Dans le British Journal of Dermatology est rapporté l’observation d’un homme de 51 ans, diabétique de type 1 et dialysé pour une insuffisance rénale chronique. A ce titre, il est inscrit sur un programme de greffe rein-pancréas. Mais en 2014, il présente un mélanome malin du membre supérieur droit de 3,9 mm d’épaisseur. Selon les données de l’AJCC (American Joint Committee on Cancer) le taux de survie à 5 ans pour une telle tumeur est de 68 % et il est de 55 % au-delà de 10 ans. Mais en cas de greffe concomitante, la survie à 5 ans n’est plus que de 20 %.
A la suite du diagnostic et du traitement de son mélanome, le patient est retiré des listes d’attente de greffe et ce malgré ses protestations. Cette décision est dictée par le fait que le risque de récidive de mélanome après transplantation étant multiplié par un facteur 3, le danger surpasse celui lié au diabète et à l’insuffisance rénale.
Dans cette situation, la greffe loin d’améliorer le pronostic, l’aggrave.
Bien que basée sur des données statistiques fiables cette position est difficile à faire admettre aux malades concernés. Comme le confirme cette publication, l’augmentation de la fréquence du mélanome nécessite une information éclairée à la fois des médecins mais aussi des patients sur le risque spécifique de ou des greffes en cas d’antécédent de mélanome malin, à fortiori, si celui-ci était déjà de mauvais pronostic.
Dr Patrice Plantin