
Paris, le mercredi 12 juin 2019 - L’Observatoire français des
drogues et des toxicomanies (OFDT) a publié ce mardi les résultats
de l’enquête EnClass sur la consommation de substances
psychoactives chez les 11-18 ans. Si la consommation de tabac et de
cannabis diminue, celle d’alcool reste stable.
« L’affirmation du rebelle, cette façon de s’affirmer à
travers le tabac est en train de s’estomper ». C’est l’une des
explications avancées par Stanislas Spilka, responsable du pôle
enquête et analyse statistique (OFDT), pour expliquer la baisse de
la consommation de tabac chez les collégiens et lycéens. Une baisse
constatée par l’enquête EnClass publié par l’Office ce mardi et
réalisée auprès de 20 000 jeunes âgés de 11 à 18 ans scolarisés en
France en 2018.
Par apport à l’étude de 2015, l’expérimentation de la
cigarette est en fort recul : 53% des lycéens affirment avoir déjà
fumé dans leur vie, contre 60,9% en 2015. Idem pour l’usage
régulier : 17,5% des lycéens sont des fumeurs réguliers, ils
étaient 23,2% en 2015. La consommation de tabac est à peu près
égale chez les garçons et chez les filles. Julien Morel d’Arleux,
directeur de l’OFDT, met ces bons résultats sur le compte d’ «
une politique publique cohérente et continue de lutte contre le
tabagisme depuis une vingtaine d’années ».
La e-cigarette : nouvel effet de mode
Cette baisse de la consommation de tabac s’accompagne
corrélativement d’une augmentation de l’usage de la e-cigarette :
35,1% des adolescents avaient déjà vapoté en 2015, contre 52,1% en
2018. Beaucoup de ces vapoteurs ne fument pas ou n’ont même jamais
fumé de tabac et les auteurs de l’étude s’interrogent « sur les
motivations de l’utilisation de la cigarette électronique en
population adolescente qui ne semble pas résulter d’une volonté de
sevrage tabagique ».
L’étude dénote également une baisse notable de la consommation
de cannabis chez les jeunes (44% à l’avoir expérimenté en 2015,
33,1% en 2018), même si la consommation régulière (10 usages dans
le mois), diminue faiblement (7,7% en 2015, 6,2% en 2018). La
consommation d’alcool en revanche se stabilise voire même augmente
légèrement : 85% des lycéens en ont déjà consommé (86,6% en 2015),
16,7% en consomment 10 fois par mois (14,8% en 2015), 16,8% ont
connu au moins trois alcoolisations importantes dans le mois (16%
en 2015). Dans ce domaine, Stanislas Spilka dénonce la passivité
des pouvoirs publics : « S’il y a une vraie volonté de lutte
contre le tabagisme depuis vingt ans, sur l’alcool, c’est plus
ambigu (…) il n’y a pas de rejet de l’alcool ».
Quentin Haroche