
Ils sont les derniers à être entrés dans la danse. Vendredi
dernier, la Fédération nationale des médecins radiologues a appelé
ses troupes à participer à la grève des médecins libéraux prévue
jeudi et vendredi prochain. « Le gouvernement taxe le secteur
libéral de centaines de millions d’euros au travers du projet de
loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2023 alors
que la médecine de ville, qui fait systématiquement l’objet de
critiques récurrentes, réalise 60 % de l’activité médicale »
écrivent les radiologues pour justifier cet appel à rejoindre le
grand mouvement social des praticiens qui se profile pour les 1er
et 2 décembre.
La consultation à 50 euros, « pas crédible » pour François Braun
Chez les médecins libéraux, cet appel à fermer les cabinets
pendant deux jours a initialement été lancé par « Les médecins
en colère », un groupe informel lancé sur Internet. Il a depuis
été repris par l’ensemble des principaux syndicats de médecins
libéraux (MG France, UFML-S, SML, FMF et CSMF). Les raisons de la
colère sont multiples : hausse de l’Ondam de ville de seulement 2,9
% dans le PLFSS (alors que l’inflation est de 6 %), refus de la
permanence des soins obligatoire, défense du « rôle
incontournable du médecin traitant » face à l’extension de
l’accès direct aux professions paramédicales.
Au-delà de ces diverses revendications, le principal cri de
rassemblement des médecins libéraux est la hausse du tarif de la
consultation de base à 50 euros (à l’exception de la CSMF qui ne
demande que 30 euros). Si le ministre de la Santé François Braun ne
s’est pas dit opposé sur le principe à une augmentation du C, il a
d’ores et déjà affirmé que « tout mettre à 50 euros ce n’est pas
crédible ».
Les internes en grève les 11 et 12 décembre
Les médecins libéraux seront rejoints dans leur mouvement par
les biologistes médicaux, l’Alliance de la Biologie médicale (ABM)
qui regroupe syndicats et principaux groupes privés ayant également
appelé à une grève reconductible à compter du 1er décembre. Comme
nous l’avons déjà évoqué plusieurs fois dans nos colonnes, les
biologistes protestent contre la volonté du gouvernement de
réaliser un important coup de rabot budgétaire sur la biologie
médicale, en réalisant 1,2 milliard d’euros de baisse de tarifs sur
les actes courants (hors tests Covid-19) d’ici 2026.
Mardi dernier, l’ABM avait proposé à l’Assurance maladie de
limiter l’effort budgétaire à 685 millions d’euros sur 4 ans et de
le porter en priorité sur les bénéfices tirés de la crise
sanitaire. Devant l’absence de réponse de la CNAM, syndicats et
groupes privés ont appelé à une nouvelle grève, la deuxième après
celle mené du 14 au 16 novembre dernier.
Grève des médecins libéraux et des biologistes mais également
bientôt des internes. Les principaux syndicats représentant les
futurs médecins ont en effet appelé à une grève des gardes et des
astreintes les 11 et 12 décembre prochain, afin de protester contre
l’article 23 du PLFSS qui prévoit de créer une quatrième année
d’internat de médecine générale à réaliser « en priorité »
(mais non obligatoirement) en zone sous-dense.
Le mois de décembre risque décidément d’être très compliqué
sur le plan social pour le ministère de la santé.
Grégoire Griffard