
Plusieurs études épidémiologiques ont montré qu’il existe un lien significatif entre la pemphigoïde bulleuse (PB) et diverses maladies neurologiques, dont les accidents vasculaires cérébraux et les démences. Cette étude menée en Finlande a recherché par des dosages ELISA la présence d’anticorps de PB dans le sérum de patients atteints de maladie d’Alzheimer (MA) et dans celui de patients d’âge proche (66,8 contre 72 ans en moyenne), non déments, hospitalisés pour une prothèse du genou.
Sur 111 patients MA, 20, soit 18 %, avaient des autoanticorps dirigés contre l’antigène PB180, alors que ce n’était le cas que pour un seul (3 %) des 38 témoins ; la différence est très significative (p = 0,019). Pour l’antigène PB 230, on trouve également une différence (12 % vs. 7,5 %), mais non significative. En outre, les taux d’autoanticorps dirigés contre le domaine NC16A de l’antigène PB 180 sont corrélés avec le déclin cognitif : les patients ayant les taux les plus élevés d’autoanticorps en ELISA sont ceux qui ont la MA la plus évoluée.
Cependant, les sérums positifs des patients MA ne réagissent pas avec la peau en immunofluorescence indirecte, et aucun de ces patients n’avait eu de pemphigoïde, ni de symptôme pouvant l’évoquer. Cette discordance n’est pas vraiment expliquée. Il pourrait exister parmi les autoanticorps de PB des réactivités différentes entre la peau et le tissu nerveux. Peut-être aussi la détection sérologique précède-t-elle de plusieurs années la maladie cutanée, qui s’exprimera ou pas, la longévité des patients MA étant souvent limitée. Le rôle de l’auto-immunité de type PB dans les maladies neurodégénératives en général reste à étudier plus en détail.
Dr Daniel Wallach