
Administrée dans les suites d’un infarctus du myocarde, la
colchicine diminue l’incidence des événements cardiovasculaires
(CV). Cependant, on ignore si cet effet bénéfique dépend, ou non,
des antécédents de syndrome coronaire aigu (SCA) et du moment de
l’instauration du traitement par rapport au début du SCA.
Opstal et coll. ont tenté de le déterminer grâce à
l’étude LoDoCo2 (Low Dose Colchicine for secondary prevention of
cardiovascular disease) menée chez des patients
présentant une insuffisance coronaire chronique et assignés, par
randomisation, à la colchicine (0,5 mg/jour en une prise) ou à un
placebo.
Le critère composite de jugement principal est : association
de décès CV, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral
ischémique, revascularisation nécessitée par une ischémie
myocardique.
Le taux des événements du critère composite a été comparé
selon que les patients n’avaient pas ou avaient des antécédents de
SCA qualifiés de récents (6 à 24 mois), anciens (2 à 7 ans) ou très
anciens (> 7 ans).
Pas d’influence des antécédents de SCA
Chez les 5 522 patients randomisés, le risque de survenue d’un
des événements du critère principal est apparu indépendant de
l’absence ou de la présence d’antécédent de SCA.
Ainsi, comparée au placebo, la colchicine a diminué
l’incidence du critère principal tout à la fois :
- chez les patients indemnes d’antécédent de SCA (incidence : 2,8 vs 3,4 évènements pour 100 personne-années ; hazard ratio [HR] 0,81 ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 0,52 à 1,27) ;
- chez les patients qui avaient des antécédent de SCA, qu’il soit récent (incidence : 2,4 vs 3,3 évènements pour 100 personne -année s; HR 0,75 ; IC 95 % : 0,51 à 1,10), ancien (incidence: 1,8 vs 3,2 évènements pour 100 personne –années, HR 0,55 ; IC 95 % : 0,37 à 0,82) ou très ancien (incidence: 3,0 vs 4,3 évènements pour 100 personne -années, HR 0,70 ; IC 95 % : 0,51 à 0,96) (p pour l’interaction = 0,59).
Dr Robert Haïat