
Paris, le lundi 13 janvier 2019 - Le 9 janvier dernier,
l’Assemblée nationale organisait un débat sur les mesures prises
par le gouvernement pour lutter contre la désertification
médicale. L’occasion pour les défenseurs du conventionnement
sélectif d’interpeller le ministre de la santé, et pour ce dernier
de se féliciter de son bilan.
« Du courage, je n’en manque pas »
Christophe Naegelen, député des Vosges (UDI, Agir et
indépendants) a appelé Agnès Buzyn à davantage de vigueur : «
Nous devons aux Français d'être plus courageux et plus
coercitifs. Les jeunes diplômés doivent pouvoir y contribuer en
étant présents deux ou trois ans, après l'obtention de leur diplôme
dans des zones sous-dotées ».
« Du courage, je n’en manque pas » a rétorqué le
ministre qui a rappelé que les pays qui avaient testé un système de
conventionnement sélectif sont revenus en arrière, tout simplement
car il est inefficace.
Alors quelle réponse à la crise ? Pour le ministre, sans
surprise, il s’agit du plan "Ma santé 2022" dont elle estime qu’il
permettra d’éviter « six millions de consultations »
médicales soit l’équivalent de « 1 200 généralistes
supplémentaires ».
Elle a notamment mis en avant la possibilité accordée aux
pharmaciens d'officine de délivrer des médicaments à prescription
médicale obligatoire pour des "pathologies simples" (angine,
cystite, douleurs dentaires…). Entrée en vigueur le
1er janvier, cette nouvelle délégation de
tâches aux officinaux attend encore la publication d’un décret : «
Les textes d'application, c'est-à-dire la liste des médicaments
concernés et les conditions de formation des pharmaciens, seront
publiés en mars 2020 » a promis Mme Buzyn.
Des protocoles de coopération sont également en cours
d’élaboration par la Haute Autorité de santé (HAS). Ils devraient
apporter des précisions concernant « la formation des
pharmaciens, les modalités d'information des patients et celles
permettant la transmission des informations entre délégués et
délégants ».
Dans le même esprit, le ministre a promis que serraient «
prochainement » publiés les textes permettant la création
des pharmaciens correspondants, qui pourront renouveler les
ordonnances et adapter les posologies des traitements chroniques,
en lien avec le médecin traitant.
X.B.