Et si être remplacé était aussi facile que de swinguer ?

Paris, le lundi 20 mars 2023 – Les remplacements de médecins libéraux sont un enjeu de santé publique mais ils restent très difficiles à organiser en pratique. Une application, Swing, offre l’espoir d’une simplification concrète, gage de remplacements facilités.

Ces dernières années, l’épuisement professionnel a nettement progressé chez les médecins libéraux. Enquête après enquête, cette tendance inquiétante est confirmée. Ainsi, les docteurs Ariel Frajerman et Jean-François Costemale-Lacoste ont publié au printemps 2022 les résultats d’une étude qui concernait notamment le « burn out » de ces praticiens. Les résultats étaient sans appel : 75 % des médecins généralistes et 68 % des spécialistes installés en ville présentaient des signes évocateurs d’épuisement professionnel (1).

Toujours plus de patients et de tâches administratives

Si le contexte de la pandémie dans lequel s’inscrivait cette étude ne doit pas être ignoré, il n’a malheureusement pas été nécessaire d’attendre cette crise sanitaire pour que les facteurs de risque d’épuisement professionnel ne s’aggravent pour les médecins de ville. Le sentiment de ne pas avoir suffisamment de temps pour exercer convenablement ses missions et de fournir en conséquence un travail à la qualité dégradée ne peut qu’étreindre un grand nombre de praticiens. Les départs à la retraite non remplacés, qui sont de plus en plus nombreux, ne font en effet qu’accroître la patientèle de ceux qui sont en activité. Cependant, l’augmentation du nombre de patients n’est pas seule en cause dans cette surcharge : les tâches administratives y contribuent également. Ainsi, selon les différentes enquêtes menées sur le sujet (notamment celles de la DREES) : les missions de gestion et de coordination représentent entre 5 et 6 heures par semaine pour les praticiens. (2)

Le secret du « bonheur » en médecine de ville

Pour prévenir cet épuisement professionnel, l’allégement des horaires et un réel soutien sont essentiels. Il y a quelques années, l’agence A plus A avait réalisé une enquête originale sur le sujet, consistant à distinguer quatre « profils de médecins généralistes » : les « bien établis », les « heureux », ceux « en souffrance » et les « modernistes inquiets ». Ces travaux laissaient apparaître que les omnipraticiens que l’on pouvait considérer comme "heureux" se démarquaient par un nombre d’heures travaillées un peu moins important (49 heures par semaine, versus 51 heures pour l’ensemble des répondeurs). Cependant, pour pouvoir diminuer son nombre d’heures tout en étant assuré de ne pas nuire à la qualité de prise en charge de ses patients (la culpabilité étant à la fois une cause et une conséquence de l’épuisement), il faut pouvoir s’appuyer sur un remplaçant. (3)

Cercle vicieux

Sur le papier, il ne devrait pas nécessairement être si complexe d’en trouver un, comme le constatait dans sa thèse de médecine générale soutenue en 2021, le docteur Thomas Alzati : « Au vu des quelques informations démographiques citées en début d’introduction (diminution de 7% du nombre de médecins généralistes en activité régulière depuis 2010, augmentation très importante du nombre de médecins remplaçants de 600% depuis 1980 dont quasiment 70% de spécialistes en médecine générale), nous pouvons supposer que la recherche d’un médecin remplaçant en médecine générale et l’organisation de la continuité des soins du patient est simple pour le médecin généraliste installé » (4). Or, il n’en est rien. Les témoignages foisonnent dans la presse et sur les réseaux sociaux qui évoquent la complexité de cette « rencontre », que ce soit pour des remplacements récurrents ou ponctuels (pendant les vacances notamment). Le docteur Damien Pasquier, chirurgien urologue, fondateur de Swing, une application destinée à faciliter ces remplacements a confirmé dans une interview au JIM combien partout sur le territoire en France, la recherche d’un remplaçant était un parcours d’obstacle. Aussi, plutôt que de soulager le médecin, la procédure peut potentiellement accroître ses difficultés chroniques, qu’il s’agisse de la charge administrative (liée à la recherche puis à la gestion du remplacement) ou de l’inquiétude de ne pas répondre au besoin de continuité des soins de ses patients. Au-delà des problématiques individuelles, un cercle vicieux plus général se met en place. En effet, la crainte de ne pas trouver facilement de remplaçant fait partie des raisons pour lesquelles certains praticiens sont réticents à l’idée de s’installer en libéral. Ainsi, 36,9 % des personnes interrogées (internes, jeunes installés et remplaçants) citaient la difficulté d’être remplacé parmi les freins à l’installation lors d’une enquête réalisée il y a déjà plusieurs années par l’Union régionale des médecins d’Ile de France. (5)

Cherche remplacement…

Paradoxe, pour les médecins remplaçants, trouver un remplacement n’est pas non plus toujours une sinécure, comme le confirme une fois encore le Dr Pasquier. La multiplication des cabinets de groupe où les médecins se remplacent les uns les autres explique en partie cette situation. Au-delà, les obstacles que les remplaçants rencontrent peuvent constituer un signal négatif quant à leurs futurs choix alors qu’un grand nombre de travaux insistent sur le rôle primordial joué par les remplacements dans l’orientation vers l’installation. Les complexités législatives ou administratives auxquelles sont confrontés les remplaçants sont autant de risques de dissuasion alors que dans les faits, à la sortie de l’internat, l’installation en ville est un projet majoritairement partagé (par 75 % des internes selon une étude de l’Ordre en 2019).

Un outil qui gère le remplacement de la recherche au paiement

Interview du Dr Damien Pasquier, Président de Swing

C’est dans ce contexte que l’application Swing présentée au Congrès de Médecine générale qui se déroule cette semaine à Paris pourrait constituer un atout majeur, y compris pour la vie quotidienne des médecins installés et des remplaçants et plus largement pour contribuer à favoriser l’installation des médecins et donc à réduire les déserts médicaux et les risques d’interruption de la continuité des soins. Déjà l’objet d’expérimentations qui ont été marquées par la grande satisfaction des utilisateurs, ce système ne se contente pas d’être un dispositif de mise en relation. Son originalité tient dans le fait que tous les aspects du remplacement sont gérés par une simple application : de la prise de contact au paiement. D’abord, la recherche repose sur un grand nombre de filtres (dates, géolocalisation, équipements du cabinet…) : ces derniers représentent non seulement un gain de temps tant pour les remplacés que pour les remplaçants, mais également une garantie de voir ses « attentes » immédiatement prises en considération. Dans un contexte, où nous l’avons déjà évoqué la maîtrise du temps est une priorité pour tous, un agenda connecté permet par ailleurs de connaître en un coup d’œil la disponibilité des remplaçants inscrits. Une fois qu’une « rencontre » a pu se concrétiser, l’atout majeur de l’application est de permettre une gestion totale de toutes les étapes administratives : établissement du contrat et signature du contrat électronique de remplacement à l’Ordre (avec l’ensemble des renseignements nécessaires). Pour les remplaçants également, les récapitulatifs comptables constituent une aide précieuse. Enfin, l’application propose une gestion des paiements : ce qui là encore répond à un besoin certain, alors que ces derniers peuvent être sources de complexité, voire de conflits. Spécificité supplémentaire essentielle : Swing garantit au remplaçant 80 % du montant indiqué dans l’annonce, ainsi qu’un paiement sous 48h dès la validation par le médecin remplacé. Enfin, on précisera que toute inscription sur Swing est gratuite. Si grâce à l’outil, le remplacement a bien lieu, une commission équivalente à 8 % du chiffre d’affaires généré lors du remplacement est alors prélevée par la plateforme.

Complémentarité

Ainsi, on le voit, alors que la question des remplacements des médecins libéraux est un enjeu de santé publique, l’intérêt de Swing est de répondre aux besoins non seulement des praticiens installés (grâce à la rapidité de l’information et à la gestion des tâches administratives) mais aussi des remplaçants (garantie sur les paiements, information sur les cabinets…). Cette complémentarité sera sans doute la clé du succès de ce dispositif très attendu.


Cet article a été rédigé en partenariat avec Swing (d’après un communiqué de Swing).

Pour découvrir la plateforme : https://www.swingsante.fr/

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article