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Thérapies alternatives
Exercer la médecine, c'est soigner et si possible guérir les patients qui nous consultent. J'ai exercé la médecine classique, celle que vous connaissez tous, et j'ai soigné du mieux que je le pouvais avec les moyens que j'avais. Un jour, je suis devenu homéopathe et là, surprise, les patients guérissaient : finies les sinusites chroniques et les angines à répétition sous antibiotiques tous les trois mois, finies les cystites à répétition, une RCH qui guérit, un patient porteur d'une PR qui guérit et qui se séronégative (avec des années de recul), et même, surprise, les colopathes chez lesquels j'avais tout essayé qui reviennent trois ans plus tard en disant "ça recommence depuis un mois".
Alors oui, j'ai exercé la médecine avec un outil que vous méprisez (parce que vous ne le connaissez pas) mais qui guérit les patients. Vous pouvez avoir une mauvaise image de l'homéopathie parce qu'il existe des homéopathes qui font n'importe quoi et qui génèrent de l'indignation. D'accord, mais lorsqu'un généraliste classique fait n'importe quoi, vous ne demandez pas l'interdiction de la médecine générale.
Deux poids deux mesures. Dommage pour vos patients.
Dr J-J Perret
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Je ne demande qu'à y croire
Mais que sait-on de la physiopathologie et des modes d'action ?
J'ai un cheval de trait et l'ostéopathie est populaire. Un ostéopathe a souhaité un jour le toucher et traiter un déséquilibre énergétique (??). J'ai vu mon cheval faire un lancer d'ostéopathe qui a renoncé. Blague à part, ça marche comment ?
Et la mémoire de l'eau, hors Benveniste et Montagnier,... comment çà marche, l'eau purifiée après le robinet ayant avant fréquenté des tas de substances (nanoparticules, résidus médicamenteux...) j'ai besoin d'une explication censée au vu de l’état actuel de la science.
Ayant été Pr de thérapeutique et responsable de l'hypnose (oui pour les douleurs aiguës, bof pour le chronique) j'ai vu sur le net un formateur (oui la formation rapporte beaucoup plus que la pratique) proposer "hypnose régressive quantique" pour accéder aux vies antérieures...
Quantique est le mot à la mode qui cloue le bec au profane.
Je n'ai nulle opposition si ça marche et est inoffensif, là est la limite...
Pr émérite thérapeutique André Muller
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Pensée magique...
Libre aux ignorants de s’adresser aux médicastres diplômés en « flash-thérapies » et autres « coaches ». Les mêmes n’hésiteront pas à débourser des sommes considérables pour consulter marabouts et mages, ou la kyrielle de charlatans qui n’hésitent même plus à poser leur plaque de guérisseur : naturopathes, magnétiseurs, radiesthésistes, coupeurs de feu (!), que sais-je encore ? J’ai même parfait mon éducation en découvrant la « thérapie magnétique par résonance cellulaire », tout espoir de s’instruire utilement est donc permis.
La mode qui trotte est aujourd’hui au reiki, « méthode énergétique d'origine japonaise qui, en modifiant le taux vibratoire de l'individu par technique d'imposition des mains, vise à remettre en contact l'énergie universelle et la force vitale afin de susciter un réveil dynamique qui permettra la guérison » (sic). Bien, bien.
La pensée magique, que l’on croyait en petite forme — au moins chez l’individu de plus de cinq ans — depuis les Lumières et la promotion de la Raison, a de toute évidence encore de beaux jours devant elle.
Dr A Krivitzky
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Au Dr Perret
Mais pourquoi ne pas avoir publié ou fait une étude statistique classique ? Il est aussi permis de penser que la PR et la RCH auraient plus vite guéri sans l'homéopathie, puisque son inefficacité a, quand à elle, été démontrée.
Désolé pour vous.
Dr P Castaing
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Guérisons et eau secouée
Bien des maladies sérieuses qui guérissent toutes seules sont des erreurs de diagnostic (même une dite rhumatoïde séropositive... et ça dépend aussi de quel type de séropositivité on parle). Cela étant, il existe aussi, mais vraisemblablement plus rarement, des régressions spontanées de certaines maladies graves, ce qu'on peut rapprocher des miracles de Lourdes ou d'ailleurs. Quant à attribuer des "guérisons" (à propos d'un cas !) à l'effet d'une intervention X ou Y, c'est un peu juste comme raisonnement sauf à étayer une observation par des travaux sérieux et reproductibles effectués ou complétés par d'autres (cf la découverte de la pénicilline due à curiosité de Fleming). Je rejoins le Pr Muller sur son appréciation de l'eau du robinet riche en tant de substances... y compris des pesticides... Cela étant, moi aussi, je ne suis pas contre l'idée de donner de l'eau secouée si on est certain que cette attitude ne fait pas perdre de chance à un patient.
Dr G Bouteiller
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Thérapies alternatives
Un homme de 88 ans est un jour tombé sans connaissance sur le trottoir devant la plaque de mon cabinet. Au lieu d'appeler le 15, trois passants me l'ont amené en hurlant: "docteur, docteur, vite !"
Me voilà devant un homme sans connaissance, polypnéique, gris violet, couvert de sueurs froides, les mains glacées. On l'allonge sur le divan d'examen: pas de pouls carotidien, pas de TA, BDC inaudibles, poumons libres... J'entrouvre les lèvres du patient et lui administre quelques globules de Carbo vegetabilis XMK puis je saute sur mon téléphone pour appeler le 15.
Lorsque je repose le téléphone, le patient émerge; j'ai le temps de l'examiner sommairement et de lui faire un ECG avant l'arrivée du SAMU: complexes ventriculaires réguliers sur pace-maker qui ne me renseignent pas.
Le SAMU arrive alors que le patient a complètement récupéré. Bien entendu mon confrère sourit lorsque je lui raconte ce qui vient de se passer "il a dû faire une petite hypoglycémie mais bon, il a 88 ans, on va l'emmener." Au moment du départ, l'alerte sonne sur le patient monitoré: lambeaux de tachycardie ventriculaire de plus en plus longs et de plus en plus fréquents. "Nom de dieu, il va fibriller, vite, la Xylocaïne". Mais il faut moins de temps pour redonner quelques granules que pour remplir une seringue: lorsqu'il revient avec la Xylocaïne, les lambeaux de TV ont disparu. Les infirmières témoignent que les ESV ont disparu en 30 secondes après les granules. Nous attendons plusieurs minutes, relisons le tracé papier: 1'30 de lambeaux de TV qui se sont arrêtés net après les granules. Bien sûr, le patient recevra sa Xylocaïne 10 minutes plus tard alors que son RC est régulier. Cet épisode de TV était en fait consécutif à un volumineux infarctus.
C'était le 12 juin 1991 à Annecy, pour le cas ou ce médecin du SAMU lirait ces lignes.
Dr J-J Perret
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Dr Perret miracle
Comme l'évoquait aussi le Dr Castaing, il ne reste plus qu'à faire une étude statistique en double aveugle dans le traitement des TV avec des granules. Je sens qu'il y a un prix Nobel en préparation.
Pourtant, moi aussi, j'ai été témoin d'un "miracle" il y a près de 30 ans. Je reçois un homme en hospitalisation pour une banalité, une sciatique, je crois. Il me dit : il y a 10 ans j'ai eu un cancer diffus, on m'a opéré et puis ça a guéri. Je fais venir le dossier d'un service de médecine d'un CHU. Cet homme avait été effectivement opéré : carcinose péritonéale et métastase hépatique ; le chirurgien avait donc ouvert, effectué des prélèvements et simplement refermé. L'anapath était formelle sur le caractère malin. J'écris au patron du service d'anatomopathologie du CHU qui avait lu les lames. Un mois après, il me répond en me disant qu'il a montré (sans donner de précision sur ce cas) les lames à ses collègues : tous ont conclu à la malignité des prélèvements. Ce patron exclut formellement une confusion de lames entre patients. Cet homme n'avait reçu ni homéopathie, ne s'était pas rendu à Lourdes ou ailleurs, n'a pas fait état d'une religiosité particulière. Il est décédé quelques années après dans un service de réanimation (cause ?) sans qu'on n'ait fait malheureusement d'autopsie, ce qui d'ailleurs n'aurait peut-être rien donné. Alors, alors... avant de diffuser des prétendues vérités issues d'hypothèses fumeuses, il est préférable de jeter un œil critique sur ce que l'on fait et d'être modeste dans l’interprétation des résultats thérapeutiques.
Dr G Bouteiller
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Du hasard au miracle
Les commentaires - témoignages du Dr J-J Perret nous rappellent que le hasard est la version laïque du miracle. Reste à relire LE "Harrison's" ou ... les Evangiles , voir les deux en quête de consensus.
Sur le plan scientifique, valeur nulle bien sûr.
L'appel - rappel à l'évaluation préalable est d'une ringardise scientiste... que je partage.
Dr JP Bonnet
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Thérapies alternatives, des réponses
Mais comment ça marche ? (réponse au Pr Muller)
Les expériences menées par Endler sur des têtards exposés à de la thyroxine 30DH (au delà du nombre d'Avogadro) démontrent (confirmation par 5 équipes) une hypotrophie et un retard de métamorphose. Cette expérience facilement reproductible a permis de déterminer que le remède homéopathique ne contient pas une substance mais une information portée par une onde électromagnétique de basse fréquence.
Cette onde peut être enregistrée, amplifiée et lorsqu'elle est émise devant le bocal des têtards, elle inhibe (un peu moins bien que le remède original) la métamorphose des têtards.
Ce qui est extrêmement intéressant (c'est la Pr Madeleine Bastide qui l'a découvert), c'est que cette information informe (c'est son rôle) tous les liquides de l'organisme, mais elle peut également informer le bocal témoin s'il est placé trop près du bocal: les deux groupes de têtards ont un retard de morphogenèse (et l'on pourrait conclure que puisqu'il n'y a aucune différence entre les deux, il ne s'est rien passé).
Ceci explique que les expériences de Benveniste fonctionnaient parfaitement dans son laboratoire mais ne répondaient plus lorsqu'on codait les tubes et qu'on mélangeait verum et témoin.
Pour démontrer l'efficacité de l'homéopathie en double aveugle, il suffirait de faire des alternances de 15 jours placebo 15 jours verum sans que jamais les tubes ne soient mis en contact, et là, ça marcherait (encore faudrait-il avoir accès aux services hospitaliers).
Sur le plan pharmacologique, tout se passe comme si la dilution-dynamisation entraînait une inversion de l'effet pharmacologique connu: la thyroxine qui accélère la morphogenèse devient ici inhibitrice, l'aspirine bien connue pour son effet anti-agrégant plaquettaire devient thrombogène (nombreuses expériences du Pr Christian Doutremepuich).
Dr J-J Perret
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Lève-toi et marche !
Comme d'autres affreux scientistes, je pense que l'évaluation est nécessaire pour faire la part entre ce qui relève du hasard et l'efficacité thérapeutique, je pense que certains diagnostics peuvent être parfois posés un peu hâtivement et je m'interroge sur les mécanismes physiopathologiques qui pourraient être invoqués pour expliquer certaines guérisons "miraculeuses"
Le Dr JJ Perret présente dans ses « cas cliniques », la guérison miraculeuse d’une épiglottite aiguë, dont il fait le récit suivant :
« Une garde de nuit dans les années 90, avant la généralisation de la vaccination contre l’Haemophilus B : »…
« Docteur, venez vite, mon fils de quatre ans fait une laryngite, il n’arrive plus à respirer, il a 39° !
– Il est malade depuis quand ?
– Il s’est réveillé à minuit, il avait déjà 39 °et il respirait difficilement
– J’arrive ! »
…
Je sors d’un pas rapide en me disant que je sais déjà ce que je vais donner. Froid sec + Vent du nord + Fièvre qui débute brutalement à minuit : Aconit bien sûr !
…
Nous traversons la maison au pas de course, voilà la chambre, et instantanément je vois un petit garçon assis sur son lit, les yeux exorbités, le teint cramoisi, violet foncé, qui me lance un regard désespéré qui me dit : « Vite, vite, je suis en train de mourir ! ».
Il ne peut pas émettre le moindre son, ni même respirer, l’air ne passe plus, pas même un filet.
Horreur ! Ce n’est pas une laryngite mais une épiglottite !
…
Je pose ma valise, pas la peine de sortir le stéthoscope, je pose la main sur sa tête, et stupéfaction : il est brûlant, mais également trempé de sueur, il dégouline. Je ne m’attendais pas à ça ! Si je ne trouve pas le remède tout de suite, dans dix minutes il est mort, le SAMU n’aurait même pas le temps d’arriver… Je n’avais que quelques secondes pour réfléchir
…
Je lui pose quelques granules d’Aconit 15CH sur la langue, le temps de reposer le tube et de prendre mon stéthoscope, j’entends : « Hhhhhhhhhhhh…. » Le spasme s’est levé instantanément, en moins de 30 secondes !"
Ce n’est faire preuve ni de mépris, ni d’un scepticisme exagéré que se demander comment le diagnostic d'épiglottite (qui doit être évoqué) peut être posé sur aussi peu d’éléments.
Il n’est pas non plus interdit de se demander par quels mécanismes physiopathologiques l’abcès de l’épiglotte qui obstruait le carrefour aéro-digestif a pu disparaître en quelques secondes.
Dr J Sartre
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Thérapies alternatives, des cas cliniques
Dr Sartre, vous avez donc aussi lu le cas de fièvre invasive à pneumocoque guérie par l'homéopathie seule ainsi que le cas de puberté précoce. J'aurais pu en rajouter quelques dizaines.
Oui l'homéopathie fait ce que vous appelez des miracles (que je n'avais jamais vu avant de la pratiquer): les enfants brûlés au 2° degré qui entrent en hurlant et qui se calment en une minute, les grippes qui guérissent totalement en 24 heures, les MNI avec énormes symptômes locaux et généraux qui guérissent totalement en 48 heures. Oui, ça marche très vite: hier je me suis salement cogné le genou, grosse bosse de 1 cm d'épaisseur et 3x3cm et douleur ++, la bosse a disparu en moins de 10 minutes et ce matin ne reste qu'une petite coloration de la peau.
Quel dommage qu'aussi peu de patients puissent en profiter !
Dr J-J Perret
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Thérapies alternatives, des cas cliniques et des ancêtres
Ce premier cas ne me semblant pas présenter d'autre intérêt que d'illustrer des biais déjà connus, je n'étais pas allé plus loin.
Pour votre cas d'infection invasive à pneumocoque, je pourrais vous citer plusieurs dizaines de cas de patients dont les hémocultures se sont positivée à pathogènes avérés (staphylocoque doré, pneumocoque, méningocoque chez certains immunodéprimés, bacilles Gram négatif...) et qui ont survécu sans complication parfois plusieurs jours avant que ne soit instauré une antibiothérapie efficace, voire qui déclaraient se porter bien quand je les ai rappelés.
Ces cas n'ont rien d'exceptionnel. Là où vous voyez une preuve d'une efficacité quasi miraculeuse de l'homéopathie, je ne vois que l'illustration d'une règle ancienne et un peu oubliée : même si les antibiotiques ont été une avancée majeure dans le traitement des infections bactériennes, une part non négligeable des infections, y compris des infections sévères, guérissent spontanément en l'absence d'antibiothérapie, ce qui est heureux, car si ce n'était pas le cas, il est probable que ni vous, ni moi ne serions là pour en discuter, car nos ancêtres, nés avant l'ère des antibiotiques n'auraient pas survécu.
Concernant "les enfants brûlés au 2° degré qui entrent en hurlant et qui se calment en une minute", nous avons dans la région des "leveurs de feu" auxquels beaucoup de gens s'adressent dans cette situation et qui obtiennent les les mêmes résultats sans homéopathie, en imposant les mains et récitant des formules rituelles...
Dr J Sartre
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Pathogénie doit venir de Patauger
Les aventures du Dr J-J Perret me confortent dans l'idée qu'il est urgent que les options "alternatives" soient régulées, n'en déplaise.
Il serait utile car instructif de documenter ce que l'on avance, fusse en mode "Doxa", en évitant le copier-coller trop scolaire voire Café du Commerce
Une "avancée" : Pathogénie doit venir de Patauger.
Dr JP Bonnet
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Thérapies alternatives, des exemples
Je suis bien conscient que les exemples que je présente ne constituent en rien des preuves scientifiques. J'ai simplement constaté qu'ils ne sont survenus que lorsque j'ai commencé à pratiquer correctement l'homéopathie.
Lorsque je vois un garçon de 15 ans qui était en train de mourir à l'hôpital d'un Crohn (qui avait résisté à une colectomie totale, en échec de tous les immuno-suppresseurs) récupérer en quelques semaines après que j'aie enfin trouvé le remède qui lui convenait (après trois mois d'échecs et trois nouvelles hospitalisations) et constater que 10 ans plus tard il continue d'aller bien, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un effet placebo.
Je cite ces exemples pour vous inciter à prendre connaissance (avec un regard critique mais objectif) des travaux du Pr Doutremepuich, de la Pr Bastide, du Dr Reilly, du Dr Endler, qui eux font de la science. Moi je fais juste de la médecine.
Dr J-J Perret
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Douter ?
Douter est un des fondements de l'esprit des Lumières et de la science.
La suspicion est un des fondements du complotisme et diffère du doute.
En science, quand on voit une chose, ça veut dire qu'il y a quelque chose - éventuellement un artefact, mais quelque chose. Quand on ne voit rien, cela peut vouloir dire qu'il n'y a rien, mais aussi que l'on n'a pas le bon outil pour voir. C'est le principe de la puissance du télescope : vous ne voyez pas avec un petit télescope une chose, cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien, peut-être que vous verriez quelque chose avec un plus gros. Ou avec un télescope à rayons X, ou à infra-rouges...
J'ai moi-même pratiqué toute ma vie la médecine "classique", ayant fait des études assez approfondies en statistique, méthodologie, pharmacologie.
Il m'arrivait d'adresser certains patients à des confrères pratiquant l'homéopathie ou l'acupuncture.
J'ai moi-même beaucoup pratiqué l'hypnose antalgique pour les soins douloureux, avec des résultats aussi bons que surprenants (j'étais toujours étonné de cet effet, même après vingt ans de pratique).
Si j'ai assez peu de doutes sur l'imbécilité de beaucoup de pratiques magiques (astrologie et autres âneries), j'en ai davantage sur quelques unes d'entre elles. Même si la part en moi qui a besoin d'explications pour les phénomènes, que de nombreuses études ont échoué à montrer un quelconque effet de l'homéopathie, je conserve "un doute raisonnable". Comme pour l'existence des fantômes, par exemple.
Et surtout, je ne jette pas l'opprobre sur ceux qui, sur la base de leur expérience, y croient.
Petite anecdote : j'ai eu un temps des problèmes de santé compliqués. Passant d'un spécialiste à l'autre, je me suis rendu à l'évidence, il me fallait un médecin traitant. Choix difficile, je devais avoir toute confiance en lui, et en même temps que ce ne soit pas non plus un ami trop proche.
Mon choix s'est porté... sur un confrère homéopathe.
Dr Jean-Paul Huisman
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@Dr Jean-Paul Huisman, ce qui relève du savoir, ce qui relève des croyances
Il n'est pas question de jeter l’opprobre sur nos confrères homéopathes.
Pour ce qui me concerne :
1) Je crois que l'homéopathie est un placebo, je sais que son activité n'est pas démontrée, et je suis conscient de la nécessité d’être capable de distinguer absence de preuve et preuves d'absence.
2) Je ne suis pas opposé à l'utilisation « raisonnable » de l'homéopathie, dans certaines situations cliniques demandant seulement un peu de patience où l'administration d'un placebo rassure le patient et souvent le soulage. Une des grands-mères de mes enfants l'utilisait sur eux sans que cela me dérange le moins du monde, pour ma part dans les mêmes situations, j'avais plutôt tendance à utiliser des techniques inspirées de l'hypnose avec souvent de bons résultats, en étant conscient que l’essentiel du résultat dépendait du contact établi entre le médecin et le patient.
3) Je crois que la médecine "technique" n'est pas suffisante en soi. Soigner n'est pas se limiter à faire des diagnostics et à administrer des traitements, si efficaces soient-ils. Nous avons besoin de médecins traitants qui soient capables de s'occuper de l'individu dans toute sa complexité y compris quand elle échappe au rationnel. Si toutes les sociétés ont des sorciers ou des chamans, c'est pour de bonnes raisons.
4) Je pense cependant que dans le contexte sociétal actuel (baisse du niveau scientifique, difficultés à faire le tri d'informations provenant de sources plus ou moins fiables, appel au complotisme pour expliquer ce que les esprits n'ont pas la capacité de comprendre), l'utilisation par des médecins, de médecines sans fondement scientifique comporte un risque de déstabiliser encore les esprits qui manquent de repères. D’autant que certains de ces praticiens ont parfois tendance à « jouer au flipper » avec leurs patients (l’homéopathe, envoie à l’ostéopathe, qui envoie vers le naturopathe, qui renvoie d’autres thérapeutes), avec pour conséquence d’enfermer ceux-ci dans un cercle généralement anti-médical, anti-scientifique et généralement fort onéreux…
5) C’est pourquoi je crois qui est indispensable que les praticiens qui utilisent l’homéopathie restent capable de faire la part de ce qui relève du savoir et de ce qui ne relève que des croyances.
Dr J Sartre
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Placebo
Une étude bien conduite contre placebo montre quasi toujours une efficacité non nulle dans le bras placebo.
Il est un peu rapide de penser que cette amélioration ne reflète que la guérison spontanée. L'effet placebo est complexe et surtout très variable avec de nombreuses variable connues (ex taille et couleur de la gélule, injectable > PO).
Une des composantes majeures de l'efficacité est la confiance qu'a le prescripteur dans son efficacité : même dans une étude en double aveugle, le prescripteur, qui en général a au moins un espoir raisonnable dans l'efficacité du traitement testé, à au moins la moitié de cet espoir pour le placebo (comme il ne sait pas ce qu'il prescrit).
C'est le couple prescripteur / prescription qui fait l'efficacité d'un traitement.
Même dans ma spécialité (orthopédie) j'ai vu assez souvent des patients (en général des femmes de plus de 85 ans) guérir beaucoup plus vite que la normale et j'imagine que c'était pour me faire plaisir.
Un de mes enseignants de 3eme année avait dit : "tout patient doit sortir avec une prescription, ça le fera aller mieux".
Le placebo, quelque soit sa forme, c'est mieux que rien, et en connaitre les limites est présomptueux.
Et hors dérive franchement sectaire, on n'entend quasiment jamais parler d'acharnement thérapeutique parallèle dans des pathologies graves et curables. Même le Dr Perret dans son cas de TV ne dit pas qu'il a guéri l'infarctus causal.
Dr J-R Werther
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Hommage à Samuel Hahnemann " Non inutilis vixi "
On pourrait penser que quand la science avance, la croyance recule. Les guérisons, que je qualifierai de miraculeuses, rapportées par notre confrère le Dr J.J. P. nous montrent le contraire.
Je doute car j'arrive mal à imaginer qu'un urgentiste puisse chercher dans sa trousse, au doigt mouillé, toutes les concentrations de granules d'Aconit adaptées aux fièvres et aux vents dominants à l'instant T ou de Carbo vegetabilis XMK ? S'il y a bien une médecine protocolisée c'est la médecine pratiquée par nos collègues des SAMU.
En effet les sciences ont développé le système le plus fiable qui soit pour produire des connaissances, la méthodologie doit faire l'objet d'un consensus scientifique partagé par nos pairs les plus expérimentés. A partir de là, chaque scientifique accorde sa confiance aux résultats des autres, jusqu'à ce qu'un nouveau consensus soit établi parce que de nouvelles données ou de nouveaux outils permettent aux connaissances d'évoluer.
L'étude de l'Unadfi démontre seulement que quand la science avance, elle devient difficile à comprendre sans un bagage scientifique constamment mis à jour. Une proportion de français, et, parmi ceux-ci, une proportion de médecins n'ont pas suivi cette exigence, ils préfèrent croire en des choses simples, ils veulent conserver leur libre arbitre et leurs convictions remontent aux siècles passés.
Samuel Hahneman, l'inventeur du postulat homéopathique, peut dormir paisiblement, lui qui avait demandé qu'on inscrive sur sa tombe en 1843 l'épitaphe « Non inutilis vixi » (« je n'ai pas vécu en vain »). Son article princeps de 1796 "Versuch über ein neues Prinzip zur Auffindung der Heilkräfte der Arzneisubstanzen, nebst einigen Blicken auf die bisherigen, (Hufelands Journal der practischen Arzneykunde)" reste une référence.
Dr D Boutry
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Faire la part des choses
Toute ma carrière de praticien ou d'enseignant a été poursuivie de façon scientifique et "allopathique". Et je continue à conserver cet état d'esprit dominant. Pour autant, dans le début des années 70, un cas clinique m'a interpellé en temps que jeune praticien. Nous n'avions alors qu'une gamme très restreinte d'antihypertenseurs. C'est alors qu'une patiente de 64 ans vient me voir désemparée. Elle m'explique que sa mère hypertendue est décédée à 65 ans d'un AVC et sa sœur ainée également hypertendue décédée à ce même âge de 65 ans d'un AVC. Elle-même avait une HTA menaçante avec une systolique oscillant entre 22 à 24 et toute la gamme des antihypertenseurs disponibles d'époque lui avait été déjà administrée sans réelle efficacité. Son appréhension était donc on ne saurait plus légitime. Or le hasard fit que, quelques heures auparavant, le représentant d'un labo homéopathique qui n'existe plus (Dolisos) et que j'avais feint d'écouter par exclusive politesse et courtoisie m'avait laissé tout un panel de cartes où, pour chaque affection, était proposée aux médecins une formule thérapeutique "ad hoc". Essentiellement par empathie et compassion envers cette patiente, mais sans la moindre conviction ni illusion, je lui propose alors de tenter ces suppos ici proposés de "artère 7 CH". Trois jours plus tard, je suis appelé en urgence par ses voisins (commissariat) pour cette patiente très obnubilée et dysarthrique par le fait d'une chute brutale de tension systolique à 9 (je dis bien à 9) dès les premiers suppos. Un effet placebo ne pouvait donner logiquement de tels résultats et de plus on voit mal pourquoi cet effet placebo n'aurait pas prévalu antérieurement. Aussi, tout en raison gardée, j'ai depuis révisé ma position jusque là trop cartésienne. Sans généraliser ni en faire une panacée, il m'est depuis apparu qu'il n'est pas exclu que dans certaines pathologies spécifiques l'homéopathie puisse avoir chez certains une efficience supérieure au placebo. Tout en rappelant que le placebo peut être chez certains patients une thérapeutique à ne pas mépriser car parfois appropriée lorsque une clinique sérieuse a exclu toute pathologie inquiétante sous roche ou écarte l'utilité d'une thérapeutique à effets secondaires fâcheux et disproportionnés.
Dr J. Abécassis
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Les piliers des thérapies alternatives
Tout thérapeute alternatif pratique consciemment ou pas les piliers de marbre de ces thérapies. Ils sont redoutablement bien enseignés mais jamais très franchement.
1 La suggestion de guérison. "Vous vous sentez mieux maintenant?"
2 L'effet placebo, ce qui est un peu différent.
3 La coïncidence entre certaines guérisons attribuées à des thérapies et qui sont survenues par hasard, une guérison spontanée par exemple.
4 La patience qui est le prolongement du pilier 3.
5 La culpabilisation "Vous ne voulez pas vraiment guérir, des forces en vous s'opposent à la guérison, lâchez prise car vous résistez or ces thérapies sont efficaces.
Si vous maitrisez ces 5 piliers, votre avenir dans les thérapies alternatives est assurés au moins en tant que formateur car bien évidemment, il s'agit souvent d'une pyramide de Ponzi ou tout fonctionne tant qu'il y a des stagiaires à ponctionner.
Dr D Colson
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Thérapies alternatives : homéopathie et brûlures
La recherche en homéopathie comme si vous y étiez: j'enseigne (bénévolement) l'homéopathie depuis une trentaine d'années, le plus souvent à des médecins généralistes. Nous avons eu un jour la surprise de voir une cheffe de clinique assistante des hôpitaux spécialiste des brûlures de l'enfant. Impressionnée par la rapidité de cicatrisation de deux enfants brûlés soignés par homéopathie, elle avait décidé de vérifier cela par elle-même.
Quelques années plus tard, voici ce qu'elle disait: "Lorsqu’on adjoint l’homéopathie aux soins généraux et locaux, la sédation de la douleur est rapide et la durée de cicatrisation est diminuée de moitié dans les brûlures graves.
Les greffes cutanées ne sont plus nécessaires dans la majorité des cas, avec une cicatrisation de bien meilleure qualité.
Non seulement l’administration d’Arsenicum album permet une cicatrisation rapide de brûlures profondes mais elle évite les transfusions sanguines fréquentes en cas de greffes car l’excision des brûlures entraîne une importante spoliation sanguine. Certains cas trop profonds pour cicatriser avec l’homéopathie seule ont été totalement détergés en une dizaine de jours et prêts à greffer sans perte sanguine ".
Que croyez-vous qu'il arriva ? Impossible d'en parler dans les congrès de chirurgie ("c'est un congrès sérieux, nous ne pouvons pas parler d'homéopathie") et lorsqu'elle rechercha du soutien après de son chef de service, celui-ci lui répondit : "je suis assez sympa pour tolérer vos pratiques non-conventionnelles, ne m'en demandez pas plus".
Nous parlons bien d'un traitement qui a diminué de 50 % la durée de cicatrisation des brûlures graves en milieu hospitalier. Faites un double aveugle en mélangeant les actifs et les placebo, le résultat sera nul. Faites 15 jours verum 15 jours placebo, le résultat sera spectaculaire. Qui est prêt à ruiner sa réputation pour mettre en place une telle étude ?
Dr J-J Perret
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L’empirisme et l’écoute des patients
Quand je suis sortie de mes 6 ans de fac, docteur en Pharmacie, je pensais tout savoir. J’étais « au point » avec des notes excellentes et des enseignants de haute voltige. Chimie orga, chimie miné, chimie théra, chimie ana, biochimie : pas de doute je maîtrisais.
Le serment de Galien chevillé au corps, j’ai donc commencé l’exercice au comptoir. Et je suis allée de certitude en surprise… Les premiers témoignages homéopathiques m’ont fait sourire « des ignorants crédules » me suis-je dit. Les « effets placebo » pleuvaient mais je ne me remettais pas en question, bien trop imbue de détenir le savoir…. Simplement, à force d’entendre des choses incompréhensibles mais qui allaient toutes dans le même sens, j’ai fini par douter. Ce qui m’a fait l’effet d’un electrochoc est le souvenir d’une phrase prononcée par Bernard Chaillot (professeur de chimie) et Luc Rochette (professeur en embryologie) : n’arrêtez jamais de douter et intéressez-vous à tout ce que vous ne comprenez pas. Un scientifique est avant tout un homme ou une femme avec une grande capacité d’écoute et une grande humilité ». Un long chemin a alors commencé pour moi. J’ai même découvert que les pratiques homéopathiques étaient multiples et qu’une seule permettait de guérir! Elle est malheureusement confidentielle car extrêmement difficile c’est sans doute pourquoi elle est si peu connue. Mais les patients guéris, eux, sont époustouflés, d’autant que la médecine traditionnelle s’était avouée préalablement impuissante… Je vous invite à visionner sur youtube le magnifique documentaire « l’homéopathie une autre voie » réalisé par un médecin avec des dons de patients (zero lobby pharmaceutique). Si vous ne le visionnez pas, vous n’êtes pas digne de l’enseignement universitaire que nous avons reçu…
Confraternellement.
Muriel Lagoutte, pharmacien
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@ Dr M. Lagoutte : mise au point
Plutôt que de citer Rochette ou Chaillot, je propose au Dr Lagoutte de faire un tour à Trousseau en consultation de Grands brûlés pédiatriques ou en hospitalisation.
Je n'ai pas visionné la vidéo YT évoquée : je pense cependant rester digne de l’enseignement universitaire que j'ai reçu et auquel je contribue.
Dr JP Bonnet - PH
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Précisions
Pour le cas où des médecins hospitaliers franchiraient le pas, voici ce qui a fonctionné pour les brûlures graves en milieu hospitalier:
- 2° degré superficiel. Douleur calmée par les application fraiches: Cantharis 15 CH, 1 ou 2 granules à renouveler 4 fois par jour si nécessaire. 3 jours maximum.
-2° degré profond ou 3° degré: douleur calmée par les applications chaudes, besoin de garder la lésion au chaud: Arsenicum album 9CH: un ou deux globules 4 fois par jour pendant 3 jours. Renouveler au bout de 15 jours si la cicatrisation stagne. Ce remède est efficace dans les 2/3 des cas.
Après la prise du remède dans les brûlures profondes, les lésions évoluent alors vers
la détersion en quelques jours puis vers l' épidermisation en deux à trois semaines, comme des
brûlures moins profondes et pas en plusieurs mois comme dans le cas d'une évolution spontanée.
C'est tout particulièrement le cas des brûlures de deuxième degré intermédiaire à profond.
Précautions:
-L'information contenue dans les remèdes est altérée par les OEM type wifi ou portable : conserver les remèdes dans une boite métallique.
-Pas d'association avec les huiles essentielles, même en applications externes.
-Difficile de se procurer ces remèdes par la pharmacie des hôpitaux. Vous devrez les acheter avec vos propres deniers: pour moins de 6€, vous pourrez soigner une centaine de brûlés qui vous remercieront.
Dr J.-J. Perret
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Est-ce bien ça, l'homéopathie ?
Chaque fois que j'ai eu l'occasion d'écouter des homéopathes expérimentés, ils m'ont expliqué ceci :
"En homéopathie, il n'y pas un remède pour une pathologie ou un symptôme. On traite d'abord un terrain, et selon ce terrain, le traitement choisi va être différent pour un même problème. Telle substance à telle dilution peut améliorer la céphalée chez une personne et n'avoir aucun effet, voire l'aggraver, chez une autre."
Ce serait même un des piliers de l'homéopathie : Préférez-vous le sel ou le sucre ? Êtes vous du matin ou du soir ? etc., pour connaître "le terrain".
Dès lors, donner un protocole "pour les brûlures" paraît contraire à ce principe fondamental.
Après, je dis ça, mais je ne suis pas homéopathe. C'est juste ce que j'ai entendu de la part d'experts de la question.
Quelqu'un sait ?
Par ailleurs, une chose est scientifiquement claire : dans un granule à 10DH, il n'y a pas la moindre trace moléculaire du produit supposé actif.
Dr Jean-Paul Huisman
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Thérapies alternatives : individualiser le traitement
Dr Huisman, vous avez complètement raison: c'est pour cette raison qu'il est impossible d'évaluer un remède homéopathique sur des indications cliniques. Il faut individualiser le traitement.
Il y a une exception: l'efficacité Arnica dans la plupart des traumatismes et dans la plupart des suites opératoires.
Pour le traitement des brûlures, même s'il est nécessaire d'individualiser le traitement, il apparait que les deux remèdes cités correspondent aux 2/3 des cas, ce qui veut dire qu'un médecin n'ayant pas de connaissances particulières en homéopathie peut néanmoins être efficace chez deux patients sur trois, ce qui n'est pas négligeable. Pour le dernier tiers, de bonnes connaissances homéopathiques sont nécessaires.
Dr J-J Perret
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Au Dr Perret
J'ai vu les papiers de Doutreoemuich, ceux de Benvenisrnte et ceux de Montagnier qui faisait avec un chimiste strasbourgeois et italien.
Que dire ? Ce malade de réanimation ne pissait pas malgré le Lasilix. Un confrère lui mit de l'Esidrex et l'urine vint. Tu vois me dit-il, l'Esidrex marche ! Ce à quoi je dis que c'est la séquence Lasilix/Esidrex qui marche.
Que dire devant ce patient qui couché sur le côté fait une TV vue a l'ECG avec perte de connaissance. Mis sur le dos dans l'idée d'un choc électrique le rythme devient sinusal.
Les coïncidences, les cancers qui régressent..., chacun voit midi a sa porte. Des études bien faites et on en reparle.
Pr émérite André Muller
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Thérapies alternatives : une étude
En voici une: cancer du poumon non à petites cellules stade IV : étude en double aveugle contre placebo + groupe contrôle (en complément du traitement conventionnel). Qualité de vie significativement améliorée chez les patients traités par homéopathie (mesure sur échelle standardisée) P < .001.
Survie médiane :
– Homéopathie : 425 jours
– Placebo : 257 jours (P = .010)
– Contrôle : 228 jours (P ˃ .001)
The Oncologist. 2020 Oct 3. Online ahead of print.
Homeopathic Treatment as an Add-On Therapy May Improve Quality of Life and Prolong Survival in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer: A
Prospective, Randomized, Placebo-Controlled, Double-Blind, Three-Arm, Multicenter Study.
Michael Frass 1, Peter Lechleitner 2, Christa Gründling 3, Claudia Pirker 4, Erwin Grasmuk-
Siegl 4, Julian Domayer 4, Maximilian Hochmair 4, Katharina Gaertner 5 , Cornelia Duscheck 6 , Ilse Muchitsch 7, Christine Marosi 6, Michael Schumacher 8, Sabine Zöchbauer-Müller 6, Raj K Manchanda 9, Andrea Schrott 10, Otto Burghuber 11.
Affiliations
• PMID: 33010094
• DOI: 10.1002/onco.13548
Ce qui est intéressant dans cette étude, c'est que le traitement homéopathique est individualisé pour chaque patient.
Dr J-J Perret
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Evidence based medecine
Merci JJ Perret pour votre réponse, qui m'éclaire un peu mieux.
La méthodologie de la recherche clinique a des limites. Et des limites considérables.
On étudie une population donnée à un moment donné. Est-ce extrapolable à d'autres populations, à d'autres périodes ?
En dehors du cas particulier des médicaments, il est généralement impossible d'avoir un groupe placebo. Par exemple quand on veut comparer pontage coronarien et angioplastie, on fait comment ?
Ainsi beaucoup de thérapies ne peuvent pas être étudiées de cette façon. L'homéopathie n'est pas un cas isolé, c'est bien plutôt le cas le plus courant.
Par ailleurs, on a aussi besoin d'avoir des modèles pour les modes d'action. Et pas les ridicules représentations magiques qui fleurissent ici ou là. Mais le fait de ne pas avoir de modèle qui l'explique ne veut pas dire qu'une méthode ne marche pas.
Je vais dire un truc paradoxal. Je suis certain qu'il n'y a aucun résidu actif dans les hautes dilutions homéopathiques. Et je ne crois pas, bien sûr, à la mémoire de l'eau. Et pourtant... je ne crois pas que l'homéopathie soit juste un placebo. Parce que pourquoi alors l'effet placebo en question ne fonctionnerait pas avec un allopathe qui écoute et prend son temps (si, si, ça existe !) ?
Ce que nous décrivent les homéopathes et ceux de leurs patients qui ne sont pas complètement illuminés me semble au-delà d'un effet placebo, même si celui-ci est souvent plus important que l'on ne pense.
Dr Jean-Paul Huisman