
Il a été signalé également des modifications du cycle menstruel et des métrorragies. Plus de 30 000 signalements de ce type ont été enregistrés. La plupart des patientes ayant noté ces effets indésirables ont cependant précisé que la situation se normalise dès le cycle suivant.
Rappelons qu'il n'existe actuellement aucune preuve d'une quelconque modification de la fertilité à la suite de l'injection du vaccin. Des essais cliniques ont montré que le nombre de grossesses non désirées est identique chez les femmes récemment vaccinées et dans les groupes contrôle de témoins non vaccinées. Il en est de même pour les couples suivis dans le cadre d'une aide médicale à la procréation.
Selon la MHRA, aucun lien ne peut être prouvé entre les symptômes décrits et la vaccination en raison du faible nombre de signalements par rapport au nombre de femmes vaccinées et de la fréquence de ces troubles en population générale. Cependant des études complémentaires sont nécessaires.
Effet collatéral de la réaction immunitaire
L'hypothèse la plus plausible serait que ces troubles du cycle soient secondaires à la réponse immunitaire. En effet, ils ont été rapportés quel que soit le type de vaccin, ce qui exclut une réaction à un composant du produit. D'autre part, les mêmes observations ont été notées après la vaccination contre le HPV. Enfin, lors d'une infection à SARS-CoV-2, un quart des femmes aurait présenté des troubles du cycle menstruel.Quel serait la physiopathologie de ces troubles du cycle ? V Male dans un éditorial du BMJ évoque une influence d'ordre immunologique sur les hormones de l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien responsables du cycle ou une action directe sur l'endomètre par un effet médiateur. Là encore, des recherches plus avancées semblent indispensables.
Pour l'auteur, même si ces effets indésirables sont de courte durée, il est nécessaire de poursuivre les investigations. En effet, les hésitations face à la vaccination chez les jeunes femmes sont en grande partie le résultat de fausses rumeurs concernant la fertilité. Il est donc essentiel de disposer d'éléments solides pour fournir une information claire et complète.
Que faire en attendant d'en connaître davantage ? Informer et rassurer les femmes sur le caractère anecdotique de ces troubles, rappeler l'absence de conséquences de la vaccination sur la fertilité et signaler leur apparition sur le site dédié de l'organisme en charge de répertorier les effets indésirables des vaccins. Le Royal Collège of Obstetricians and Gynaecologists recommande d'ailleurs le signalement systématique des troubles du cycle persistant sur plusieurs mois, ainsi que l'apparition de métrorragies post-ménopausiques après vaccination.
Dr Charles Vangeenderhuysen