Dans un premier temps, un traitement médical optimal a été assuré dans la mesure où il incluait même des exercices de rééducation avant l'intervention chirurgicale. Les données obtenues au terme de cette phase de réadaptation ont été utilisées en vue d'une comparaison avec les données post-opératoires. Les effets des diverses stratégies ont été évaluées à l'aide de critères primaires reposant sur la dyspnée (échelle spécifique), la qualité de vie liée à l'état de santé (SF-36), la satisfaction éprouvée par le malade et la survie. Les critères d'efficacité secondaires ont inclus les effets de la réduction chirurgicale sur la fonction pulmonaire, la tolérance à l'effort et les besoins d'une supplémentation en oxygène.
Les 200 malades inclus dans l'étude souffraient d'un handicap lié à la dyspnée, d'une distension thoracique et d'un emphysème distribué de manière hétérogène justiciable d'un traitement chirurgical ciblé.
Le suivi a été de 735 patients-années (suivi moyen, 3,7+/-1,6 années ; médiane, 4,0 années). Sur les trois périodes de suivi, plus de 90 % des malades en moyenne ont complété la période d'évaluation. Six mois, 3 ans et 5 ans après l'intervention chirurgicale, les scores de dyspnée se sont améliorés chez respectivement 81 %, 52 % et 40 % des malades. Il en a été de même pour les performances physiques évaluées par le questionnaire SF-36 qui a mis en évidence une amélioration chez 93 % (6 mois), 78 % (3 ans) et 69 % (5 ans) des participants. L'indice de satisfaction a été trouvé bon ou excellent dans 96 % (6 mois), 89 % (3 ans) et 77 % (5 ans) des cas. Le VEMS a augmenté de manière significative dans 92 %, 72 % et 58 % des cas aux mêmes moments du suivi.
L'amélioration de la dyspnée et de la qualité de vie a pu être significativement corrélée aux modifications de ce paramètre spirométrique. Dans les suites de l'intervention, la durée moyenne du séjour en milieu hospitalier a été de l'ordre de 9 jours, tandis que la mortalité post-opératoire à 90 jours a atteint 4,5 %. Les taux de survie, appréciés annuellement à l'aide de la méthode de Kaplan-Meier, ont été, sur 5 ans, de respectivement 93 %, 88 %, 83 %, 74 % et 63 %. Au cours du suivi, 15 malades ont dû subir une transplantation pulmonaire.
Lorsque l'indication est soigneusement posée, la réduction chirurgicale du volume pulmonaire en cas d'emphysème débouche sur des bénéfices substantiels qui sont nettement supérieurs à ceux du traitement médical optimisé. La durée de l'amélioration est d'au moins 5 ans chez la majorité des survivants.
Dr Philipe Tellier
Yusen RD et coll. : « A prospective evaluation of lung volume reduction surgery in 200 consecutive patients." Chest 2003; 123: 1026-1037. © Copyright 2003 http://www.jim.fr