Infirmiers, pharmaciens et sage-femmes : la HAS recommande un élargissement des compétences vaccinales pédiatriques

Paris, le mercredi 29 juin 2022 – Après les expériences de la grippe et de la Covid, la HAS provoquait en janvier une petite révolution en se prononçant pour l’extension des compétences vaccinales des infirmiers, des pharmaciens et des sage-femmes en leur permettant de prescrire et d’administrer tous les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les personnes âgées de 16 ans et plus. Cette suggestion a depuis été reprise par les pouvoirs publics et entérinée par un décret publié au Journal Officiel le 24 avril dernier.

« Afin de simplifier le parcours vaccinal, de multiplier les opportunités de vaccination et donc d’augmenter la couverture vaccinale », la HAS a publié hier un nouvel avis qui ouvrirait à ces professionnels la possibilité d’immuniser les enfants et les adolescents de moins de 16 ans.

Elle exclut néanmoins du champ de cet élargissement l’administration des vaccins vivants aux enfants immunodéprimés et souhaite que ces actes restent de la compétence du seul médecin (comme c’est le cas pour les plus de 16 ans).

Des recommandations distinctes selon que les enfants ont plus ou moins de deux ans

Pour les enfants âgés de plus de deux ans et jusqu’à 15 ans révolus, pour lesquels la couverture par certains vaccins est insuffisante, la HAS recommande que les infirmiers, les pharmaciens et les sage-femmes puissent prescrire et administrer l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal.

Pour les enfants âgés de moins de deux ans, elle module son avis selon les professions concernées (voir tableau ci-contre).

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La HAS préconise néanmoins que cette extension de compétence soit subordonnée au suivi d’une formation certifiante pour les professionnels n’ayant pas suivi de modules spécifiques de vaccination infantile.

Elle appelle également à la mise en place d’indicateurs qui permettront « d’évaluer l’impact de cet élargissement sur le taux de couverture vaccinale, l’acceptabilité ou encore le taux d'événements indésirables associés aux soins ».

Il ne reste plus qu’à l’exécutif de faire sienne cette nouvelle frontière de la vaccination.

X.B.

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Vos réactions (2)

  • Réaction post vaccination

    Le 03 juillet 2022

    J’attends de voir les réactions des nouveaux professionnels autorisés à vacciner lors des premières réactions «vigoureuses «  de certains patients. Pour ma part en tant que pédiatre, en 25 ans j’ai vu quelques malaises d’allure vagale une fois suivies de convulsions, y compris à deux reprises chez de jeunes nourrissons, et ma formation de réanimation n’a pas été de trop pour faire face calmement. Donc bon courage !

    Dr Sophie Tourtet

  • Procès d'attention

    Le 07 juillet 2022

    Le Dr S Tourtet anticipe à juste titre et je m'associe à ces bons vœux.
    Reconnaissons aussi que ce qui est rare est rare et que moutons à 5 pattes ou poissons volants ne représentent pas la majorité de la patientèle libérale comme hospitalière.

    Le climat croissant de judiciarisation pourrait calmer les ardeurs , à fortiori en climat pédiatrique où l'interface parentale ne doit pas être négligée.

    Une fois passé l'interférence des corporatismes militants de tout bord médicaux comme paramédicaux, un constat : cette approche de la vaccination pédiatrique n'est qu'une nouvelle illustration de la délégation adaptative de tache, par nécessité ou conviction.
    C'est l'avenir et les patients qui nous diront si ce revirement tire les choses vers le haut ou les plombe vers le bas. La mise en place des " indicateurs" ne dit rien d'autre.

    Autre constat : les postures quasi idéologiques de certains paramédicaux mais aussi médicaux durant la crise sanitaire et sociale en cours peuvent laisser perplexe, mais à nouveau ce qui est rare est rare .
    Dr Jean-Paul Bonnet

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