Filtrer l’entrée des urgences : un consensus ?

Paris, le mardi 28 juin 2022 - François Braun, chargé de piloter une mission flash sur la situation des urgences, devrait remettre son rapport jeudi (et non aujourd’hui comme initialement prévu) à la première ministre et à la ministre de la santé, Brigitte Bourguignon.

Dans un communiqué commun, vingt organisations rassemblant des syndicats de médecins libéraux, d'internes, de praticiens hospitaliers, de représentants de la communauté hospitalière et hospitalo-universitaire ont présenté six propositions pour les urgences « pour une application immédiate dès cet été », basées sur les principes de « responsabilité et solidarité partagées de tous les professionnels de santé » et « d’adaptation territoriale par les professionnels de chacune des propositions ».

Le collectif propose en premier lieu une grande campagne d’information et de sensibilisation de la population « sur le bon usage des services d’urgence hospitaliers et sur le recours aux soins non programmés ». Les urgences c’est pas automatique, en somme !

Régulation médicale préalable à l’entrée des urgences

Il plaide également, comme l’a fait le Dr Braun dans la presse, pour que l'accès aux urgences soit régulé en développant « sur tout le territoire une régulation médicale préalable » qui devra s’accompagner d’une revalorisation des actes de permanence des soins non programmés.

Pour garantir la permanence des soins ambulatoires (PDS-A) et en établissements (PDS-E) dans les territoires, ces organisations proposent également d'inclure dans le dispositif « l’ensemble des spécialités médicales, le début de soirée et le samedi matin ».

Les signataires avancent également l’idée de donner la possibilité aux médecins de ville de faire hospitaliser directement leur patient sans passer par les urgences pour les pathologies aigues. Sur le plan organisationnel cela pourrait prendre la forme « d'une ligne téléphonique dédiée dans les services ».

Ils suggèrent aussi, comme d’autres avant eux, de développer la télémédecine et de reconnaître la téléconsultation par téléphone et enfin de favoriser le cumul emploi retraite.

Pour l’avenir, les signataires prévoient de mettre en place des groupes de travail sur quatre thématiques : l’accès aux soins, la continuité et la permanence des soins en établissements de santé, le lien ville/hôpital et le médico-social et l’attractivité et la formation des métiers de la santé.

X.B.

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Vos réactions (2)

  • Régulation. Oui mais par qui ?

    Le 28 juin 2022

    Il faudra alors revoir entièrement le système de filtration et ré apprendre à certains urgentistes la liste réfèrente. A titre personnel, un phlegmon pharyngé avec un renvoi vers mon médecin à 5h du matin !

    D.M (pharmacien)

  • Rétablir l'obligation des gardes

    Le 29 juin 2022

    Ne pourrait on pas rétablir l'obligation des gardes pour les médecins comme cela existait avant, jusqu'en 2011 me semble t il. Avec une rémunération correcte bien entendu.
    Un médecin généraliste connaissant ses patients serait mieux à même de faire un tri préalable aux urgences.
    Il y a toujours eu des gardes obligatoires en pharmacie, bien que très peu rémunérées, c'est très utile.
    Je sens que cela va déclencher une avalanche de protestations...

    Anne Levry (pharmacienne)

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