
Paris, le samedi 7 mars 2020 – L’impression 3D s’est peu à peu imposée dans le champ médical permettant la mise au point plus rapide et souvent moins coûteuse de dispositifs mieux adaptés à l’anatomie des patients. Ainsi, aujourd’hui, un nombre croissant de prothèses auditives ont recours à cette technologie, tandis qu’elle est également utilisée pour l’élaboration de nombre d'autres dispositifs chirurgicaux et orthopédiques. Les industriels du médicament se montrent également très intéressés par les potentiels de cette technologie, dans le cadre notamment de l’élaboration de produits adaptés à des publics particuliers (enfants par exemple).
Tout est dans la lumière
Parallèlement à l’engouement croissant que suscite l’impression 3D, cette méthode ne cesse de se perfectionner. Ainsi, des chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ont récemment présenté un nouveau processus, qui permet d’obtenir des pièces de petite taille, avec une précision et une résolution sans égal et en un temps record, grâce à l’utilisation de la lumière. « Tout est dans la lumière. C’est elle qui solidifie la matière par polymérisation. Nous structurons les faisceaux de telle sorte qu’ils atteignent, juste en quantité nécessaire et selon des angles précis, des endroits bien spécifiques du gel, qui ont été minutieusement calculés par des algorithmes en fonction de l’objet à façonner », explique Paul Delrot responsable de Readily3, start-up créée pour développer cette technique, élaborée par le Laboratoire de dispositifs photoniques appliqués de l’EPFL.
Obtenir des objets mous
Outre sa rapidité et sa précision, cette méthode offre la possibilité de fabriquer des pièces « d’un seul bloc » et de « pouvoir imprimer différentes textures, dont des objets mous comme des tissus et organes corporels » détaille un communiqué de l’EPL. «Avec les techniques plus traditionnelles d’impression procédant couche par couche - dites de fabrication additive -, il est impossible de faire ce type d’objets, car ils s’effondrent rapidement», explique Damien Loterie.
La technique repose sur les principes de la tomographie : un objet (ou un organe) est reconstruit à partir des mesures prises par exemple par un appareil d’imagerie médicale. Un fluide translucide traversé par un laser est ensuite au centre de l’opération. Les premières réalisations prometteuses de cette technique ont fait l’objet d’une publication dans Nature Communication en février.
L.C.