Jeune maman et députée, une conciliation difficile
Paris, le jeudi 15 septembre 2022 – Les députées enceintes ne
bénéficient d’aucun congé de maternité et ne peuvent pas être
remplacées par leur suppléant durant leur grossesse.
Fin octobre prochain, la députée Aurore Bergé, présidente du
groupe Renaissance à l’Assemblée Nationale, devra quitter les bancs
de l’hémicycle en raison d’un heureux évènement, puisqu’elle
donnera naissance à son premier enfant. Mais la parlementaire a
prévenu : si tout va bien, elle ne s’absentera que durant trois à
quatre semaines, bien loin des 16 semaines de congé de maternité
dont bénéficient en principe les jeunes mères.
Le mandat de député n’étant pas considéré comme un emploi, les
parlementaires enceintes ne bénéficient en effet d’aucun congé de
maternité. Surtout, il n’est pas prévu que leur suppléant puisse
les remplacer le temps de leur absence.
La question n’a longtemps pas été un problème, dans une
Assemblée presque exclusivement composé d’hommes (moins de 10 % des
députés étaient des femmes jusqu’en 1997). Mais les choses ont
désormais bien changé : 37 % des députés élus lors des élections
législatives de juin dernier sont des femmes, dont 41 ont moins de
40 ans. Actuellement, au moins quatre députées portent un
enfant.
« Une organisation pensée par des hommes pour des hommes »
Malgré cette féminisation croissante, le sujet de la grossesse
reste un tabou chez les députés. « Quand Aurore Bergé s’est
présentée pour être la patronne du groupe Renaissance, elle n’avait
pas dit qu’elle était enceinte à ses collègues députés »
explique un journaliste. Enceinte de huit mois, la députée LFI
Mathilde Hignet regrette de devoir subir une « organisation
pensée par des hommes pour des hommes ».
Dans une Assemblée nationale sans majorité absolue, où chaque
voix compte, le fait qu’une députée enceinte ou venant d’accoucher
ne puisse pas être remplacée par son suppléant pose un problème
politique et démocratique. « Une femme enceinte qui voudrait
s’absenter au moment du vote d’un projet de loi pourrait subir une
pression collective » explique une députée EELV.
Au-delà de cette question, une trop longue absence peut
freiner une carrière de parlementaire. « S’éclipser deux mois en
politique, c’est comme si vous aviez disparu des années, il faut
porter ses sujets » explique Marie Lebec, député LREM qui a
donné naissance à un premier enfant en juillet 2020 et en attend un
deuxième pour début 2023.
Une révision constitutionnelle ou un simple changement de
règlement ?
Dans ce contexte, les femmes politiques sont parfois tentées
de prendre des congés très brefs, à l’image de Rachida Dati, qui
n’avait pris que cinq jours de pause pour la naissance de sa fille
en 2009 alors qu’elle était ministre de la Justice.
Pour que les députées n’aient plus à choisir entre leur rôle
de mère et celle de représentant de la Nation, Mathilde Hignet
souhaite faire changer la loi. Elle compte ainsi déposer ce
vendredi une proposition de loi, signée par tous les députés LFI,
visant à modifier l’article 25 de la Constitution, afin qu’il
dispose qu’un ou une députée pourra être remplacé par son suppléant
le temps de son congé parental.
Pour Aurore Bergé, une révision constitutionnelle n'est pas
forcément la voie favorable. Elle demande donc que le règlement de
l’Assemblée Nationale soit changée afin de garantir la délégation
de vote pour les députées en congé de maternité.
L’Assemblée Nationale a parfois bien du mal à s’adapter aux
contraintes de la parentalité. En 1991 déjà, Ségolène Royal se
plaignait de l’absence de crèche au Palais Bourbon. Plus de 30 ans
plus tard, aucun système de garde d’enfants n’est en place à
l’Assemblée Nationale.
Juste un détail, qui ne porte pas sur le contenu. Dans votre bandeau de présentation, sur la page générale, vous déclarez: "Une femme est une mère". Entendez-vous la part d'injonction dans votre formulation ? Cette radicalité de définition de la femme est une offense implicite, malheureusement banale, à 13,5 % des (vraies) femmes qui, par choix ou par l'effet du destin, porteront l'adjectif "nullipares", sans être in-épanouies pour autant. Il y avait mille autres façons bienveillantes et intelligentes de faire porter le chapeau à cet article.
Dr Véronique Rouault-Plantaz.
Obligations maternelles
Le 18 septembre 2022
Autrefois les hommes devaient être libérés de leurs obligations militaires idem pour les femmes qui doivent être libérées de leurs obligations maternelles avant de postuler à un poste quelconque.
Dr B. Morardet
Ultra tendance, et Moi et Moi
Le 19 septembre 2022
Trés tendance, le Dr V Rouault-Plantaz nous indique que "13,5 % des (vraies) femmes" n'auront pas d'enfant par choix ou non. Personne ne doit douter qu'elles puissent être épanouies. J'en conclus que "86,5 %" d'entre elles seront mère : la grande majorité femmes seront donc mères, madame. Pour la majorité toujours, la maternité comme la carrières politique ou non est un choix et non une fatalité. Banalité assurée : comme beaucoup, nous ne sommes pas végétariens. Il a fallu mener de front et ensemble deux carrières hospitalières temps plein (IDE-PH), deux maternités-paternités, un service national, des gardes, des astreintes, des St Valentin et Noël écourtés et même des barbecues : sans interview , sans "main courante", sans Mémoires en préparation. Et moi et moi (J Dutronc)...