Deux nouvelles compétences accordées aux pharmaciens

Paris, le mardi 8 novembre 2022 – Les pharmaciens disposent depuis ce lundi de nouvelles compétences qui accroissent leur rôle dans la prévention et l’accompagnement des patients.

Le pharmacien d’officine n’est plus ce qu’il était. Si la dispensation reste leur activité principale, les pharmaciens se voient régulièrement accorder de nouvelles compétences par les autorités sanitaires, dans un contexte de promotion de l’accès direct et de pénurie de médecins. Leur rôle en matière de prévention notamment n’a cessé de s’accroitre. La nouvelle convention pharmaceutique, signée le 8 mars dernier entre les principaux syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie, a accentué ce virage préventif. Deux mesures inscrites dans cette convention étendant les compétences des pharmaciens sont ainsi entrées en vigueur ce lundi.

Un court entretien pour les femmes enceintes


Tout d’abord, les pharmaciens peuvent désormais proposer à leurs patientes enceintes de réaliser un court entretien afin de les « sensibiliser au risque lié à la consommation de substance tératogène ou foeto-toxiques et le cas échéant à l’importance de la vaccination » selon les termes de l’Ordre des pharmaciens. Au cours de cet entretien, le pharmacien devra notamment faire un bilan des médicaments prescrits ou pris en automédication par la future mère, vérifier qu’elle n’a pas arrêté seule un médicament prescrit, l’informer des risques pour elle et le fœtus liés à la prise de médicaments et évoquer avec elle les risques liés à la consommation de certaines substances (alcool, compléments alimentaires, phytothérapie…) durant la grossesse. Cet entretien est facturé 5 euros TTC.

Autre mesure entrée en vigueur ce lundi, les pharmaciens se sont vus accorder de nouvelles compétences vaccinales. Déjà habilités à administrer les vaccins contre la grippe et la Covid-19, ils pourront désormais inoculer à leurs patients de 16 ans et plus une quinzaine de nouveaux vaccins notamment contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les virus HPV, les infections invasives à pneumocoque, les virus de l’hépatite A et B, la rage et cinq différents types de méningocoques. L’objectif de cette mesure est bien sûr d’améliorer la couverture vaccinale des Français et de simplifier leur parcours vaccinal.

Les pharmaciens bientôt habilités à prescrire des vaccins ?


Cette extension des compétences vaccinales des pharmaciens est le fruit d’un long cheminement, qui a débuté le 28 janvier dernier lorsque la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable à l’attribution de nouvelles compétences vaccinales aux pharmaciens, infirmiers et sage-femmes. Cette recommandation a ensuite été inscrite dans la convention pharmaceutique du 8 mars puis dans un décret et deux arrêtés pris le 21 avril dernier mais ce n'est que ce lundi que la tarification prévue par la convention pharmaceutique est entrée en vigueur.

Contrairement à ce qu’il en est pour les infirmiers et sage-femmes, les pharmaciens ne peuvent administrer ces vaccins que sur prescription médicale. Cependant, l’article 20 du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), actuellement examiné par le Parlement, prévoit de permettre aux pharmaciens de prescrire directement certains vaccins (c’est déjà le cas pour la grippe) dont la liste devra être déterminée par décret.

Par ailleurs, la HAS s’est dite favorable le 28 juin dernier à ce que les pharmaciens, infirmiers et sage-femmes soient habilités à prescrire et administrer l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal pour les enfants âgés de 2 à 15 ans, mais cet avis n’a pas encore été repris par les autorités sanitaires s’agissant des pharmaciens.

Les pharmaciens ont démontré leur rôle primordial en matière de vaccination au cours de l’épidémie de Covid-19 et des dernières campagnes de vaccination contre la grippe saisonnière. Dans un communiqué publié mercredi dernier, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a d’ailleurs annoncé que la vaccination contre la grippe saisonnière en officine avait augmenté de 5 % par rapport à l’an dernier sur les 11 premiers jours de la campagne vaccinale, alors qu’elle a reculé de 12 % en général.

Nicolas Barbet

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Vos réactions (6)

  • Entretien femmes enceintes

    Le 13 novembre 2022

    Qui peut raisonnablement penser qu’un tel entretien qui engage la responsabilité du pharmacien puisse être correctement pratiqué pour 5 €. De qui se moque t’on ? Du patient ou du Pharmacien ?

    P Raout, pharmacien

  • Dépossession ?

    Le 13 novembre 2022

    Pourquoi dans la Newsletter du JIM datée du 13 novembre, cet article est précédé du titre "Dépossession" ce qui ne correspond pas au contenu essentiellement factuel de cet article...
    Est-que la rédaction du JIM considère que l'octroi de nouvelles compétences pour les pharmaciens, ou d'autres professions de santé, se résume en une "Dépossession ?"

    J-M Refalo, pharmacien

  • Compétences et pharmaciens

    Le 13 novembre 2022

    Je respecte la plupart des pharmaciens/nnes,
    j’ai même des liens amicaux avec certains d’entre eux/elles.
    Mais là voyez-vous, la seule question que je me pose face à l’élargissement de leurs compétences (pas forcément réclamées) c’est : les médecins généraliste n’étant plus vraiment utiles et surtout en voie d’extinction, pourquoi tout simplement ne pas supprimer la médecine générale ? Conserver spécialistes et chirurgiens, modifier la donne concernant l’accès à ceux-ci, droit accordé et régulation faite par pharmaciens, sages-femmes, infirmiers et j’en passe.
    Voilà je savais pourquoi je ne voulais pas être médecin généraliste, hélas à l’époque ayant planté mon probatoire de gynécologue j’ai décidé d’alléger la charge qui pesait sur mes parents et vogue la galère !

    Dr P Erbibou

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