
Une revue de la littérature internationale couplée à une
méta-analyse permet une estimation du risque de diabète associé à
ce rhumatisme inflammatoire chronique. Les publications jusqu’en
juin 2020 sur les bases de données électroniques de PubMed, EMBASE
et Cochrane Library ont été examinées, avec une mise à jour en mai
2022.
Seules les études de cohorte rapportant des hazard ratios (HR)
ou des risques relatifs (RR) avec leurs intervalles de confiance
(IC) à 95 % ont été jugées éligibles, dès lors qu’elles portaient
sur des groupes de patients atteints de rhumatisme psoriasique et
de sujets témoins. Les données ont été traitées au moyen d’une
méta-analyse à effets aléatoires.
Près de 38 000 cas de rhumatisme psoriasique dans 5 études
Cette recherche a abouti à la sélection de cinq études
regroupant au total 37 811 de rhumatisme psoriasique (soit un suivi
de 174 825 patients-années) et 476 838 témoins indemnes de tout
rhumatisme inflammatoire chronique (soit un suivi de 2 945 358
sujets-années).
Au terme du suivi, ont été dénombrés 2 335 cas de diabète dans
le premier groupe, versus 23 035 dans le second, ce qui correspond
à des taux d’incidence bruts de respectivement 13,4 et 7,8 pour 1
000 patients-années. Le risque de diabète en cas de rhumatisme
psoriasique a été estimé sous la forme d’un hazard ratio ajusté en
fonction de l’âge et du sexe, soit une valeur de 1,54 (IC 95 % :
1,43-1,67, I2 = 50,8 % soit une hétérogénéité moyenne). Un
ajustement plus complet prenant en compte le maximum de facteurs de
confusion potentiels a conduit à un HRa de 1,38 (IC 95 % :
1,31-1.47, I2 = 0,0 % ; absence d’hétérogénéité).
Le rhumatisme psoriasique, selon cette méta-analyse qui n’est
pas dénuée de limites, serait associé à un risque accru de diabète
de type 2, de l’ordre de +38 % par rapport à une population témoin,
le taux d’incidence pour 1 000 patients-années étant en
l’occurrence estimé à 13,4 pour 1000 patients-années. Ces résultats
ne valent que pour ce rhumatisme inflammatoire chronique et non
pour le psoriasis sans atteinte articulaire. Ils restent
hypothétiques, le niveau de preuve étant finalement modeste, de
sorte que d’autres études de cohorte prospectives restent les
bienvenues.
Dr Joseph Miller