Exploration fonctionnelle respiratoire de l'enfant à l'adulte

Les avancées dans le domaine de l’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) ont été présentées dans trois exposés. 

Intronisation du GLI

Une première partie a intronisé l'adoption définitive du standard GLI (Global Lung function Initiative). Les valeurs normales (prédites) selon l’âge, le sexe, la taille et l’ethnie sont des données essentielles à l’appréciation du caractère pathologique ou non de la fonction respiratoire. Ce standard a été introduit dès 2012 sous l'égide du professeur Philip Quanjer (1936-2017) qui a consacré l'essentiel de sa carrière à ce travail qui a abouti à un registre universel des valeurs normales de 3 à 95 ans sans discontinuité entre l’enfant et l’adulte.

Auparavant, on utilisait en France pour l'enfant les données de Zapletal (1977) et pour l'adulte les données de la Communauté Européenne pour le Charbon et l'Acier (CECA, 1993) avec rupture de continuité entre l'enfant et l'adulte. Il est confirmé que l'utilisation du système GLI décrit bien plus fidèlement la population française. Sur le plan statistique la méthode des z-scores bien connue dans le domaine de l'ostéodensitométrie est utilisée pour la présentation des résultats.

GLI est maintenant adopté par toutes les sociétés savantes dont la SPLF (Société de Pneumologie de Langue Française) qui rassemble les pays francophones. La recommandation est solide : il faut utiliser ces valeurs de référence pour l'interprétation de la spirométrie forcée, de la capacité de transfert du CO (DLCO) et des volumes pulmonaires chez l'adulte et l'enfant.

Oscillométrie, du pour et du contre

La deuxième partie abordait l'oscillométrie respiratoire. Il s'agit d'une technique relativement ancienne mais qui n'a pas vraiment été adoptée jusqu’à présent. Elle ne nécessite pourtant pas de coopération active et peut ainsi être utilisée chez l'enfant (y compris le nouveau-né), le vieillard, en cas de maladie neuromusculaire ou d'absence de coopération au mouvement forcé contrairement à l’EFR.

Les mesures s'appuient permettent d’évaluer la rigidité des tissus respiratoires et la réactance : on calcule l'impédance respiratoire, l'élastance et la résistance des voies aériennes… Les principales pathologies étudiées sont l'asthme et la BPCO avec mesure de la réponse au bronchodilatateur. L'orateur considère que la mesure de l'oscillométrie est complémentaire de la spirométrie, mais les évidences scientifiques sont encore émergentes. Comme le soulignait un participant, cette technique est ainsi en difficulté pour distinguer clairement une obstruction bronchique d'une pathologie interstitielle de l'adulte.

La clairance pulmonaire pour certaines pathologies pédiatriques

La troisième partie abordait l'index de clairance pulmonaire. C'est un biomarqueur de l’inhomogénéité de ventilation, correspondant au nombre de cycles ventilatoire nécessaires pour rincer d'un gaz le poumon jusqu'au 1/40ème de sa valeur initiale. C’est avant tout une technique pédiatrique adaptée à la mucoviscidose, la dyskinésie ciliaire, l'asthme et aux complications respiratoires de la prématurité. Mesurer la capacité du poumon en développement à évacuer son contenu gazeux est important dans ces pathologies, mais l'examen est long et l'implantation de la technique reste incomplète.

Dr Bertrand Herer

Référence
D’après les communications des Prs Laurent Plantier, Sam Bayat et Philippe Reix. 27ème Congrès de Pneumologie de Langue Française – Marseille 27-29 janvier 2023

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