Paris, le jeudi 4 juillet 2019 - Une semaine après que la
Haute autorité de Santé (HAS) a demandé la fin du remboursement des
médicaments homéopathiques, le président réélu de l’Ordre des
médecins Patrick Bouet a annoncé que l'instance se prononcera en
octobre sur les conséquences à tirer de cette décision.
Tout juste réélu pour un troisième mandat de trois ans à la
tête de l’Ordre des médecins, le docteur Patrick Bouet s’attaque à
un sujet sensible, celui de l’homéopathie. Ce mercredi, il a
annoncé avoir commandité à ses équipes un rapport afin de tirer les
conséquences de la récente décision de la HAS sur cette pratique
dite alternative. En effet, le 28 juin dernier, après 9 mois
d’enquête, la HAS a rendu un rapport préconisant la fin du
remboursement des médicaments homéopathiques, dont l’efficacité
propre n'a jamais pu être mise en évidence malgré de nombreuses
études scientifiques.
Le docteur Bouet a précisé que l’Ordre des médecins sera saisi
en octobre pour trancher sur la question. Deux décisions devront
être prises. Tout d’abord, l’Ordre devra se prononcer sur le «
droit au titre », c’est-à-dire la possibilité pour les
médecins de se prévaloir d’une spécialité. Si l’homéopathie devait
être déremboursée, l’Ordre pourrait interdire aux médecins
d’accoler la mention « homéopathe » sur leurs plaques ou
ordonnances, sans pour autant leur interdire la pratique de
l’homéopathie. Le docteur Bouet ne préfère pas s’avancer sur la
question : « en matière d’homéopathie, le Conseil national de
l’Ordre des médecins (CNOM) pourra soit prolonger, soit
supprimer (le droit au titre) ».
L’Ordre des médecins devra également déterminer si les
formations d’homéopathie dispensées par certaines facultés de
médecine doivent être maintenues. Sur ce point, le docteur Bouet
souhaite connaitre « la position de l’université quant à la
délivrance d’un enseignement et d’un diplôme » avant de
trancher.
Quentin Haroche
