
On connaît mal le devenir cardiovasculaire (CV) des femmes
d’âge moyen, asymptomatiques qui ont présenté une hypertension
artérielle (HTA) au cours de leur grossesse. Honigberg et
coll. ont tenté d’examiner la question à partir des données
recueillies au Royaume Uni par la Biobank auprès de 220 024 femmes
qui avaient donné naissance à au moins un enfant vivant ; 2
808 d’entre elles soit 1,3 % (âge moyen à l’état basal : 57,4
ans [40 à 69 ans]) avaient présenté une HTA pendant leur
grossesse.
La durée moyenne du suivi est de 7,0 ans (6,3 à 7,7
ans).
Comparées aux femmes dont la pression artérielle (PA) était
restée normale lors de la grossesse, celles qui avaient présenté
une HTA avaient des indices élevés de rigidité artérielle et une
prévalence plus élevée d’HTA chronique ; de plus, elles ont
significativement plus souvent été victimes d’un événement CV : 7,0
événements pour 1 000 femmes/années vs 5,3 chez les femmes
restées indemnes d’HTA lors de leur grossesse (p = 0,001).
Davantage de maladies coronaires, de valvulopathies, d’insuffisance cardiaque
La présence d’une HTA pendant la grossesse a été trouvée
associée à une incidence plus élevée de maladie coronaire (hazard
ratio [HR] 1,8 ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 1,3 à 2,6 ; p
< 0,001), d’insuffisance cardiaque (HR 1,7 ; IC 95 % : 1,04 à
2,60 ; p = 0,03), de rétrécissement aortique (HR 2,9 ; IC 95
% : 1,5 à 5,4 ; p < 0,001) et d’insuffisance mitrale (HR 5,0 ;
IC 95 % : 1,5 à 17,1; p = 0,01).
Le développement d’une HTA chronique était impliqué dans 64 %
des cas de maladie coronaire et 49 % des cas d’insuffisance
cardiaque.
Dr Robert Haïat