ne supprimera pas l'usage des substances psychotropes!

    Dr Don-Pierre Giudicelli

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