Europe : le Nutri-Score... j’adore !

Paris, le jeudi 4 mars 2021 - S’il est une épidémie difficile à juguler, c’est bien celle de l’obésité et des maladies cardio-vasculaires liées à l’alimentation : pas de vaccin contre la malbouffe. Suite à l’engagement pris en 2016 dans la loi de modernisation du système de santé, la France a adopté en 2017 le Nutri-Score, en concertation avec les parties prenantes (voire sur leur recommandation : scientifiques, associations, citoyens).

Cet étiquetage coloré (5 tons du vert au rouge) destiné à informer l’acheteur de la valeur nutritionnelle d’un aliment ou d’une boisson, commence à nous être familier. Apposé sur l’avant de l’emballage, plus simple à digérer que les traditionnelles « valeurs caloriques » et l’étiquetage par nutriments, il encourage des choix plus sains, facilite le conseil nutritionnel des professionnels de santé et, cerise sur le gâteau, joue un rôle incitatif pour les industriels. Son évaluation à 3 ans vient d’être rendue publique*.

Obligatoire ?

La grande majorité des produits porteurs du logo sont vendus en grande et moyenne distribution. Il apparaît que 90% des Français connaissent le Nutri-Score, 94% soutiennent l’initiative et la même proportion serait même pour qu’il devienne obligatoire. Un nombre croissant de marques ont emboité le pas des pionnières, dont de plus en plus de multinationales : 415 exploitants du secteur alimentaires étaient engagés l’été dernier, soit environ la moitié, et près de 500 aujourd’hui.

Plusieurs études européennes confirment l’efficacité du logo, soulignant qu’il réduit les inégalités sociales de santé par sa simplicité d’utilisation, même sans connaissance en nutrition. En 2020, 57% des sujets interrogés déclaraient avoir changé au moins une de leurs habitudes d’achat grâce au Nutri-score, contre 43% en 2019.

Ce succès hexagonal a mis l’eau à la bouche de nos voisins : 6 nouveaux pays européens viennent de s’engager à faciliter le déploiement du Nutri-Score : la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse ont annoncé avec la France une coordination transnationale, dont le premier comité de pilotage s’est réuni en janvier.

La France souhaite mettre les bouchées doubles et déployer le logo sur les produits en vracs et la restauration hors foyer… du rouge sur les multiples rouges déjà utilisés par la restauration rapide ?

*Études Oqali (observatoire de l’alimentation) et Santé Publique France

Dr Blandine ESQUERRE

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